Chine : première immolation d’un Tibétain cette année
Un Tibétain s’est immolé pour protester contre la domination chinoise sur la région autonome chinoise du Tibet, première immolation de cette année et portant leur nombre à 96 depuis 2009, ont indiqué dimanche une organisation de défense des droits de l’Homme et Radio Free Asia.
L’homme s’est immolé par le feu samedi en début d’après-midi, ont indiqué la radio, basée aux États-Unis, et l’organisation Free Tibet, basée à Londres.
Les faits se sont produits à Xiahe, un comté de la province du Gansu (ouest), appelée Sangchu en tibétain.
La dépouille de l’homme, identifié par un simple nom, Tsebe ou Tseba, a été ramenée à son village à quelque 4 km de l’endroit où il s’était immolé après une manifestation, selon Free Tibet.
Selon l’ONG, il avait à peine plus de 20 ans. Selon les sources citées par Radio Free Asia, il était âgé de 19 ans.
Depuis 2009, plus de 90 Tibétains ont mis le feu à leurs vêtements, et la plupart sont morts, pour protester contre la domination chinoise dans la région himalayenne. Radio Free Asia estime le nombre exact à 96, dont de nombreux moines et nonnes.
Les précédentes immolations rapportées datent des 8 et 9 décembre : le 8 décembre, deux jeunes Tibétains s’étaient immolés, un dans la préfecture d’Aba de la province du Sichuan, qui concentre la majorité de ces faits, et l’autre dans la province voisine du Gansu.
Le 9 décembre, une lycéenne tibétaine de 16 ans s’était suicidée par le feu, dans la province du Qinghai (nord-ouest), selon l’agence officielle Chine nouvelle.
La fréquence des immolations s’était accrue à l’automne dernier, avant la tenue du Congrès du parti communiste chinois, qui avait nommé Xi Jinping chef du PCC, un changement à la tête du pays qui n’a lieu que tous les 10 ans.
De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante des Han dans la région du Tibet, l’ethnie ultra-majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.
Pékin réfute ces allégations, estimant que les Tibétains bénéficient d’une liberté de culte. Le gouvernement met l’accent sur les importants investissements consacrés à la modernisation du Tibet, et à une meilleure qualité de vie pour ses habitants.
Il accuse le dalaï lama d’inciter les Tibétains à s’immoler et les tribunaux chinois ont menacé de poursuivre pour « homicide volontaire » les auteurs de ces incitations, selon la presse officielle.
Presse combustible (Agence Faut Payer, 13 janvier 2013)