Afrique du Sud : grève des ouvriers agricoles
Comme au mois de novembre, la situation est à nouveau tendue en Afrique du Sud où les ouvriers agricoles demandent des augmentations de salaire.
Alors que les vendanges battent leur plein en Afrique du Sud, la tension est montée d’un cran mardi 3 novembre. Les ouvriers agricoles de la région sud-africaine du Cap occidental (sud-ouest) ont mis leur menace à exécution avec le déclenchement d’une grève générale. Un mouvement organisé par la centrale syndicale Cosatu. « Les ouvriers agricoles ont été abandonnés pas seulement par leurs employeurs mais également par le gouvernement », a déclaré Tony Ehrenreich, secrétaire du Cosatu pour le Cap occidental, région vinicole et productrice de fruits.
L’organisation a accusé l’aile droite au sein du lobby des propriétaires fermiers de refuser de prendre en considération les revendications des ouvriers. Sur le terrain, la situation est tendue et la police a arrêté sept personnes soupçonnées d’appartenir à un mouvement d’extrême-droite afrikaner (AWB).
Deux morts dans des affrontements
Un mouvement de grève a enflammé les campagnes du Cap occidental dans la première quinzaine de novembre, des dizaines de milliers d’ouvriers agricoles descendant dans la rue pour demander une augmentation de 70 rands (6 euros) par jour à 150 rands (13 euros) de leur salaire minimum.
Deux personnes sont mortes dans des affrontements entre police et manifestants, tandis que des vignobles, du matériel agricole et des entrepôts ont été incendiés et que de nombreuses routes ont été fermées.
Le calme est revenu la semaine dernière et la grève avait été suspendue jusqu’au 4 décembre, le temps d’entamer des négociations. Des pourparlers ont été engagés au niveau local, tandis que le gouvernement a organisé des réunions publiques dans tout le pays.
Menaces de licenciements
« Les propriétaires fermiers nous ont menacés de licenciement, mais nous sommes allés trop loin pour faire machine arrière », a déclaré Merchia Adams de l’organisation Mawubuye Land Rights au journal Cape Argus.
De son côté la Chambre de commerce (Afrikaanse Handelsinstituut, AHI) s’est inquiétée de cette nouvelle grève qui, selon elle, fait peser une pression supplémentaire sur un secteur déjà fragile et va conduire à d’importantes suppressions d’emplois.
« Une grève maintenant est par conséquent inutile et elle ne résoudra pas les problèmes des ouvriers agricoles, mais va au contraire les aggraver », a affirmé la Chambre de commerce, dans un communiqué.
Mardi dernier, la ministre du Travail, Mildred Oliphant, avait affirmé que le gouvernement ne serait pas en mesure de relever avant avril le salaire minimum des ouvriers agricoles, malgré ses promesses de l’abroger rapidement. La loi stipule que le salaire minimum ne peut être modifié moins d’un an après qu’il a été mis en place, a-t-elle expliqué, or le niveau actuel a été fixé en mars 2012.
Presse esclavagiste (Ouest-France, 5 décembre 2012) via Solidarité ouvrière