[5 avril 2012]
Le temps d’une réflexion
Dans l’ascenseur de ma vie ça pue la pisse, normal que je rêve du XVIe, mais si j’y arrive je ferai la courte échelle à ceux qui ont uriné dans ma cage d’escalier, je peux pas leur en vouloir car leurs toilettes étaient bouchées.
Le savoir est une arme donc dépêchons-nous de nous armer, personne va te laisser passer devant lui au feu vert, un jour j’ai croisé mon futur il voulait que je lui laisse carte blanche sur mon présent, j’ai refusé et je me suis mis au volant de ma vie, j’ai ralenti dans les virages j’ai perdu trop de frères au tournant. À l’abri des regards indiscrets j’ai dissimulé ma timidité sous ce sourire fragile, qui disparaissait à chaque détonation, sirène et gyrophare étaient des corbeaux de mauvais augure, la nuit se partageait entre réflexion et action, on jouait à 1, 2, 3, soleil devant les patrouilles de la BAC, ça gonfle les pectoraux à l’approche de l’été, ruée dans les plages du Sud pour dépenser l’oseille mal acquis. Les bronzés font du ski sans neige dans une déchetterie avec des cageots vides de fruits et légumes, l’imagination nous a joué des tours, mais nous a sauvé la vie elle nous a anesthésiés les pieds dans le ciment, un tour dans le marché de Mantes-la-Jolie (78) suffisait pour nous emmener loin devant chaque stand tu te croyais au Mali à Marrakech ou à Porto ça parlait fort avec un accent du bled et oui notre imagination nous a préservés de la dépression nerveuse du ghetto.
La richesse du mélange et de la mixité on a hérité la tolérance on nous a inculquée dans nos cités d’or.
Au clair de la Lune j’ai appris à manier la plume essaie de suivre attentivement le texte suivant :
Fini de proposer faut disposer, dans tes lauriers on se repose plus, nos acquis minimisés, ne crains pas de te noyer car même le Titanic a été submergé par l’émotion d’un iceberg, un suicide au Yop est possible si tu insistes et persistes, la trahison se cachait derrière ce bouquet de roses, pourtant tu prenais la pilule, tu as sous-estimé le poids que tu allais accumuler en acceptant cette invitation à dîner, applaudis pas sa chute mais la hauteur d’où il est tombé, on rit de ta veste à capuche alors qu’elle te protège de la pluie, on ne vit qu’une fois alors qu’on a le droit à plusieurs erreurs, mais une erreur te coûtera peut-être la vie…