L’Allemagne mobilise contre le terrorisme de l’extrême-gauche
(KL) – L’information a de quoi étonner. Le Parquet National vient d’opérer une razzia concertée dans 21 bâtiments à Berlin, Magdeburg et Stuttgart. Plus de 300 policiers ont cherché des preuves d’activités terroristes des « Revolutionäre Aktionszellen » (cellules d’action révolutionnaires), un groupuscule totalement inconnu du grand public. À un moment où l’implication des services d’État dans la série de meurtres néo-nazis commis par le NSU laisse bouche bée, cet actionisme contre des prétendus terroristes d’extrême-gauche (qui n’ont jamais commis d’action dirigée contre des personnes) semble être une mesure pour détourner l’attention du rôle des services de l’État dans le terrorisme de l’extrême-droite.
Il est clair que le terrorisme doit être combattu, qu’il s’agit de terrorisme de la droite comme de la gauche. Toutefois, on aurait aimé que les services agissent de la sorte lorsqu’il s’agissait du terrorisme de l’extrême-droite – malgré la connaissance des actions du NSU, ces mêmes services n’avaient pas estimé nécessaire d’intervenir. Ce qui ne fait que renforcer le sentiment que l’on s’active lorsqu’il s’agit du soupçon du terrorisme de gauche, tandis qu’on ferme tous les yeux lorsqu’il s’agit de terrorisme néo-nazi.
L’action des « Revolutionäre Aktionzellen » (RAZ) s’est limité jusqu’alors à l’envoi de lettres menaçantes – ainsi, les « RAZ » auraient envoyé des projectiles au ministre des affaires intérieures et à un représentant du Parquet Général. Les RAZ sont également soupçonnés d’avoir commis des attaques sur l’ANPE à Berlin-Wedding, sur la Maison de l’Économie à Berlin, sur l’Office du Développement Urbain ainsi que sur la Maison Fédérale à Berlin-Charlottenburg. Hormis le fait que personne n’a été blessé lors de ces attaques, il n’existe pour l’instant que le soupçon. Même l’existence de ce groupe n’est pas certaine, le Parquet estime qu’il s’agit d’un groupe qui aurait pris la succession des « militante gruppen » (mg). Etrange – on mobilise sur un soupçon, mais lorsque les mêmes services disposaient de preuves matérielles quant aux opérations du NSU, ils n’ont rien fait.
Le timing de cette opération n’est pas du au hasard. Dans le cadre du procès contre le NSU qui s’est ouvert à Munich, le public découvre avec stupeur de plus en plus de détails concernant cette série de meurtres qui aura coûté la vie à 10 personnes, majoritairement des ressortissants turcs. Il paraît que les services secrets disposaient très tôt d’informations que le NSU préparait des actions terroristes, avant même que cette série de meurtres n’avait lieu. Pourtant, ces services n’avaient pas réagi, mais au moins pris le soin de détruire beaucoup de documents avant le début du procès. Honni soit qui mal y pense.
Depuis les années 80 et « l’Automne Allemand » (Deutscher Herbst), l’Allemagne vit dans l’angoisse du terrorisme d’extrême-gauche qui pourtant, a trouvé sa fin avec la dissolution de la RAF. Cette peur doit être tellement profonde que l’on concentre ses efforts sur des groupes dont l’existence même n’est pas prouvée, tandis qu’on laisse faire des terroristes néo-nazis qui doivent être considérés comme le moindre mal. Mais ce n’est pas en chassant des fantômes que l’on peut cacher la défaillance totale des services allemands en ce qui concerne les actes terroristes néo-nazis. L’opposition allemande a parfaitement raison de demander une réorganisation totale des services secrets allemands.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (euroJournal, 23 mai 2013)
Allemagne : Opération policière contre la gauche révolutionnaire
Mercredi 22 mai, 300 policiers allemands ont mené une opération d’envergure nationale contre la gauche révolutionnaire : 21 perquisitions ont été menée dans le cadre d’un dossier pour « appartenance à une organisation criminelle » (§ 129) à Stuttgart, Berlin et Magdebourg. 9 personnes sonr accusées d’appartenir ou de soutenir les organisations « Gauche Révolutionnaire », « Cellules d’Action Révolutionnaire » (Revolutionären Aktionszellen, RAZ) et la revue clandestine Radikal. Les Cellules d’Action Révolutionnaire ont revendiqué plusieurs incendies à Berlin depuis 2008, notament contre des tribunaux, des agences pour l’emploi, et des administrations diverses. « Ollie », un camarade qui avait été condamné dans le dossier « Militante Gruppe », est maintenu en prison suite à cette dernière opération.
Secours Rouge/APAPC, 25 mai 2013