Le sarcophage de Tchernobyl se serait en partie effondré
Une destruction partielle des murs et du toit de l’enceinte de confinement du réacteur 4 de Tchernobyl (Ukraine) serait survenue mardi 12 février, selon le service de presse de la centrale, cité, mercredi matin, par le journal La Pravda et l’agence de presse Ria Novosti.
Les dégâts, touchant une surface de 600 m² et provoqués par l’accumulation de neige, auraient affecté un bâtiment annexe du réacteur. Selon le service de presse de la centrale, « les constructions en question ne constituent pas une partie substantielle de l’enceinte de confinement » et « aucun changement de la situation radiologique n’est détecté ». L’effondrement n’aurait pas fait de victime.
Le réacteur 4 de Tchernoblyl est celui qui a explosé dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, provoquant la plus grande catastrophe de l’histoire du nucléaire. Un premier sarcophage avait été construit dans l’urgence autour du réacteur dans les mois qui ont suivi l’accident. Mais cette structure s’est dégradée avec le temps et elle n’assure pas un confinement.
La construction d’une nouvelle enceinte de béton et de métal, haute de 108 mètres, a débuté en avril 2012. Ce nouveau sarcophage, d’un coût de 1,5 milliard d’euros, ne sera pas terminé, au mieux, avant l’automne 2015.
Contacté par Le Monde, le groupe Bouygues, l’un des actionnaires de Novarka, le consortium européen chargé de construire l’arche métallique qui doit recouvrir l’ancien sarcophage de béton, reconnaît qu’un « incident » a eu lieu sur le site mardi. « À peu près dix mètres de toiture d’un bâtiment abritant des turbines de l’ancien réacteur numéro 4 se sont effondrés, apparemment à cause du poids de la neige, explique une porte-parole du constructeur. Mais il s’agit d’un bâtiment conventionnel, qui ne dégage pas de rayonnement en soi. »
LES SALARIÉS ÉVACUÉS
Le chantier de la nouvelle arche, situé à seulement 150 mètres de ce bâtiment, a néanmoins été immédiatement arrêté et les salariés présents ont été évacués, une dissémination dans l’atmosphère des poussières radioactives présentes sur ces structures étant toujours possible. « Des mesures de la radioactivité sont en cours et sont pour l’instant rassurantes », assure-t-on chez Bouygues.
Le chantier ne devrait toutefois pas reprendre tout de suite. « Nous attendons que les autorités ukrainiennes nous garantissent que le reste de cette toiture ne risque pas de s’effondrer à son tour », explique le constructeur, qui précise que des ouvriers sont actuellement en train de déblayer la neige présente sur les structures les plus fragiles.
Publié par des larbins de la mafia du nucléaire (Pierre Le Hir et Cédric Pietralunga, LeMonde.fr, 13 février 2013)