Les familles des martyrs dénoncent le fonctionnement de la justice militaire
Le fonctionnement de la justice militaire a été critiqué par les familles des martyrs de la révolution qui ont appelé à juger les responsables de la mort de leurs enfants.
Lors d’un rassemblement de protestation organisé, vendredi après-midi devant le tribunal militaire permanent de Tunis, les familles des martyrs ont demandé de trancher la question des martyrs. L’avocate de la défense, Me Leila Haddad a indiqué que les familles affligées « ne réclament pas des réparations financières mais recherchent l’établissement de la vérité ».
Environ 80% des dossiers ont été classés par la justice militaire pour absence de preuves incriminant des présumés coupables, a-t-elle indiqué.
« Seule une volonté politique est capable de dévoiler la vérité à travers l’ouverture des archives du ministère de l’Intérieur, mais il y a une volonté de la dissimuler», a-t-elle déploré.
Certaines déclarations des familles des martyrs accusent les snipers du corps de l’armée d’être impliqués dans le meurtre de leurs enfants. D’autres dénoncent la « partialité » de la justice militaire qui « se range aux côtés des militaires ». Le père du martyr Amine Grami, Hassen Grami a appelé à la suppression des tribunaux militaires et à la création de tribunaux civils chargés de l’examen des dossiers des martyrs et blessés de la révolution.
« L’armée peut-elle être en même temps juge et partie », déplore-t-il. Quelques 321 martyrs tunisiens sont tombés lors des évènements de la révolution de janvier 2011.
Publié par des larbins de la « justice » militaire qui protège les assassins (TAP, 8 décembre 2012)