Les manifestants s’en sont pris aux édifices publics en signe de révolte
Nuit d’émeutes à la nouvelle ville Ali-Mendjeli
Les manifestants, ivres de colère après l’annonce de la mort des deux enfants, réclamaient justice et plus de sécurité dans les cités.
Hier, la nouvelle ville Ali-Mendjeli ressemblait à un champ de bataille. De violentes émeutes ont éclaté la veille, soit dans la journée de mardi, dans la foulée d’une manifestation organisée par les habitants, après la découverte des corps de Brahim, 9 ans, et Haroun, 10 ans, portés disparus depuis samedi dernier. Les affrontements ont causé beaucoup de dégâts. Commissariats attaqués, administrations et cités universitaires saccagées et l’hôpital se trouvant en face du commissariat a été évacué de peur que le personnel et les malades soient attaqués. Les manifestants réclamaient “justice” au moment où les rumeurs se faisaient de plus en plus insistantes sur l’arrestation de deux individus soupçonnés d’être les auteurs du crime dont ont été victimes les deux enfants.
Les manifestants ont, d’ailleurs, immédiatement investi le siège du 1er arrondissement de la sûreté urbaine et exigeaient qu’on leur livre les assassins. Les policiers, qui étaient en faction, tentaient, tant bien que mal, de raisonner la population, en vain. S’ensuivirent alors des affrontements entre les deux protagonistes jusqu’à l’intervention des forces antiémeutes qui ont dû utiliser le gaz lacrymogène pour disperser les foules. Les violences ont duré toute la nuit.
Hier, la tension était toujours perceptible. Mais aucun incident n’a été enregistré. Pas un seul policier n’a été vu aux alentours des unités de voisinage UV18 et UV13, où habitent les familles des deux victimes. Il faut dire que les policiers sont devenus persona non grata. “Ils n’ont pas fait leur travail correctement pour retrouver les deux enfants”, nous dira un habitant du quartier. Aux quatre coins de la wilaya, des marches blanches ont été organisées simultanément par des jeunes et moins jeunes, ou encore par des lycéens qui n’ont pas pu assister à l’enterrement des deux enfants. L’appel avait été lancé la veille sur le réseau social facebook et relayé par les internautes pour une plus grande mobilisation.
Enfin, les habitants de la nouvelle ville prévoient d’organiser des marches et continuent de réclamer qu’on leur livre les deux auteurs du crime pour qu’ils rendent justice eux-mêmes. À cet effet, des sources concordantes ont révélé qu’un important dispositif sécuritaire est mis en place, depuis mardi soir, afin d’éviter d’éventuels débordements.
Leur presse (Liberte-Algerie.com, 14 mars 2013)