Du refus à la reprise individuelle

Un chômeur portugais refuse de payer ses impôts pour nourrir sa famille

Il accuse le gouvernement portugais de mener une politique de « promotion du chômage ».

Un Portugais âgé de 46 ans, vivant à Moita, au chômage depuis deux ans et qui ne touche plus d’allocation depuis un mois, a annoncé publiquement qu’il ne payerait plus ses impôts tant qu’il n’aurait pas retrouvé de travail, afin de pouvoir nourrir sa famille.

Dans une lettre au Médiateur de la Justice, Alcides Santos a déclaré ne plus pouvoir en même temps payer ses impôts et nourrir ses deux fils et qu’il avait choisi de donner la priorité à ses enfants. « Je suis obligé de le faire [ce choix]. Dès que je pourrai toucher une forme de revenu, je paierai mes impôts dans la mesure du possible », écrit cet informaticien.

« Avec cette lettre je souhaitais rendre mon cas public, rien de plus. Je ne m’attends pas à ce qu’on m’autorise à ne plus payer mes impôts. J’assumerai ma décision face à l’État », explique Alcides Santos tout en précisant qu’aucun représentant de l’État n’était encore entré en contact avec lui.

Le chômeur a justifié sa décision en s’appuyant sur un article de la Constitution, selon lequel « toute personne a le droit de résister à un ordre qui porte atteinte à ses droits ».

Dans sa lettre, Alcides Santos accuse le gouvernement de mener une politique de « promotion du chômage » et de ne pas respecter le « droit au travail ».

Le gouvernement portugais a décrété une hausse généralisée des impôts pour l’année 2013, dans le cadre de sa politique d’austérité qui a aggravé la récession et le chômage qui touche actuellement près de 17% de la population active.

Presse esclavagiste (SudOuest.fr avec l’Agence Faut Payer, 3 avril 2013)

 

À Bergerac, deux salariés se servaient dans la caisse de leur magasin

Les employés n’étaient plus payés. Ils ont été condamnés pour vol.

Deux anciens salariés du magasin Troc de l’Île de Bergerac, placé récemment en liquidation judiciaire, étaient cités à comparaître, ce mardi après-midi, devant le tribunal correctionnel de la ville. Un seul, le plus jeune, s’est présenté. Le plus âgé ne s’est pas déplacé. A-t-il seulement compris ce que la justice lui reprochait ? À la barre, son cadet, un grand gaillard de 30 ans, avait tout l’air de penser que les magistrats bergeracois s’étaient trompés d’affaire.

Le parquet, qui a choisi de donner suite à une plainte déposée par leur employeur, leur reproche d’avoir dérobé de l’argent dans la caisse du magasin. C’est un point de vue. Le prévenu estime qu’il était dans son bon droit en prenant dans la trésorerie l’équivalent du salaire qui ne lui avait pas été versé depuis plusieurs semaines. « On ne voyait plus la patronne au magasin, explique l’ancien salarié de Troc de l’île, qui a fait depuis l’objet d’une procédure de licenciement. Les rares fois où elle passait, elle nous disait ne pas nous inquiéter, que nos salaires nous seraient bientôt reversés. Il n’en était rien. »

« Il fallait manger »

N’y tenant plus — son compte était à découvert, « il fallait manger » — le prévenu s’est résolu à prendre 1100 euros dans la caisse, retrait dont il dit avoir fait état sur un cahier de la société qui a depuis disparu. La justice soupçonne son coprévenu d’avoir volontairement détruit le document comptable en question.

Le ministère public « veut bien admettre » qu’il y ait des circonstances atténuantes, mais « celles-ci n’excusent en rien les agissements des deux prévenus ». « Vous avez choisi de vous payer vous-mêmes, mais il fallait au contraire en appeler à la justice pour régler vos problèmes ».

Les juges ont condamné les deux anciens salariés à un mois de prison avec sursis simple.

Presse esclavagiste (Émilie Delpeyrat, SudOuest.fr, 3 avril 2013)

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Une réponse à Du refus à la reprise individuelle

  1. Adé dit :

    « Vous avez choisi de vous payer vous-mêmes, mais il fallait au contraire en appeler à la justice pour régler vos problèmes ».

    Pour manger du magistrat ?
    « Le ministère public « veut bien admettre » qu’il y ait des circonstances atténuantes… »
    Trop bon, le ministère public, inversément quelles « circonstances atténuantes » à celui-ci, ? Payé grassement pour sortir ce genre de cyniques décrets, tout en se croyant investi de je ne sais quelle vétuste abstraction : Peuple Français, République, Nation, Démocratie et Etat.
    Quel personnel de l’administration judiciaire s’est refusé d’appliquer les lois les plus sinistres et même les plus criminelles qui soient ?
    Que faisaient les bourgeois de la magistrature lorsque Pétain et les collaborateurs persécutaient Juifs, Gitans, Communistes ou opposants,?
    Que faisaient les gendarmes et policiers français ?
    Soyons sûrs qu’à l’occasion les uns et les autres n’auraient aucun inconvénient à appliquer (avec « l’humanité nécessaire », comme dit l’autre Ministre- Voir Jura Libertaire) tout ce qu’on leur dira d’appliquer.
    L’état doit être anéanti, les magistrats et leurs auxiliaires policiers mis en demeure de se trouver d’autres occupations ( par exemple : disparaître).

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