Rendez-vous était donné à 18 heures au RER de Joinville-le-Pont pour une manifestation “nocturne et sonore” visant à s’approcher au plus près du centre de rétention de Vincennes. Une petite centaine de personnes avait répondu à l’appel non déposé en préfecture.
Le cortège démarre une demie-heure plus tard, encadré par deux banderoles. Sur celle de tête, renforcée, est écrit “Contre les frontières et les centres de rétention”. Sur celle de derrière, “Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers”. On se met à crier et on se dirige vers l’arrière du centre, côté autoroute. Sur le chemin on se retrouve vite bloqués par des cordons de gendarmes mobiles. Deux fumis sont craqués et ont fait demi-tour suivis par les flics, pour passer d’un autre côté, par l’entrée du centre. On arrive au niveau du parking de l’hippodrome, bloqué par des barrières, des camions et des gendarmes. Un gros spot lumineux est braqué sur le cortège.
On reste là en continuant à crier des slogans, de plus en plus fort pour essayer de se faire entendre des retenus. “Pierre par pierre et mur par mur, nous détruirons toutes les prisons”, “Liberté pour tous, avec ou sans papiers”, “Non non non aux expulsions, libération de tous les prisonniers”, ”Feu feu feu aux centres de rétention”, “Ni matons ni prisons n’arrêteront nos rebellions”. Des pétards, des fusées et quelques feux d’artifices sont lancés, les sifflets et les casseroles se mêlent aux cris de “liberté !”.
À l’intérieur, des retenus crient et manifestent aussi. Dans le centre 1, le feu est mis à des poubelles, des retenus tentent d’escalader les grillages, déclenchant les alarmes. Une soixantaine de CRS entrent à l’intérieur du centre pour mater la rébellion. Hier déjà, dans le centre 2, suite à une énième tentative de suicide, des retenus ont cassé du mobilier, des caméras, des néons et ont tenté d’allumer des feux, les CRS étaient alors également intervenus.
Dehors, au bout d’une bonne demie-heure, on décide de repartir vers le RER, encadrés par les flics, au chant de “On est trente en manif et on promène la police !” Arrivés sur le quai, toujours encadrés des CRS, on prend le train. Il n’y aura aucune arrestation. Des civils nous suivent, ils seront virés quelques stations plus loin à coup de slogans outrageants.
Continuons la lutte contre les centres de rétention et les frontières !
Solidarité avec les enfermé-e-s !
Quelques participant-e-s
Indymedia Nantes, 17 novembre 2012