Samedi 1er décembre, le président Enrique Peña Nieto (du Parti Révolutionnaire Institutionnel) qui a été « élu » en juillet dernier (suite à la fraude électorale) est entré en fonction. La passation de pouvoirs a eu lieu le matin au Congrès.
Des milliers de gens sont sortis manifester dans la nuit jusqu’en fin d’après midi. Le déploiement de police fédérale et « municipale » a dépassé tout ce qu’on avait pu imaginer.
Des affrontements entre les flics et les manifestants ont éclaté dès le matin. Des vitrines de banques, d’hôtels et de chaînes multinationales ont été détruites. Les gens se défendaient comme ils pouvaient, de la pierre au coktail molotov.
Le bilan est de un mort, des centaines de blessés dont 3 dans un état très critique, au moins 150 arrestations (60 sont déjà transférés au reclusorio), et pour l’instant on connaît l’identité d’une vingtaine de disparus. Les chiffres changent un peu selon les sources, mais étant donné qu’il n’y a aucune source officielle, ni aucune source commune, c’est difficile de savoir exactement. Ajouté à la confusion que cela a provoqué, les infos circulent principalement sur internet et de bouche à oreille.
Le plus préoccupant est que les arrestations ont continué jusqu’à mardi matin, dans la rue, à la sortie des maisons etc.
De nombreuses personnes ont dû changer de domicile et prendre d’autres précautions de sécurité.
Aux dernières nouvelles (vendredi matin) :
• Des cas de tortures pendant la « garde à vue » de certains détenus (source : Comission des Droits humains du Distrito Federal) ;
• Les granaderos sont rentrés dans la UNAM (l’université) pour empêcher un meeting pour la liberation des prisonniers. « Normalement » il n’ont pas le droit de rentrer sur le campus. Ils n’étaient pas rentrés depuis la grande grève de 1999. L’info ne circule pour l’instant que sur les réseaux sociaux, photos et vidéos à l’appui ;
• La situation des prisonniers : dimanche nous saurons s’ils en ont libéré quelques-uns ou pas, l’information comme quoi il existerait une liste de personnes à appréhender sera confirmée aussi ;
• Les vidéos et les photos continuent d’être publiées en masse sur internet (facebook, twitter et autres). À travers elles, les témoignages d’arrestations arbitraires et violentes et de violences gratuites se multiplient.
Le discours des autorités et des médias n’est pas surprenant mais il accuse des « groupes et des individus anarchistes » d’avoir semé les troubles. La page internet du black bloc a été piratée, tout comme celle de plusieurs groupes anarchistes, comme la Cruz Negra Anarquista. Il a été prouvé maintenant que les flics ont payé des individus pour « inciter à la violence ».
On a demandé à une amie française au Mexique de traduire plusieurs communiqués qui démentent le discours des autorités et qui appellent à la solidarité, que vous trouverez ci-dessous. Les communiqués sont ceux de la Cruz Negra Anarquista et de la Coordination étudiante anarchiste, qui est assez active à Mexico.
Le site d’information indépendant Rebellyon a publié aujourd’hui le témoignage et les communiqués ci-dessous :
rebellyon.info/Mexique-temoignage-de-la.html
Mailing – 8 décembre 2012