[Révolution égyptienne] La police dégagée de Port-Saïd

Égypte : la police se retire de Port Saïd

PORT SAÏD, Égypte – Les policiers égyptiens ont commencé à se retirer des rues de Port Saïd, confiant la sécurité à l’armée après une semaine d’affrontements mortels.

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Crowds gathered around burnt-our security directorate building in #PortSaid, MOI flag removed with help of Army.

Le ministère de l’Intérieur a expliqué que la sécurité a été confiée à l’armée afin de soulager les tensions dans la ville.

Au cours des six dernières journées, le quartier général local des forces de sécurité a été le théâtre de violences qui ont fait huit morts, dont deux responsables de la sécurité.

Le ministère de la Santé a rapporté vendredi la mort de deux manifestants qui avaient été blessés pendant la nuit, dont un qui avait été atteint d’une balle à la tête.

Des manifestants ont applaudi le départ des policiers. Certains sont montés sur des chars de l’armée et ont scandé des slogans en faveur de l’armée.

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#PortSaid Police Club (the ‘Grand Sky Resort’)

Presse contre-révolutionnaire (The Associated Press, 8 mars 2013)

 

(…) La tension est très vive à Port-Saïd depuis la condamnation à la peine capitale en janvier de 21 personnes, principalement des supporteurs du club de football de la ville, pour ces violences qui avaient fait 74 morts, notamment parmi les supporteurs du club adverse Al-Ahly, du Caire.

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Cinquante-deux autres accusés, jugés pour les mêmes évènements, doivent être fixés sur leur sort samedi. Ce verdict coïncide avec une grève sans précédent de la police à travers le pays, y compris dans la ville voisine d’Ismaïliya, où des policiers de la force anti-émeute ont indiqué qu’ils refuseraient de se déployer à Port-Saïd.

Les policiers estiment ne pas être suffisamment équipés pour faire face à des protestataires violents, et devoir subir les conséquences des erreurs du gouvernement. La police est particulièrement détestée des habitants de Port-Saïd qui sont nombreux à accuser des policiers liés à l’ancien régime ou des partisans du président renversé, d’avoir orchestré les violences de janvier 2012 afin d’alimenter l’instabilité.

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Jeudi soir, des manifestants ont de nouveau défilé jusqu’au siège de la police à Port-Saïd, et des heurts les ont opposés à des policiers. Karim Sayyid Abdel Aziz, 33 ans, est mort après avoir été touché à trois reprises par balle, selon un médecin qui a fait état de 73 manifestants blessés. (…)

Risques quelque soit le verdict

La tension est remontée d’un cran dimanche après l’annonce du transfert hors de Port-Saïd de 39 autres accusés dans ce même procès dont le verdict sera rendu au Caire pour des raisons de sécurité. Parmi les accusés figurent neuf policiers et trois cadres du club de football de Port-Saïd, Al-Masry.

(…) « Je pense qu’il vaudrait mieux reporter le verdict, sinon l’Égypte risque de s’embraser », a estimé Al-Badry al-Farghali, ancien député de Port-Saïd. La police s’est largement retirée, et l’armée a repris en main une bonne partie de ses tâches dans la ville. « Je suis terrifié à l’idée de ce qui pourrait arriver samedi » a déclaré à l’AFP un soldat devant le QG de la police.

Si le verdict était favorable aux accusés, le gouvernement de Mohamed Morsi, très contesté, devrait de toute façon faire face à des protestations, cette fois-ci au Caire, où des supporteurs du club Al-Ahly ont menacé de protester.

Les Ultras, les plus extrêmes des fans d’Al-Ahly, ont récemment attaqué le domicile d’une ancien ministre de l’Intérieur, qui dirigeait la police au moment des violences de janvier 2011. Selon l’agence de presse officielle Mena, le ministère de l’Intérieur a prévu de déployer 2000 policiers devant l’académie de police du Caire, où les juges doivent rendre leur verdict.

De nouveaux troubles mettraient encore un peu plus en péril les projets de réforme économique que le gouvernement peine à mettre en œuvre, et nécessaires pour obtenir un prêt crucial de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international.

Depuis l’élection de Mohamed Morsi mi-2012, des troubles récurrents ont entravé ses efforts en vue de remettre sur les rails l’économie égyptienne [sic – NdJL].

Presse contre-révolutionnaire (Agence Faut Payer, 8 mars 2013)

 

Le commandant de la police antiémeute limogé

Le ministre de l’Intérieur égyptien Mohamed Ibrahim a limogé vendredi le commandant de la police antiémeute, après des mouvements de grève des forces de sécurité qui se plaignent d’être mal équipées face aux manifestations violentes, a rapporté l’agence officielle Mena.

Le ministre de l’Intérieur a nommé un nouveau commandant des forces de la sécurité centrale (antiémeute), après que « plusieurs employés de ces forces ont organisé d’importantes manifestations ces dernières 48 heures pour réclamer leur retrait des conflits politiques », selon l’agence.

Presse contre-révolutionnaire (Ouest-France.fr, 8 mars 2013)

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