Un Tibétain de 14 ans s’immole après l’investiture de Xi Jingping, le 73e en un an
Un adolescent tibétain âgé de 14 ans s’est immolé par le feu jeudi dans une région tibétaine annexée par la Chine, quelques minutes après l’annonce de la nomination de Xi Jinping comme numéro un du régime communiste chinois, a annoncé l’agence Chine nouvelle, citant des responsables locaux. L’appel à la délation des autorités ne porte manifestement pas ses fruits.
Le jeune Karpongya s’est transformé en torche humaine à environ 12H10 à Gartse, dans le district de Tongren de la province du Qinghai, selon l’agence officielle chinoise.
Cette immolation fait suite à celle de deux autres Tibétains dans le même district lundi.
Mercredi, des milliers de Tibétains se sont rassemblées à Tongren pour prier pour les deux hommes, a rapporté l’ONG International Campaign for Tibet.
Les immolations de Tibétains se sont multipliées ces dernières semaines à l’approche du congrès du Parti communiste, à l’issue duquel la Chine s’est dotée jeudi de nouveaux dirigeants.
Le premier d’entre eux, Xi Jinping, a prononcé sa première allocution télévisée quelques minutes avant l’immolation du jeune Karpongya.
Un phénomène que rien n’enraye, déjà 54 décès
Avant ces trois immolations survenues dans cette région depuis le début de la semaine, 69 personnes se sont immolées par le feu ou ont tenté de le faire depuis le début de mars 2011 dans les zones tibétaines devenues chinoises, selon le gouvernement tibétain en exil en Inde.
Cette source précise que 54 personnes sont mortes après s’être transformées en torches humaines.
Pour lutter contre le phénomène, les autorités chinoises offrent à présent une récompense de 8000 dollars à toute personne qui dénoncerait un « candidat à l’immolation ». Des affiches sont apparues par exemple dans le district de Kanlho. La récompense offerte est considérable, mais elle n’a pas enrayé le mouvement de protestation. C’est le jeune âge des candidats au supplice qui frappe les esprits, et qui inquiète les autorités incapables de maîtriser le phénomène.
S’attaquer aux causes du phénomène, non au phénomène lui-même
Le gouvernement tibétain en exil se garde de transformer les jeunes suppliciés en héros de la cause tibétaine, appelant même à l’arrêt des immolations. Mais le dalaï lama, le leader spirituel réfugié en Inde, critique les autorités chinoises qui préfèrent tenter de combattre le phénomène plutôt que de s’attaquer à ses causes. (…)
Leur presse (RTBF avec Belga, 15 novembre 2012)
Tibet : face aux suicides, la Chine envoie la police antiémeute
En 48 heures, six Tibétains se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire alors que s’est ouvert à Pékin le 18e congrès du Parti communiste.
Les autorités chinoises ont resserré encore leur étau sur les régions tibétaines, face à une vague de suicides de Tibétains qui vient mettre à mal le thème de la « société harmonieuse » mise en avant au congrès du Parti communiste, ont rapporté vendredi des habitants et des ONG.
À bord de véhicules antiémeute, le policiers ont notamment renforcé leurs patrouilles dans la ville de Tongren, dans la province du Qinghai (nord-ouest de la Chine), après que des milliers de protestataires s’y sont rassemblés jeudi, a indiqué l’organisation de défense des Tibétains Free Tibet. En 48 heures, six Tibétains se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire dans les régions tibétaines chinoises, selon le gouvernement tibétain en exil dans la ville indienne de Dharamsala. Le dernier geste désespéré a eu lieu jeudi, jour de l »ouverture à Pékin du 18e congrès du Parti communiste chinois, à l’issue duquel doivent être désignés les nouveaux dirigeants du pays.
Patrouilles
« Il y a beaucoup de policiers dans les rues. Ils ont augmenté leurs patrouilles qui se déroulent 24 heures sur 24 », a déclaré à l’AFP par téléphone une commerçante de Tongren. « Aucun doute, les patrouilles sont renforcées. Et il y a très peu de gens dans les rues », a confirmé un autre résident. Contactée par l’AFP, la police de Tongren a refusé de s’exprimer. (…)
Leur presse (source Agence Faut Payer / LePoint.fr, 9 novembre 2012)
Quatre moines tibétains arrêtés pour avoir photographié une immolation
Les autorités chinoises ont procédé à une nouvelle rafle de moines tibétains, cette fois dans le monastère de Dokar, à Hezuo (province du Gansu).
Après deux nouvelles immolations, celles de Sangay Gyatso le 6 octobre 2012 et Tamdin Dorjee le 13 octobre, les autorités ont organisé un raid afin de procéder à l’arrestation de quatre religieux tibétains, Jigme Gyatso, Kalsang Gyatso, Kunchok Gyatso et Tashi Gyatso. Ces derniers avaient photographié l’immolation du 6 octobre.
Les autorités chinoises ont mis sous surveillance toute la région de Hezuo. Le régime de Pékin a aussi contraint la famille de Sangay Gyatso à signer un document dans lequel elle reconnaît que l’immolation de leur proche n’avait pas pour but la protestation contre les lois chinoises en vigueur au Tibet.
Depuis 2009, au moins 54 tibétains se sont immolés par le feu en signe de protestation.
Leur presse (RSF/IFEX, 22 octobre 2012)