Je ne pouvais pas écrire une chronique sans rendre hommage à mon bout de ciment, ma cité le Val-Fourré à Mantes-la-Jolie banlieue ouest de Paname « 78 » à 60 km de la tour Eiffel. Cité qui a vu le jour en 1968 plus grande cité d’Europe c’est là que j’ai atterri en 1984. Cité-dortoir une sorte de prison à ciel ouvert où [sont] entassées des familles pour 90 % immigrées j’y ai vu et vécu des ambiances et des actions de fou des souvenirs inoubliables des bagarres insolites des tête-à-tête à coups de chaîne de vélo MDR j’y ai tout appris Mantes-la-Jolie m’a forgé un mental à toute épreuve d’origine mauritanienne mais pourtant je me sens Marocain, Algérien, Malien, Tunisien, Sénégalais et Turc tellement j’ai été confronté tout jeune à la mixité je suis riche de toutes ces cultures inestimables.
On a voulu nous parquer nous enterrer dans ce ghetto mais l’instinct de survie nous a fait nous unir et trop souvent nous désunir à coups de chevrotine mon hommage à ma banlieue est pour moi naturel même si parfois j’ai versé des larmes de sang quand je voyais deux de mes amis se tirer dessus comme dans un western et que l’un d’eux finit allongé le corps glacé sur le béton chaud du Val-Fourré pour un bout de terrain qui ne leur appartiendra jamais.
Nos cités parfois sentent la poudre mais il n’y a pas que ça dans nos rues il y a des amitiés des histoires d’amour nées à l’abri des regards au dernier étage d’une tour HLM des liens indélébiles chaque parents de la cité on les considère comme nos propres parents la même affection se dégage de leurs yeux quand ils nous regardent les générations passent se croisent et se succèdent sur le macadam c’est un éternel recommencement mais la génération 2012 c’est pas tout à fait ce qu’ils avaient prévu ils sont tous nés sur le sol tricolore donc ils veulent leur part du gâteau. LA FRANCE AUX FRANÇAIS ? a dit un certain porc… Bah ça tombe bien ils sont tous Français et avoue que ça tu as du mal à l’avaler mais ne t’inquiète pas on va t’y aider LOL.
Mantes-la-Jolie m’a transmis cette envie de vaincre elle a abrité des vrais guerriers du bitume qui [sont] fiers et assument leur ghetto voilà c’est tout ça ma ville.
Mais toutes les cités se ressemblent comme deux gouttes d’eau on y trouve les mêmes ambiances les mêmes rafales pour un « ta mère la pute » malgré tout ça on la kiffe notre banlieue et on a choisi d’y rester.
Je passe le salem à tous les anciens qui nous ont montré la marche à suivre, respect à vous.
[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]