Ménaka sous contrôle des terroristes ; échanges de tirs avec le MNLA en dehors de la ville
Ce qui devait arriver est arrivé dans la nuit du Lundi au Mardi. Les 11 véhicules du MNLA ont été obligé de quitter la ville de Ménaka face à des renforts impressionnants de terroristes. Mardi à 23 heures GMT, il y avait toujours des échanges de tirs entre le MNLA et les terroristes d’AQMI, du MUJAO et de Boko Haram qui occupent la ville. Parmi les terroristes morts figurent des Touareg de Kidal enrôlé par la secte Ansar Adine.
Ce Lundi à 8h du matin GMT, les terroristes du MUJAO et d’AQMI ont attaqués les faubourgs de la ville de Ménaka pour laver l’affront terrible qui leur avait été affligé par la brigade du Colonel Machkanani le Vendredi 16 Novembre.
Très rapidement, les unités du MNLA placées dans la ville de Ménaka sous les ordres du Commandant Alwadeghat arrivent à repousser l’attaque des terroristes en détruisant plus d’une dizaine de leur véhicules. Sentant une hécatombe proche, les terroristes du MUJAO, AQMI, et Ansar Adine ont retirés leurs combattants du secteur de Ménaka après plus de 5 heures de terribles affrontements.
Dès lors, les combattants du MNLA se sont divisé en deux groupes, l’un allant à la poursuite des terroristes pour les repousser encore plus loin, et l’autre, comprenant 11 véhicules, restait dans la ville de Ménaka autours du Commandant Alwadeghat.
Après que les terroristes du MUJAO et d’AQMI se sont distancés de plus de 60 kilomètre de Ménaka, l’unité du MNLA qui les poursuivait a fait demi-tour, mais n’a pas rejoint la ville de Ménaka comme prévu. Où est-ce que cette unité est partie ? Nous ne le savons pas. Est-ce une trahison ? Nous ne le savons pas encore pour le moment.
Toujours est-il que les terroristes du MUJAO et d’AQMI ont reçu un renfort impressionnant dont nous faisions état dans notre dernière édition. Après l’arrivée de ce renfort, il semblerait que les terroristes ont reçu un appel d’un Touareg prétendu du MNLA qui leur a signifié que les forces du MNLA à Ménaka se sont réduites et que la ville était dorénavant prenable.
Lundi, vers 22H GMT, les affrontements ont repris vers Ménaka qui n’était protégé que par le Commandant Alwadeghat et ses hommes qui occupaient exactement 11 véhicules. En d’autres termes, ce sont ces combattants, seuls, sans aucun soutien humain ou logistique, qui ont fait face aux centaines de combattants du MUJAO, AQMI, et Ansar Adine, et aussi du Boko Haram qui étaient infiltrés dans la ville et attendait le meilleur moment pour sortir.
Après avoir vaillamment protégé la ville pendant plus de 6 heures de temps, le MNLA a fini par s’y retirer car il ne disposait même plus de minutions pour faire face aux terroristes qui venaient dans tous les sens.
Le Commandant Alwadeghat, chef des opérations, s’est sacrifié pour permettre au reste de ses combattants de quitter la ville. Avant de se sacrifier, il a appelé l’état-major militaire du MNLA pour savoir où se trouvait le renfort du MNLA qui était attendu depuis plus de 24 heures déjà. L’état-major militaire du MNLA lui aurait dit que les renforts sont en routes. Après avoir attendu de très long moment, il a compris que s’ils continuaient à attendre les renforts du MNLA, lui et tous ses hommes seront tués par les centaines de terroristes d’AQMI, du MUJAO, d’Ansar Adine, et de Boko Haram.
Il s’est alors sacrifié pour permettre à ses combattants de se retirer de la ville, en attendant de se réorganiser.
Après s’être réorganisé hors de la ville, ce groupe de combattants du MNLA est finalement revenu dans le secteur de Ménaka. Le Mardi, depuis 15 heures GMT, il y a des tirs sporadiques d’armes lourdes entre le MNLA et les terroristes qui occupent la ville de Ménaka.
