[Révolution mondiale] Allez passer vos vacances au Togo (4)

Togo : Le mouvement d’humeur des élèves fait au moins deux morts

Togo – Lomé le 15 avril 2013 – Au quatrième jour de la grève des travailleurs relayée par les élèves, on annonce deux morts et d’importantes casses à Dapaong.

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La victime de 12 ans

La grève entamée par la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) pour revendiquer de meilleures rémunérations et relayée par les élèves vient d’enregistrer au moins deux martyrs. Il s’agit d’une jeune fille de 14 ans et de Signadaré Anselme, âgé de seulement 12 ans. Le jeune collégien qui aurait reçu une déflagration d’une grenade serait ensuite ensanglanté par un caillou qu’il a reçut en plein visage de la part d’un élément des forces de sécurité.

En effet, suite à la mesure gouvernementale de fermeture des établissements scolaires, intervenue tardivement dans la soirée du dimanche 14 avril, les élèves ont envahi les rues à Lomé comme dans certaines villes de l’intérieur pour réclamer les cours. Selon le Gouvernement, la décision de fermer les écoles visaient à s’assurer du retour au calme avant la reprise des cours dans les établissements publics comme privés.

Pour protester contre la position des enseignants en grève de considérer comme effectués, les cours pendant les jours du mouvement social, les élèves ont démarré des manifestations. Ils ont durant les trois premiers jours fortement perturbé la circulation notamment à Lomé et Dapaong dans la région septentrionale. Le décès du jeune collégien a fait dégénérer la situation. Le poste de police a été incendié de même que la voiture du maire de la ville.

Des militaires du camp Niprouma ont été déployés en renfort aux forces de sécurité qui ont été vite débordées. Selon des informations recueillies par kaoci.com, les militaires ont fait usage de balle en caoutchouc, mais les manifestants ont réussi à incendier un camion des transports de troupes, utilisé par les militaires. Les échauffourées ont pris fin aux environs de 16 heures, mais la tension était toujours perceptible dans la ville, où des militants du parti de Faure Gnassingbé ont été agressés.

Ce lundi, du fait de manœuvres déployées depuis quatre jours par des tenants du pouvoir pour empêcher la tenue d’une assemblée générale de la STT, la tension est montée d’un cran. Finalement les travailleurs ont décidé d’un sursoir à la grève durant 48 heures. Pour l’instant, le gouvernement qui refuse d’engager des discussions avec les responsables de la STT, a décidé de fermer les écoles. Une mesure qui a contribué à jeter le l’huile sur le feu.

Des milliers d’écoliers en pris d’assaut les rues à Lomé. Ils sont allés vers les ministères en charge des secteurs de l’éducation, sans pourvoir rencontrer les ministres. Pendant ce temps, c’est la désolation dans les centres de santé. Le corps médical a radicalisé le mouvement. À peine le service minimum est assuré. Plusieurs voix s’élèvent pour demander au gouvernement d’entamer des négociations avec la STT.

Leur presse (Koaci.com, 15 avril 2013)

 

Togo : toutes les écoles fermées après la mort d’un élève lors d’une manifestation

LOME, 15 avr 2013 – Un élève de 12 ans a été tué par balle lundi dans le nord du Togo par un gendarme lors d’une manifestation qui a dégénéré, alors qu’un vaste mouvement de contestation a poussé le gouvernement togolais à décider dans la soirée de la fermeture « temporaire » de tous les établissements scolaires du pays.

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Lomé, 10 avril

« Un élève de la classe de 6e a été tué par balle lors des tirs de sommation d’un gendarme au moment où des élèves saccageaient la mairie et le commissariat » de Dapaong (nord), suite à une manifestation en soutien à une grève des enseignants du service public, a indiqué le ministre togolais de la Sécurité, le colonel Damehane Yark, précisant que la victime était âgée de 12 ans.

Selon M. Yark, « dans une autre localité du Nord, le ministre de l’Eau Bissoune Nabagou a été agressé et blessé au front par des élèves » au cours d’une autre manifestation qui a dégénéré.

