« Les agences de Pôle Emploi ne sont pas un guichet automatique que l’on peut braquer » LOL

Auch : prison ferme pour avoir menacé de mettre le feu à Pôle Emploi

Mardi matin, un trentenaire détenu pour une autre cause comparaissait au tribunal d’Auch pour avoir menacé de brûler l’agence Pôle Emploi d’Auch.

Les douze mentions à son casier n’ont pas amélioré le cas du prévenu qui comparaissait détenu ce mardi matin à la barre du tribunal d’Auch.

En février dernier, le prévenu qui est dans une situation financière plus que délicate se présente à Pôle Emploi pour obtenir une avance. Il ne peut pas en bénéficier, car il doit de l’argent à l’agence. « Mais vous vous êtes mis dans une telle colère, vous avez fait un scandale, alors à titre exceptionnel on vous a accordé une avance », narre Christine Catugier qui présidait l’audience.

On lui garanti alors que l’argent sera versé sur son compte dans les deux jours qui suivent, mais il ne le voit pas arriver. Il se rend à nouveau à l’agence Pôle Emploi d’Auch le 21 février, bien décidé à obtenir au plus vite de son avance. « J’étais encore plus énervé, la colère montait. À la maison on tournait avec ce qu’on avait dans les placards », plaide le trentenaire mis en cause. « Il n’avait plus que de la semoule donnée par le Secours catholique », complète son avocate. Pour elle, son client ne désirait qu’une seule chose « que ses enfants puissent aller à l’école de façon digne, avec des vêtements propres et le ventre bien rempli ».

Énervé, il hurle dans l’agence menace de ‘tout casser », et lance les propos qui lui sont reprochés : « Si je n’ai pas l’argent ce soir, je reviens et je fais brûler l’agence ».

« Cette menace vient alors que la responsable de l’agence a fait une entorse au règlement pour lui. Les agences de Pôle Emploi ne sont pas un guichet automatique que l’on peut braquer. Les agents n’ont pas à travailler dans un tel climat de peur » a fait valoir l’avocate de la partie civile qui ne demande que l’euro symbolique à titre d’indemnisation. Le ministère public a été plus sévère, réclamant quatre mois de prison ferme à l’encontre du prévenu, faisant valoir des « menaces inadmissibles ».

Le délibéré a été rendu juste après la suspension de séance, le prévenu a été condamné à deux mois de prison ferme, il devra indemniser Pôle Emploi à hauteur d’un euro symbolique et 500 euros s’y ajoutent au titre de l’article 475-1.

Presse combustible (Claire Burckel, SudOuest.fr, 4 juin 2013)

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