Communiqué du groupe Nosotros suite à la manif’ du 5 Mars
Le mot d’ordre de la journée du 5 mars était de marquer son opposition à l’accord social traître (ANI, Accord National Interprofessionnel) conclu entre le patronat, la CFDT, la CFE-CGC, et la CFTC avec la bénédiction du gouvernement « socialiste ».
Mais l’intersyndicale (et/ou la CGT Comminges, on ne sait plus qui fait quoi là dedans) a décidé de placer en tête de la manifestation une prétendue délégation citoyenne qui s’oppose à la fermeture du commissariat de Saint-Gaudens.
Ne voulant pas être associés à la défense d’un commissariat, nous avons refusé de figurer dans un cortège mené par des flics en civil venus faire du corporatisme et des flics en uniforme en queue de manif. Nous avons donc décidé, collectivement, de prendre une rue perpendiculaire au parcours de cette manif pour diffuser nos tracts au reste du cortège et dans la ville hors manif et d’agrémenter cela en accompagnant de la voix nos amis-es de la chorale Rojinegra.
Apparemment, la fermeture d’un commissariat semble assimilée, dans l’esprit de certains bien pensants, à la fermeture d’une entreprise qui délocalise pour augmenter ses bénéfices et engraisser toujours plus actionnaires et spéculateurs. Mis à part quelques individu-es, l’ensemble des représentations ont défilé dans ce cortège (la CGT bien sûr, mais aussi FO, PC, Front de Gauche, SUD, ATTAC…, pardon à celles qu’on oublie).
Pour nous anarchistes, les flics ne sont pas des salariés comme les autres. Face aux mécontentements et aux révoltes qui s’expriment dans la rue, dans les occupations d’usines ou de squats, ils sont le bras armé de la clique politicienne (toutes tendances confondues) chargée de défendre les intérêts de la finance, de l’État libéral et d’assurer la pérennité d’une société profondément injuste et inégalitaire.
Notre solidarité ne s’exprime jamais au service d’un corporatisme, à plus forte raison s’il s’agit d’un corporatisme policier.
Nous sommes solidaires des militants ouvriers ayant perdu un œil (gréviste d’Arcelor récemment, étudiant-es de Toulouse et Nantes en 2008…) ou gardant de graves séquelles physiques provoquées par les violences policières, solidaires aussi des familles et de tous ceux qui ont perdu un proche, mort étouffé lors d’une interpellation policière musclée (Abou Bakari Tandia, Ali Ziri, Amine Bentounsi, entre autres), solidaires encore et toujours avec ceux qui subissent des contrôles au faciès, solidaires en un mot des victimes de toute répression décidée par l’État et orchestrée par ses zélés salariés.
VIVE L’ANARCHIE ET LA FERMETURE DES COMMISSARIATS !
Groupe anarchiste Nosotros (CGA), 11 mars 2013