Par ailleurs, « un élément des forces de défense a été grièvement blessé à tête et évacué d’urgence à Lomé », lors d’une autre manifestation, selon le gouvernement.

La mobilisation des élèves togolais, qui ont aussi défilé par milliers dans les rues de Lomé jeudi et vendredi, fait suite à une grève de trois jours des fonctionnaires de l’Éducation et de la Santé, la semaine dernière, pour exiger notamment une hausse de 100% des salaires.

Selon le gouvernement, la fermeture des établissements scolaires a été en raison des « manifestations de rues des élèves des écoles primaires et secondaires dans plusieurs localités du pays. »

« Ces mouvements accompagnés dans certaines villes de violences, d’actes de vandalisme et parfois des heurts avec des forces de sécurité ont occasionné de graves conséquences notamment un mort, des blessés dans les rangs des forces de sécurité et parmi les manifestants, ainsi que des destructions de biens publics et privés », indique le communiqué du gouvernement.

La fédération Synergie des travailleurs du Togo (STT), qui regroupe tous les syndicats du secteur public, regroupé, a décidé lundi de cesser la grève mardi et mercredi, afin de négocier une sortie de crise avec le gouvernement, mais elle menace d’en lancer une autre si les autorités ne réagissent pas.

De nombreuses manifestations de l’opposition togolaise, réunie au sein du collectif « Sauvons Le Togo », ont été organisées ces derniers mois, dont certaines ont été dispersées au gaz lacrymogène, dans les rues de la capitale togolaise. Les manifestants réclament notamment des réformes électorales et le départ du président.

La crise économique et le déclin de la production de coton, ainsi que la stagnation de l’industrie du phosphate ont accru la grogne populaire dans ce pays ouest-africain de six millions d’habitants.

Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis 2010 l’élection présidentielle dont les résultats ont été contestés par l’opposition.

Leur presse (Agence Faut Payer, 16 avril 2013)

 

La CSTT soutient désormais la STT

Les revendications sociales des travailleurs viennent de prendre une autre tournure avec la désolidarisation de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) des autres centrales syndicales qui discutent avec le gouvernement.

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Lomé, 12 avril

L’annonce a été faite vendredi en assemblée par les responsables de cette centrale qui reproche à la coordination des six (6) centrales syndicales d’« empêcher l’élan et l’évolution normale de la lutte des centrales syndicales ».

Selon Sébastien Têvi Ayikoué, secrétaire général de la CSTT, « il y a un problème de direction des centrales syndicales. Nous sommes mal à l’aise de voir ceux qui n’ont pas notre niveau nous diriger et nous imposer leur volonté. On ne peut pas aller ensemble. Nous ne poursuivons pas les mêmes objectifs. Nous n’allons jamais fuir nos responsabilités ».

Mieux encore, la CSTT soutient désormais la lutte engagée par La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) qui donne depuis quelques semaines du fil à retordre au gouvernement.

Pour « mieux » accompagner la lutte, la CSTT compte lancer son propre mot d’ordre de grève pour faire définitivement bouger les lignes.

Les responsables de cette syndicale qui se dit « la plus représentative de toutes les centrales », font désormais de la participation des responsables de la STT aux négociations, car soutiennent-ils, ce mouvement a suffisamment démontré qu’il est « incontournable » dans la résolution de cette crise.

Tout en souhaitant être un « interlocuteur privilégié » dans les discussions, la CSTT recommande aux travailleurs de tous les secteurs, public ou privé de ne plus considérer la coordination des 6 centrales comme leur représentant dans les discussions prochaines.

« La CSTT demande aux Institutions nationales de la République, au Patronat, aux Organisations nationales de défense des droits de l’homme, aux associations, aux organisations internationales, au BIT et autres partenaires de s’adresser directement à elle à partir de cet instant, lorsqu’il s’agit des problèmes du monde du travail auxquels ils voudront bien l’associer ».

Leur presse (Focus Infos via Togosite.com, 15 avril 2013)

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