À notre question de savoir si le MNLA a été vaincu, le Lieutenant Intirya de la compagnie de Ménaka répondra : « Nous n’avons pas été vaincu, nous sommes là, nous sommes revenus et faisons des échanges de tirs d’armes lourdes contre les terroristes en attendant que les choses sérieuses ne commencent. Ils ont le dos au mur, et nous nous réorganisons rapidement en attendant que les derniers civils quittent la ville de Ménaka dont une bonne partie risque d’être détruite. »
En d’autres termes, Ménaka est momentanément occupée par les organisations terroristes, et le MNLA n’a fait que se replier hors de la ville car ces combattants présents à bords d’onze véhicules ne pouvaient pas faire face aux centaines de terroristes qui venaient de toutes les directions.
Malgré ce retrait du MNLA, les terroristes récoltent de lourdes pertes. Selon nos informations 6 combattants du MNLA dont le Commandant Alwadeghat ont été morts. Côté terroristes, ce n’est pas moins de 48 morts et encore plus de blessés qui sont répertoriés. Selon nos informations, d’importantes personnalités auraient été tués dans les affrontements. Toumast Press attend la confirmation de ces morts avant de les confirmer.
Nous avons eu le cœur brisé lorsque nous avons appris que des Touareg de Kidal, enrôlés par la secte Ansar Adine, font partie des victimes du MUJAO. En d’autres termes, pendant qu’Alghabass Ag Intallah et Mohamed Ag Aharib se pavanent à Ouagadougou en affirmant condamner le terrorisme dans l’Azawad, les combattants de la secte Ansar Adine eux combattent aux côtés des terroristes du MUJAO, d’AQMI, et de Boko Haram.
Mais ceci n’explique pas la mort du Commandant Alwadeghat et de ses 5 autres compagnons. C’est un dysfonctionnement terrible dans la chaine de commandement militaire du MNLA qui a fait que seuls, avec 11 véhicules, ils ont affrontés des centaines de terroristes qui recevaient des renforts en hommes et en munitions. Aussi, après que la coalition terroriste s’est retiré des alentours de Ménaka le Lundi, c’est un Touareg de la région de Gao, qui l’a appelé pour lui signifier de revenir parce que la ville était prenable. Après des enquêtes, nous reviendrons sur ces dysfonctionnements qui une fois de plus, laissent le peuple Touareg et l’Azawad dans son entier en larmes.
Ahmeyde Ag Ilkamassene pour Toumast Press, agence d’information touareg, 21 novembre 2012
Azawad : AQMI appuie les narco-islamistes du MUJAO et prennent Ménaka en otage
MENAKA (SIWEL) — Pendant que les terroristes du MUJAO, fortement appuyés par l’AQMI, livrent bataille à l’intérieur de Ménaka sans aucun égard vis-à-vis d’une population civile terrorisée par les combats, le MNLA refuse de prendre la population en otage et se retire à quelques kilomètres de Ménaka, espérant attirer les terroristes hors de la ville.
Il semblerait que les terroristes du Mujao se soient emparé de la ville de Ménaka après avoir affronté des unités du MNLA gênées par des combats qui se déroulent au beau milieu de la ville, engageant ainsi la vie des populations civiles ; une option, « pas noble » refusée par le MNLA qui considère que « la populations n’a pas à faire les frais des combats contre les narco-terroristes du MUJAO ».
Pour le MNLA, « il est hors de question de prendre la population en otage » en livrant bataille à l’intérieur de Ménaka, et préfère « attirer les narco-terroristes hors des villes ».
La presse internationale traite l’information de diverses manières et rapporte des détails contradictoires.
