La manifestation ArcelorMittal dégénère : « On se fait massacrer ! »
Plus de 2.000 travailleurs d’ArcelorMittal sont venus mettre la pression sur le monde politique à Namur. Mais la manifestation a dégénéré, à proximité de l’Élysette, le siège du gouvernement wallon : on déplore 5 policiers blessés et quelques blessés aussi côté manifestants. Par ailleurs, des magasins ont subi d’importants dégâts. La police se défend de toute provocation.
À l’arrivée des manifestants d’ArcelorMittal, la tension était à son comble devant l’immeuble qui abrite le gouvernement wallon à Namur. La police avait dressé un barrage pour empêcher les 2.000 ouvriers d’accéder à l’Élysette. Mais le face à face entre manifestants et forces de l’ordre a été très musclé. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’autopompes pour stopper la progression des travailleurs, tandis que ces derniers ont lancé des cannettes, pavés, écrous et boulons sur les camions blindés de la police. « On va péter tout, a dit un travailleur en colère à notre journaliste Sébastien Prophète pour RTL-TVI. On commence à en avoir marre. On n’a plus rien à perdre, on a reçu notre C4. Alors il faut faire quoi ? On se fait massacrer là ».
Pas de provocation de la part de la police, affirme le bourgmestre
On dénombre cinq policiers blessés, dont un hospitalisé. Le bourgmestre de Namur dit comprendre la rage des travailleurs, mais ne cautionne pas la violence de certains. « Nous sommes interpellés par la violence de certains manifestants. Armés de battes de base-ball, de barres de fer et de boulons, ils sont passés directement à l’attaque, sans temporisation et sans discussion possible », a expliqué le chef de corps Pascal Ligot. « En aucune manière, il n’y a eu de provocation de la part des forces de l’ordre », a affirmé le bourgmestre Maxime Prévot.
Les commerçants qualifient cette violence d’inouïe
Plusieurs vitrines ont été brisées par des jets de pavés : « Cela fait 22 ans que je suis ici, a expliqué un commerçant. J’ai vu toutes les grèves, y compris celle de Clabecq. Elles étaient loin d’être aussi violentes que celle-ci. On avait l’impression que quelques gars étaient là pour casser ». Au départ, 130 policiers ont encadré la manifestation, avant l’envoi de renfort pour atteindre les 200 agents. Il n’y a eu aucune arrestation.
Une nouvelle réunion demain
Une petite délégation syndicale se rendra mercredi matin au Parlement wallon où un débat est prévu sur le dossier ArcelorMittal Liège, a annoncé mardi soir le syndicaliste David Camerini (CSC). Des manifestations à Luxembourg et à Strasbourg sont d’ores et déjà prévues, sans que leur date soit arrêtée. « Nous devons plus que jamais maintenir la pression sur le pouvoir politique afin de tenter de trouver une solution » pour le bassin sidérurgique liégeois, a-t-il enfin répété.
Presse esclavagiste (RTL.be, 30 janvier 2013)