ND-des-Landes : l’accès à la presse limité ?
Un groupe d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) installés dans les « nouvelles cabanes », devenues le lieu symbolique de leur lutte, ont indiqué aujourd’hui à l’AFP que la presse ne serait dorénavant autorisée à y accéder que 30 minutes par jour.
Sur la route menant à ce lieu, entre deux barricades qui ont été dressées pour en interdire l’accès aux forces de gendarmerie, une quinzaine d’opposants ont indiqué en milieu d’après-midi à trois journalistes de l’AFP, qui avaient obtenu un rendez-vous sur place, qu’ils n’avaient plus le droit de passer.
Selon ces opposants, une assemblée générale de tous les habitants de ce nouveau lieu, composé de huit constructions en bois édifiées collectivement lors d’une manifestation massive d’opposition à l’aéroport le 17 novembre et baptisé « La Châtaigne », venait de voter le fait que la presse ne pourrait plus y accéder qu’entre 11h et 11h30 chaque jour. « Revenez-demain », ont-ils simplement indiqué, très fermes malgré l’insistance des journalistes et l’intervention en leur faveur d’autres opposants. Quelques minutes plus tôt, précisément sur cette même route, c’était un barrage de gendarmes, très fréquents sur la zone depuis plusieurs semaines, qui interdisait l’accès aux journalistes, contraints à un long détour.
Croisées près de ces barricades mardi, plusieurs figures historiques de la lutte anti-aéroport, membres de l’Acipa, principale association d’opposants, déploraient ce refus d’accès à la presse. Et d’autres opposants anticapitalistes ont clairement indiqué à l’AFP, ce même jour, qu’ils regrettaient cette interdiction.
Les relations ambivalentes des opposants à l’aéroport avec la presse, tout comme les innombrables contrôles de cartes de presse des gendarmes, compliquent le travail sur le terrain, depuis le début des expulsions massives à la mi-octobre. Une partie des opposants anticapitalistes accusent sans distinction les journalistes d’être « collaborateurs du système » qu’ils combattent. Depuis environ trois semaines, les affiches indiquant « Les journalistes ne sont pas les bienvenus » ou « Pas de journalistes ! » se sont multipliées sur les lieux de lutte comme sur les barricades.
Presse aéroportée (Agence Faut Payer, 27 novembre 2012)