Tunisie : des locaux d’Ennahda attaqués
Des manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste tunisien au pouvoir Ennahda à Mezzouna, près de Sidi Bouzid, et à Gafsa (centre) pour dénoncer le meurtre d’un opposant et des manifestations se déroulaient dans plusieurs villes.
Des manifestants ont incendié les locaux d’Ennahda à Mezzouna et ont saccagé ceux du parti à Gafsa. À Sidi Bouzid, Kasserine, Béja, Bizerte et Tunis des foules manifestaient leur colère dans les rues pour dénoncer le meurtre de Chokri Belaïd et le parti islamiste qui dirige le gouvernement.
Presse contre-révolutionnaire (Agence faut Payer, 6 février 2013)
(…) La police tunisienne a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de prendre d’assaut le siège de la police à Sidi Bouzid, berceau de la révolte de 2011.
Quelque 200 manifestants ont attaqué ce commissariat et les policiers ont répliqué immédiatement avec les gaz avant de prendre la fuite. L’armée est intervenue pour tenter de calmer la foule dans cette ville déshéritée du centre tunisien. (…)
Presse contre-révolutionnaire (tempsreel.nouvelobs.com, 6 février 2013)
L’assassinat d’un opposant attise la colère en Tunisie
La mort mercredi matin à Tunis d’un responsable de l’opposition laïque fait descendre des milliers de manifestants dans les rues, criant leur colère, dénonçant les islamistes d’Ennahda et saccageant leurs locaux.
Alors qu’il quittait son domicile de la banlieue tunisienne, Chokri Belaïd, 49 ans leader de l’opposition, a été assassiné ce matin de plusieurs balles dans la tête et la poitrine par un homme portant un burnous, l’habit traditionnel tunisien, selon l’AFP.
Sa mort a très vite été annoncée sur des radios tunisiennes, confirmée par la clinique où son corps a été transporté. Depuis, des milliers de personnes se sont rassemblées, devant l’hôpital d’abord, puis devant le siège de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens, principal syndicat du pays, avant que tous ne se rejoignent devant le ministère de l’Intérieur sur l’avenue Bourguiba, en plein cœur de Tunis. Une fois de plus, le célèbre « Dégage » a été scandé à l’intention du régime en place assorti de « Honte, honte à vous ». À Sidi-Bouzid, berceau de la révolte de 2011, quelque deux mille manifestants reprenaient des slogans anti-islamistes.
Chokri Belaïd était un opposant de longue date. Sous Bourguiba, sous Ben Ali puis à la tête du Mouvement Patriote Démocrate, une formation qui a rejoint le Front de gauche, une alliance de plusieurs partis d’opposition.
Mardi encore, il était sur un plateau de télévision dénonçant la violence politique dans laquelle a sombré la Tunisie. Farouche opposant au parti islamiste Ennahda, majoritaire au pouvoir, il avait qualifié son leader Rached Ghannouchi de « symbole du fascisme et de la contre-révolution ».
Chokri Belaïd s’était également prononcé contre ces Ligues de protection de la révolution, des milices que l’on dit à la solde des islamistes au pouvoir, accusées en octobre dernier d’avoir roué de coups, jusqu’à ce qu’il perde la vie, un responsable local du parti d’opposition Nidaa Tounes à Tataouine dans le sud du pays.
(…) Ennahda, dont des locaux ont été attaqués après cet assassinat dans plusieurs villes, est accusé par la famille de Chokri Belaïd d’être le commanditaire du meurtre. (…)
Presse contre-révolutionnaire (Thibaut Cavaillès, LeFigaro.fr, 6 février 2013)