[Ministère de l’intérieur, ministère de la terreur] Tirs de chevrotines sur les manifestants de Siliana (2)

Tunisie : plus de 150 blessés dans des affrontements à Siliana

Plus de 150 personnes sont traitées pour diverses blessures, a affirmé un médecin de l’hôpital de Siliana. Quatre d’entre elles ont été transférées à Tunis, mais la nature de leurs blessures n’a pas été précisée. Le service des urgences était visiblement débordé, et des proches des victimes s’y étaient rassemblés pour manifester leur colère. « Nous allons brûler la ville », criait un homme dont le fils figure parmi les blessés.

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Plusieurs blindés de la garde nationale – l’équivalent de la gendarmerie – ont été déployés, selon un journaliste de l’AFP. Comme la veille des manifestants ont bloqué des rues à l’aide de barricades. En début d’après-midi, les affrontements se poursuivaient entre une foule de manifestants armés de pierres et des policiers. D’épais nuages de gaz lacrymogènes étaient visibles dans la ville.

LES MANIFESTANTS RÉCLAMENT LE DÉPART DU GOUVERNEUR

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à 9 heures devant les locaux du gouvernorat (préfecture) de Siliana, réclamant notamment le départ du gouverneur, a indiqué le secrétaire général du bureau régional de la centrale syndicale à Siliana, Néjib Sebti. Selon lui, les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de tirer un type de balle « bizarre » pour disperser les manifestants. Des affrontements similaires avaient déjà eu lieu la veille et la police avait utilisé des balles en caoutchouc.

Les manifestants réclament la libération de 14 personnes détenues lors de violences survenues en avril 2011, le limogeage du gouverneur régional ainsi que des moyens accrus pour assurer le développement économique de cette région très pauvre, comme la plupart des provinces de l’intérieur de la Tunisie.

Dans une première réaction mercredi matin, le cabinet du premier ministre s’est dit préoccupé par « les protestations dans les lieux publics du gouvernorat de Siliana ». Il a aussi regretté « l’utilisation de la violence contre les forces de l’ordre, l’agression des sièges de la souveraineté et la tentative d’endommager les biens publics ».

Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 28 novembre 2012)


(…) Le personnel de l’hôpital de la région de Siliana est entré, ce mercredi 28 novembre 2012, en grève en signe de protestation contre la descente policière de la veille dans leurs locaux, a indiqué le secrétaire général de la Fédération régionale de la santé à Siliana, Abdessattar Manaï, dans une déclaration à Shems Fm. Le personnel assurera, quand même, les cas d’urgences, a-t-il précisé, soulignant que c’est leur devoir.

M. Manaï a expliqué les raisons de leur mouvement par la violence perpétrée par les 30 agents des forces de l’ordre qui ont pris d’assaut l’hôpital, terrorisant les malades, détruisant certaines équipements et pénétrant au bloc opératoire et à la salle de réanimation.

Il a précisé que 24 personnes ont été soignées dont deux personnes ont été transférées l’hôpital de Hédi Erraïes à Tunis. (…)

Leur presse (BusinessNews.com.tn, 28 novembre 2012)


(…) Quelque 200 personnes ont aussi manifesté à Tunis en soutien aux habitants de Siliana. (…)

Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 28 novembre 2012)

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