Nous sommes des millitant-e-s antifascistes actif-e-s tout au long de l’année contre l’homophobie, le sexisme, le racisme et toutes les autres formes de discriminations. C’est naturellement que nous avons participé à la marche des fiertés 2013 qui s’est tenue à Nancy le 1er juin, comme nous le faisons depuis de nombreuses années.
Cette année, comme de nombreuses personnes, nous appréhendions cette marche qui était menacée par les infâmes propos et actes homophobes relayés dans la société tout au long de l’année par les divers groupes hostiles à l’égalité des droits pour tout-e-s.
Cette crainte fut confirmée dès le début de l’après-midi, en effet à partir de 14h nous pouvions déjà noter la présence, des membres du GUD (Groupe union défense, syndicat d’extrême droite) constitués en petits groupes aux abords du village associatif. Leur présence était d’autant plus visible lors de la manifestation où divisés en deux groupes (l’un sur la porte de la Craffe et l’autre dans un bar qui se trouvait sur le trajet de la marche) ils ont déployé un drapeau avec une croix celtique, leur emblème. Malgré le travail d’information qui était mis en place entre les organisateurs et les forces de l’ordre, ces derniers n’ont à aucun moment tenté d’éviter la provocation et la propagation de l’idéologie de ce groupuscule, qui ne l’oublions pas appelle ouvertement à la ratonnade des « pédérastes et des métèques » (pour reprendre leurs propres termes visibles sur leur site internet). Plus tard dans l’après midi, ce sont les HOMEN, qui ont pu librement et sous protection policière diffuser leurs revendications contre le mariage homosexuel place Stanislas, alors que dans le même temps se sont des militant-e-s LGBT et antifascistes qui se faisaient violemment repousser par les forces de l’ordre. Dans la soirée c’est un militant de la marche qui fut pris à partie en rentrant chez lui par les membres du GUD, à coup de poings américains et de chaînes triplex.
De plus, nous tenons à rappeler que cette présence fasciste à Nancy n’est pas un fait récent, en effet depuis plusieurs mois, la faculté de Lettres de Nancy 2 est la cible de tags homophobes, racistes et xénophobes, et ces derniers jours ce sont les vitres des locaux syndicaux et libertaires qui ont été prises pour cible. Les locaux de l’association LGBT EQUINOX ne sont pas épargnés non plus, et ont aussi connus des dégradations. Bien que nous alertons depuis un certain temps les pouvoirs publics et l’administration de la faculté il semblerait que ces derniers attendent une montée de la violence pour réagir, cela semble rappeler le mauvais souvenir des autonomes lorrains (dont certains membres du GUD étaient partie prenante) et la trentaine d’agressions perpétrées par ces derniers avant d’obtenir une réaction significative des institutions. Plus grave encore, le meurtre de Clément, militant antifasciste mercredi 6 juin à Paris, illustre l’apogée de la violence dont peuvent faire preuve ces groupuscules fascistes.
Nous ne pouvons tolérer, que certains individus craignent de sortir de chez eux ou de participer à des rassemblements quels qu’ils soient, sous prétexte du climat de peur que tente de faire régner un groupuscule d’extrême droite. Nous résisterons jusqu’à l’extinction totale de leurs idées, jusqu’à ce que nos vies nous appartiennent réellement.
No pasaran.