Le 18 janvier un Centre Social Autogéré ouvrait ses portes au 2, rue du Faubourg Bonnefoy à Toulouse. La Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion a investi dans la joie et la bonne humeur ce bâtiment suite à des expulsions en chaîne par la préfecture cet hiver.
Ce bâtiment avait été squatté précédemment, puis expulsé durant l’été 2012. Nous l’avons réoccupé alors qu’il était à nouveau vide depuis 6 mois. Aujourd’hui, ce sont 45 personnes qui vivent dans les lieux, ainsi qu’un espace où les gens peuvent se rencontrer et proposer toutes sortes d’activités libres et gratuites à destination de tou.te.s. Pour plus de détails sur la vie dans le CSA : creatoulouse.squat.net.
La Mairie, propriétaire du bâtiment, veut y faire des logements intermédiaires (ou dit de « transition »). Elle nous a convoqué au tribunal d’instance le 24 mai dernier afin de s’assurer qu’on sera bien expulsé.e.s. Le 7 juin, la décision sera rendue, et bien évidemment, nous ne nous faisons pas d’illusions. Le droit à la propriété étant érigé en principe absolu, il balayera nos solidarités et nos espaces de vie, d’activités, de discussions, de collectif. Nous serons expulsables.
Mercredi 22 mai, des habitantes du centre social, ainsi que des soutiens se sont entretenus avec Mme Touchefeu (adjointe au maire chargée entre autres de l’habitat et de la cohésion sociale). Elle nous a soutenu que quoi qu’il arrive la mairie demandera l’expulsion. Elle s’engage à ne pas le faire avant le 5 juillet (début des vacances scolaires des enfants du CSA). Par ailleurs, elle s’engage à soumettre à la préfecture tous les dossiers DAHO (Droit à l’Hébergement Opposable) des habitant.e.s. Le DAHO, mince vernis social qui donne aux bénéficiaires l’illusion pendant 3 jours d’être logés, puis reviennent à la case départ et qui permet à la préfecture lorsqu’elle rend une décision positive de se déresponsabiliser de ses obligations en donnant 3 pov’ nuits d’hôtel. C’est le serpent qui se mord la queue.
Nous dénonçons l’absurdité de la situation. La mairie veut remettre à la rue des personnes pour en loger d’autres en précarité de logement. C’est le principe même du vase communiquant : comment avoir l’impression que les choses changent alors que rien ne bouge !
Des membres de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion, 2 juin 2013