Toulouse. Des squatteurs s’installent chez des particuliers
Avec l’hiver, les ouvertures de squat s’intensifient. Après l’expulsion des occupants installés le mois dernier dans les anciens locaux de l’Urssaf, rue Demouilles, le collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion (Crea), ouvre maintenant des maisons de particuliers. Selon les membres du collectif, au moins huit habitations privées auraient été ouvertes ces dernières semaines, pour reloger la centaine de personnes évacuées de l’Urssaf.
« Lorsqu’on appelle le 115, pas de solutions ! » se défend l’occupant d’une maison, ouverte il y a quelques jours, dans le quartier de la médiathèque. « Ça fait un an et demi que le Crea est sur le terrain du droit au logement opposable. Au départ, nous avons privilégié les bâtiments publics pour rappeler ses obligations à l’État. Mais aujourd’hui c’est l’hiver, il fait froid, nous avons été expulsés de la rue Demouilles. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On trouve des maisons inoccupées pour ne pas rester à la rue. »
Les propriétaires trinquent
Les squatteurs, des jeunes, des étrangers, des familles, comprennent la colère des propriétaires, qui bien évidemment, portent plainte. « Mais quand on n’a pas le choix, on place l’usage au-dessus du principe de propriété. Ces logements sont inoccupés. C’est une solution temporaire, mais qui permet à certains de se retourner. Quand on est à la rue, pour s’en sortir, il faut d’abord pouvoir se laver, manger, avoir un endroit ou dormir sans passer la journée dans la crainte, avant d’arriver à retourner vers l’emploi et se sortir de la merde. » Le discours inspire la compassion, mais pour les propriétaires qui se voient, même temporairement, dépossédés de leur bien, la colère est l’inquiétude l’emportent.
La maison, partagée en quatre appartements, qui a été ouverte aux abords de la médiathèque, était peut-être vide, mais pas abandonnée. « Les derniers locataires sont partis au printemps dernier et nous attendions de pouvoir financer des petits travaux de mise aux normes pour relouer », assure la propriétaire, Geneviève Mousseaux. « Nous ne sommes pas une famille de nantis ! Mon père a travaillé dur toute sa vie pour acheter ce petit immeuble qui permet de payer les soins nécessaires à ma mère, aujourd’hui âgée. » Face à l’impossibilité immédiate de faire expulser les squatters, la jeune retraitée est bouleversée et en colère : « c’est au citoyen qui a travaillé toute sa vie en se privant, qu’il incombe de subir la non-application de la loi, de se substituer à la collectivité devant assurer le droit au logement. »
Que dit la loi ?
Dans cette affaire de maison squattée, quartier de la médiathèque, la propriétaire a déposé plainte, mercredi, et les forces de l’ordre se sont déplacées pour constater les faits. Dans ce cas, si les squatters sont en mesure de produire une preuve de leur présence datant de plus de 48 heures, ils ne sont pas expulsables. Ici, la propriétaire conteste les preuves avancées par les squatters, mais de source policière, ils étaient « dans leurs droits », c’est-à-dire, présents depuis plus de 48 heures. Suite au dépôt de plainte, la procédure se poursuivra devant le tribunal d’Instance.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (M-L. Cans, LaDepeche.fr, 9 novembre 2012)
Contre toutes les expulsions
Manifestation samedi 17 novembre 2012 à Toulouse
Autodéfense sociale, offensive populaire
Depuis un an et demi, la campagne pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion ouvre, avec les premières et premiers concerné.e.s (familles avec enfants, femmes et hommes en galère, étudiant.e.s précarisé.e.s, travailleur.euse.s pauvres…) des bâtiments laissés vides par la spéculation immobilière et les organisateurs de la misère sociale. Malgré pas moins de 15 expulsions ce sont aujourd’hui près de 200 personnes qui ont trouvé une solution par l’intermédiaire de réquisitions populaires. Plutôt que d’ergoter sur la réquisition les pouvoirs publics pourraient déjà cesser les expulsions !
On en est loin.
La préfecture s’acharne à remettre les personnes à la rue en utilisant tous les moyens possibles (un hélicoptère mobilisé et plus de 300 policiers lors de la dernière expulsion). Et quand, soucieux de faire bonne figure, les pouvoirs publics décident de s’occuper des personnes à la rue c’est plus que risible. 75 places supplémentaires sur Muret, 30 places pour les femmes. De l’aveu de l’adjointe au Maire C. Touchefeu cela ne pourra répondre à toutes les attentes du 115. L’espace occupé par les 40 personnes logées de façon pérenne au 70 allées des Demoiselles sera remplacé par une halte de nuit, qui offre un abris nocturne mais pas un logement.
Ce que nous voulons dépasse ce que tout gouvernement peut nous offrir.
La dernière alternance politique ne nous a montré que continuité dans les expulsions de camps de Rroms, dans le rapport aux personnes sans papiers. Suite au départ prochain de l’avion dit « humanitaire » de l’OFII ramenant en Bulgarie et en Roumanie de nombreu.ses.x Rroms de Toulouse, la préfecture va expulser les différents camps du Ramier. Ces expulsions ne feront qu’augmenter la précarité de ces personnes à la rue, qui vont simplement aller s’installer sur un autre terrain.
La lutte d’aujourd’hui est une lutte qui dépasse la réalité locale, à Paris, Grenoble, Nantes, Dijon … des collectifs s’organisent pour mettre en place de véritables solutions. Avec ou sans papiers, nous sommes chez nous et nous ne partirons pas.
Nous sommes solidaires de la lutte à Notre-Dame-des-Landes, pour la défense de la terre, pour le maintien de la vie face au projet mortifère de l’aéroport. Là-bas aussi l’État ne lésine pas pour défendre les intérêts de machines à pognon comme Vinci. En une semaine a été dépensé plus que pour le logement pour toute la région Midi-Pyrénées pour la période hivernale.
Toulouse Métropole va bientôt sortir sa grosse machine pour détruire des quartiers entiers, la LGV ayant besoin de place.
Bonnefoy et Belfort vont à leur tour subir une opération de réaménagement de grande envergure. L’objectif est clair : mettre les pauvres hors du centre ville, au bénéfice des riches et d’un quartier d’affaire. Dans d’autres quartiers aussi, ce sont les loyers qui augmentent, des conditions de logement toujours plus précaires, des propriétaires qui s’en mettent toujours plein les poches, et vivent du vol des locataires.
Le Grand Projet de la Ville de Toulouse déplace des populations à la Reynerie, Empalot…, sous couvert d’insalubrité et de mixité sociale. Résultat de l’opération : des bâtiments qui offraient 100% de logements sociaux seront remplacés par des bâtiments qui ne comporteront que 20% de logements sociaux. Et dans l’attente, les personnes qui vivent dans ces bâtiments seront déplacé.e.s encore plus loin du centre ville.
Les bâtiments libérés par la campagne ont été construits par des ouvrier.e.s et il est logique que ce soit des travailleur.euse.s pauvres, leurs enfants, des galèrien.ne.s, des étudiant.e.s et autres précarisé.e.s qui les ouvrent pour s’y loger et créer d’autres formes de vie collective, ouvrir des lieux libres et gratuits pour organiser des activités ludiques, sociales et politiques.
Nous continuerons de réquisitionner, grève des loyers, mort à l’État bourgeois et à la chasse aux pauvres, on se laissera pas faire !
Marche contre toutes les expulsions
Samedi 17 novembre 2012 à 14h
Sur la place du métro Saint-Cyprien
Tout pour tou.te.s pouvoir au peuple