Trois militants anti aéroports jugés pour vols à Saint-Nazaire
Il est décidément beaucoup question du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ce mardi au tribunal de Saint-Nazaire. Après l’audience des référés ce matin, c’est le tribunal correctionnel qui se penchait cette après-midi sur le sort de trois garçons et une fille agés de 24 à 48 ans.
Trois d’entre eux ont été jugés pour avoir été surpris par les gendarmes au moment où ils s’emparaient de tôles afin de construire des cabanes. Ils ont également refusé de se soumettre au test ADN.
Le parquet a requis des peines de trois à quatre mois avec sursis. Leur avocate a plaidé la relaxe, le vol ayant été interrompu par les gendarmes, ils ne peuvent être jugés selon elle que pour tentative de vol.
Le jugement est mis en délibéré jusqu’au 12 février.
Presse aéroportée (Ouest-France.fr, 4 décembre 2012)
Précisions sur l’alerte à expulsions prévue à partir du 5 décembre sur la ZAD, suite aux dernières nouvelles
Comme nous vous le disions dans un précédent appel, plusieurs sources indiquaient qu’une opération militaire d’envergure était prévue à partir du 5 décembre, et ce afin de vider la zone d’une majorité de ses habitant-e-s/occupant-e-s de la ZAD.
Le jugement d’aujourd’hui à propos des constructions de la Chataigneraie (cabanes construites à partir du 17) temporise l’alerte à expulsions. Elle la repousse, pour ces cabanes, au 11 décembre (jour du rendu du jugement), et ce contre la demande du préfet qui souhaitait les voir détruites sous 48 heures (ce qui confirmait les infos sur une grosse vague d’expulsions prévue à partir de demain).
Cependant, toutes les constructions de la partie est de la ZAD (construites avant/après le 17) sont toujours sous la menace de destruction par les forces militaires. C’est pourquoi, malgré la temporisation d’une menace globale sur la ZAD, nous appelons quand même à venir défendre la partie est de la ZAD à partir de demain.
Et si les forces militaires ne viennent finalement pas, ce qui serait une très bonne nouvelle, il y aura toujours de quoi s’occuper :
• Constructions de cabanes à finir ou à commencer ;
• Le mercredi après-midi à partir de 15h : chantier de plantation d’arbres fruitiers et autres arbres ;
• Et plein d’autres choses à faire sur la partie est de la ZAD et sur le reste de la zone du projet.
Nous ne les laisserons pas vider et raser la ZAD !
Résistons et construisons pour faire de la ZAD une Zone d’Autonomie Définitive !
Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 4 décembre 2012
Notre-Dame-des-Landes : demande de démolition des cabanes jugée dans une semaine
Le juge des référés de Saint-Nazaire a indiqué mardi qu’il ne rendrait que le 11 décembre sa décision sur la demande de démolition des nouvelles cabanes des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le préfet de Loire-Atlantique avait demandé en référé la destruction de ces édifices, construits collectivement sans permis ni autorisation, lors d’une importante manifestation de protestation le 17 novembre.
L’avocat des propriétaires, expropriés le 23 novembre, Me Erwan Lemoigne, a plaidé l’irrecevabilité du préfet à déposer une telle demande à la place du maire et dénoncé l’instrumentalisation de la justice dans ce dossier.
Tant le préfet qu’AGO (groupe Vinci, concessionnaire de l’aéroport, ndlr) cherchent à instrumentaliser la justice pour obtenir une décision et envoyer les forces de l’ordre contre les occupants, a déclaré Me Lemoigne. C’est tout à fait choquant aujourd’hui de chercher à obtenir une décision pour réintroduire les forces de l’ordre à Notre-Dame-des-Landes, a-t-il ajouté.
L’annonce du délai d’une semaine, alors que les parties attendaient une décision le jour même ou mercredi, a été accueillie par des cris de joie par près d’une centaine de manifestants anti-aéroport qui manifestaient calmement depuis le matin.
De son côté la préfecture a plaidé, via son avocat, la nécessité de faire cesser le trouble manifeste constitué par ces constructions. Il a en outre reconnu que, le groupe Vinci étant devenu le nouveau propriétaire du terrain depuis le 23 novembre, il faudrait peut-être aller jusqu’à le condamner à démolir et remettre en état le terrain.
Ce à quoi l’avocat de Vinci a répondu que son client était tout à fait prêt à le faire, mais avec le concours des forces publiques.
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est destiné à remplacer en 2017 l’actuel aéroport de Nantes Atlantique et sa concession a été confiée par l’État au groupe Vinci. Jean-Marc Ayrault, qui s’est beaucoup impliqué dans la défense de ce projet comme maire de Nantes et continue à le faire comme Premier ministre, est fréquemment mis en cause par les anti-aéroport.
Compte-tenu de l’opposition très forte rencontrée depuis les premières expulsions massives d’opposants occupant les lieux à partir de la mi-octobre, le gouvernement a déjà annoncé un report de 6 mois des travaux de défrichement, qui devaient initialement commencer début janvier, ainsi que la mise en place d’une commission de dialogue.
Presse aéroportée (Agence Faut Payer, 4 décembre 2012)