Les Féministes pour l’égalité dénoncent les agressions contre les femmes voilées ET le silence des autres féministes

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/003.jpgCommuniqué

Le jeudi 13 juin dernier, une femme musulmane voilée a été agressée à Argenteuil avec une telle violence qu’elle vient de perdre son bébé.

Ces agressions se multiplient ; les victimes en sont des femmes musulmanes portant le foulard ; le silence qui les entoure est effrayant, accablant. Les violences contre les femmes se développent, aujourd’hui comme hier, sur le terreau d’un silence qui banalise et tue.

Le Collectif des Féministes pour l’Égalité dénonce les attaques qui visent spécifiquement les femmes musulmanes – parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles sont musulmanes ; et demande un traitement médiatique et juridique de ces agressions adéquat, fondé sur la loi et le souci de la paix civile. Un traitement adéquat commencerait par dénoncer les rodomontades islamophobes qui émaillent le discours public : car comment ne pas établir de lien entre ces déclarations hostiles et la recrudescence d’agressions « motivées » par la religion – visible – des victimes ?

En tant que féministes nous nous étonnons du silence des autres féministes. Auraient-elles eu une telle absence de réactions si des femmes non voilées avaient été agressées par des « barbus » ? Sans doute pas. Ce deux poids deux mesures est insupportable, et il donne à voir l’impact profond du racisme qui vise les musulmans et surtout les musulmanes.

C’est pourquoi nous souhaitons rencontrer dans les meilleurs délais les représentants du gouvernement ayant en charge les questions relatives aux femmes et relatives à la sécurité.

Nous nous joignons à l’appel au rassemblement prévu le samedi 22 juin à 15 heures devant la sous-préfecture d’Argenteuil, 2 rue Alfred Labrière (face à la gare d’Argenteuil).

Paris le 20 juin 2013

Le blog de Christine Delphy

Ce contenu a été publié dans Luttes féministes, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.