Des déclarations de Jebali provoquent de nouveaux affrontements à Ben Guerdane
Une marche a dégénéré, hier samedi, en violents affrontements entre des protestataires et les forces de l’ordre, à Ben Guerdane, à l’issue d’un meeting populaire organisé à la maison de la culture, suite aux déclarations du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, en visite de travail en Libye.
Des syndicalistes et des participants ont déclaré à l’agence TAP que cette marche visait à dénoncer les déclarations du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, lors d’une conférence de presse à Ghedames (Libye). Le chef du gouvernement provisoire avait souligné que « l’État ne pardonnera pas les agissements des émeutiers, des trafiquants de drogue et des personnes qui attaquent les établissements de l’État ».
Ils ont qualifié ses propos de « véritable humiliation infligée aux habitants de Ben Guerdane ». Un responsable syndical a révélé qu’à l’heure où les habitants de la région aspirent à une « position judicieuse du gouvernement pour apaiser la colère et calmer les esprits des citoyens », le chef du gouvernement provisoire « a émis des propos qui offensent les habitants de la région et déconsidèrent leurs revendications légitimes au développement et à la lutte contre l’exclusion ».
Dans une ambiance de colère et de vive agitation, les protestataires ont réitéré le slogan « Ben Guerdane ne tolère pas l’humiliation » et ont incendié de nouveau le siège du commissariat de police, après le retrait total des forces de l’ordre.
Publié par des ennemis de la révolution (Webdo, 13 janvier 2013 – 1h09)
Tunisie : nouveaux heurts entre manifestants et policiers près de la Libye
Ben Guerdane (Tunisie) – De nouveaux heurts ont opposé des manifestants à la police samedi à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, des violences nourries par les frustrations sociales en Tunisie qui fêtera lundi les deux ans de sa révolution dans un climat de tensions.
Des dizaines de jeunes, excédés par leurs conditions de vie et le chômage, se sont rassemblés dans la matinée face au commissariat qu’ils avaient incendié jeudi et ont lancé des pierres en nombre sur les policiers qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, selon un journaliste de l’AFP sur place.
En fin d’après-midi, les policiers ont quitté le poste pour se réfugier dans les locaux de la garde nationale, l’équivalent de la gendarmerie, et un semblant de clame est revenu dans cette ville du sud de la Tunisie.
Les slogans des émeutiers visaient en particulier le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement et dont le siège dans la ville a aussi été saccagé et pillé cette semaine.
« Ben Guerdane est libre », (le Premier ministre islamiste Hamadi) « Jebali dehors ! », scandaient ces manifestants, masqués pour la plupart, alors que de tels heurts éclatent presque quotidiennement depuis dernier dimanche.
Une réunion de conciliation pour tenter de trouver une solution à la crise a échoué en milieu de journée, selon Amar Hamdi, le dirigeant de la branche locale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), principal syndicat du pays.
Les autorités présentent les évènements comme un problème sécuritaire alors que nous réclamons des projets de développement, a-t-il dit, dénonçant le fait qu’aucun membre du gouvernement n’est venu à Ben Guerdane pour essayer de résoudre le problème.
Les violences y ont éclaté dimanche après une manifestation réclamant la réouverture de la frontière tuniso-libyenne, fermée depuis début décembre à l’initiative de la Libye et bloquant le commerce transfrontalier, une source de revenu importante pour la région.
Le Premier ministre tunisien a obtenu la réouverture jeudi du point de passage voisin de Ras Jdir, mais la contestation ne s’est pas pour autant essoufflée.
Le commissariat, le siège de la douane, les locaux d’Ennahda ainsi qu’un marché ont été saccagés, alors que les jeunes manifestants réclament des mesures de lutte contre le chômage et la misère.
Nous ne voulons pas que la réouverture de Ras Jdir, nous voulons des projets de développement, a dit à l’AFP l’un des manifestants.
Les mouvements sociaux dégénérant en violences se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie, compte tenu des espoirs socio-économiques déçus après la première des révolutions du printemps arabe qui fêtera lundi ses deux ans.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 12 janvier 2013 – 18h40)