Ainsi, l’AFP affirme « sur la base de sources concordantes » que « les combattants du Mujao viennent de prendre le contrôle de la localité de Ménaka après un petit accrochage avec quelques éléments du MNLA ». Tandis que le journal Le Nouvel Observateur, se basant sur les déclarations du porte-parole du MUJAO, Oumar Ould Hamaha rapporte que « les touaregs se sont retirés de leurs positions mardi après de violents combats ». Le Nouvel Obs poursuit en précisant que « des résidents de cette ville ont également confirmé par téléphone cette information tout en ajoutant que la rébellion touareg se trouve à quelques kilomètres de la ville », confirmant ainsi la position du MNLA quant à son refus de « livrer bataille à des narco-terroristes par populations interposées ».
Toujours dans les colonnes du Nouvel Obs, « M. Ag Assarid a accusé les islamistes du MUJAO de bénéficier du soutien d’Al-Qaïda au Maghreb islamiste (AQMI). » Ces renforts de l’AQMI au Mujao sont confirmés par le site internet de la chaine d’information BFMTV qui rapporte les propos d’un autre porte-parole du groupe terroriste Mujao, Abu Walid Sahraoui, qui a déclaré que son mouvement avait « reçu du renfort des frères musulmans d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et qu’ils « contrôlent désormais la ville », corroborant les propos d’un combattant du MNLA, cité par BFMTV, selon lesquels « Le Mujao est venu avec beaucoup de combattants d’Aqmi. Ils ont attaqué, nous avons résisté et après nous sommes partis. »
Pendant ce temps-là, la presse malienne, elle, se réjouit des affrontements entre les Touaregs et les islamo-terroristes du Mujao qu’ils qualifient insidieusement « d’anciens alliés du MNLA » avec lesquels le MNLA aurait fait « cause commune » pour « envahir le nord du pays. », après les avoir taxés de « mercenaires libyens » faisant ainsi de la désinformation une arme de guerre psychologique visant à couper les touaregs du MNLA de tout soutien, aussi minime soit-il.
SIWEL, agence kabyle d’information, 21 novembre 2012
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° 41 – CTEA DU 21 NOVEMBRE 2012
Le résultat des combats à Ménaka
Pendant la journée du 19 novembre, les narco-terroristes du MUJAO/AQMI, après une première tentative repoussée, sont parvenus à la faveur de la nuit à accéder à la ville de Ménaka au prix de nombreuses pertes d’hommes et de matériels où ils sont assiégés depuis lors par les forces du MNLA.
À ce jour, le MUJAO/AQMI a enregistré 36 morts et un grand nombre de blessés contre 6 morts et 6 blessés pour le MNLA.
Afin d’éviter un drame humain, le MNLA a positionné ses forces autour de Ménaka en vue de l’assaut final.
Fait le 21 novembre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA)
Chargé de la Communication et de l’Information
Pour comparaison, ce qu’un « quotidien de référence » publiait deux jours plus tôt :
Mali : les islamistes du Mujao chassent les rebelles du MNLA de Ménaka
Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont chassé lundi 19 novembre des rebelles touaregs de la ville de Ménaka (nord-est du Mali), où ils s’étaient à nouveau installés depuis peu, a appris l’AFP de sources concordantes.
« Les combattants du Mujao viennent de prendre le contrôle de la localité de Ménaka après un petit accrochage avec quelques éléments du MNLA », le Mouvement national de libération de l’Azawad, a affirmé une source sécuritaire régionale, ce qu’a confirmé un habitant de Ménaka. »Les combattants du Mujao ont chassé le MNLA », a dit cet habitant, en précisant qu’ils « ont pris le camp militaire et sont en train de crier Allah Akbar [Dieu est grand] ».
La ville de Ménaka avait été l’une des premières prises par le MNLA, lorsqu’il avait lancé son offensive dans le Nord en janvier avec les groupes islamistes, auxquels il était alors allié. Le MNLA voulait faire de Ménaka la base de sa contre-offensive « générale » pour reconquérir le nord du Mali entièrement occupé depuis fin juin par les groupes islamistes armés, Mujao, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam).
Publié par des larbins des terroristes (LeMonde.fr avec AFP, 19 novembre 2012)