Maison squattée : la Sémivit demande l’expulsion
Tours. La Sémivit a demandé l’expulsion des squatters, 244, rue Auguste-Chevallier. Un arrêté de démolition a été pris.
Près de quatre ans après l’expulsion du squat de la place de la Victoire, la même partition se rejoue rue Auguste-Chevallier. Des squatters d’une maison ont comparu hier devant le tribunal d’instance saisi d’une demande d’expulsion formulée par la Sémivit (Société d’économie mixte de la Ville de Tours).
Elle ne concerne que les squatters d’une maison du collectif Thanks for the Future, pas celui d’artistes underground du Projet 244 lié par une convention à la Société pour occuper cette friche industrielle de 4 ha.
Avocat de la Semivit, Me Nègre a refait l’historique des lieux, avec une première occupation en 2007 par des militants du Dal après l’expulsion du local de la place de la Victoire. Ils s’étaient installés dans la maison tandis que le collectif Projet 244 occupe l’espace voisin. Au début, les relations entre les deux groupes étaient bonnes.
Des squatters sont partis, d’autres sont restés, de nouveaux sont arrivés. Au fil du temps, les relations ont dégénéré avec dépôts de mains courantes contre Thanks for the Future. Me Nègre a évoqué l’existence d’une opération d’aménagement pour laquelle un arrêté de démolition a été pris.
Voie de fait ?
Le relogement du Projet 244 est prévu dans un ancien hôpital, à Beaumont-la-Ronce, avec un budget de 3,6 M€ « Les squatters ont-ils un titre d’occupation ? Non ! Ils occupent les lieux sans titre ni droit, constate Me Nègre. Je demande que le tribunal constate qu’ils sont entrés par voie de fait, ce qui fait que la trêve hivernale ne s’applique pas. »
Pour l’avocat de trois squatters, Me Raimbault, cet argument soulevé ne peut être pris en compte puisque la preuve n’en est pas rapportée. Il conteste formellement la voie de fait, ce que confirme un sérigraphe installé pour son travail dans cette maison. Un bail a été signé avec l’ancien propriétaire.
À son arrivée, il a trouvé les clés sur la porte laissée par un huissier. « Les occupants ne restent pas dans le squat par gaieté de cœur, mais parce qu’ils vivent dans une situation précaire. Ces locaux étaient inoccupés, plaide Me Raimbault. Cette réserve restait un monument aux morts dont on ne faisait rien. Chacun sait maintenant que 50 personnes dorment dehors chaque nuit à Tours. Depuis 2007, ce lieu a servi à héberger des gens. » Jugement le 24 janvier 2013.
Leur presse (Raphaël Chambriard, lanouvellerepublique.fr, 14 décembre 2012)