Audincourt. Des policiers pris à partie au cours d’une intervention
Chaude soirée jeudi pour ces trois policiers de la brigade anticriminalité de Montbéliard.
Vers 22 h avant-hier, les policiers déboulent dans le quartier des Champs-Montants, à Audincourt, pour y interpeller un suspect dans le cadre d’une enquête en cours.
Quelques minutes plus tard, les trois fonctionnaires regagnent leur véhicule avec leur « homme », un garçon de 21 ans, qu’ils installent sur le siège arrière. C’est alors qu’un comité d’accueil, fort d’une quinzaine d’unités, se charge de mettre les « condés » au parfum. Car bien qu’en civil, ils ont été identifiés comme tels. Des mots et des gestes sans équivoque fusent dans le but de faire battre en retraite les représentant de l’ordre. « Vous n’êtes pas chez vous, ici. Dégagez, bande de bâtards ! » Tels seraient les mots employés et rapportés dans leur rapport par les policiers.
Rue de la Combe-Mirey, où se déroule la scène, la tension monte crescendo. Certains abaissent leur capuche pour ne pas être reconnus et viennent au contact du trio. L’un des autochtones tente de faire sortir le « menotté » de la voiture. Un autre donne un coup d’épaule à l’un des policiers pour le déstabiliser. Un troisième essaie de porter un coup de pied en esquivant un jet de gaz lacrymogène. En infériorité numérique, les membres de la BAC ont recours à ce moyen pour faire reculer leurs assaillants.
Finalement, ils parviennent à se dégager et à regagner le commissariat avec leur « client ». Dans la quinzaine d’énergumènes dénombrés, deux auraient été formellement reconnus au regard de leurs précédents et récurrents rapports avec l’autorité.
Hier matin, ils ont été cueillis à leurs domiciles. Le premier, âgé de 18 ans, a partiellement reconnu les faits. Il aurait admis avoir outragé les policiers, ajoutant aussitôt qu’il avait été provoqué. Il explique qu’il cherchait à rendre service à son camarade de quartier, lequel lui demandait de prévenir sa famille qu’il venait de se faire interpeller. Le second, un adolescent de 16 ans, prétend qu’il croquait tranquillement un sandwich et qu’il n’a, par conséquent, rien à voir avec les violences dépeintes. Il se dépeint comme simple spectateur.
Au terme de leur garde à vue, les deux Audincourtois ont été remis en liberté. Le majeur est convoqué le 25 mars prochain devant le tribunal. Le mineur a rendez-vous le 26 février avec le juge des enfants en vue d’une mise en examen. Dans les deux cas, les faits visés relèvent de la « rébellion en réunion ». Quant au jeune de 21 ans, initialement interpellé, il a, lui aussi, été remis en liberté. Pour l’heure, aucune charge ne pèserait sur lui. L’enquête aurait pris, à la suite de ses auditions, une autre direction. Alors, tout ça pour ça ?
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Sam Bonjean, LePays.fr, 2 février 2013)