[Mort aux El-Assad et à tous leurs complices !] Témoignage d’un camarade anarchiste de retour de Syrie

La révolution syrienne vue de près

Un anarchiste parmi les djihadistes

Ce titre pourrait constituer en quelque sorte le récit de ma situation quand j’étais dans les ‘territoires libérés’ de Syrie, c’est-à-dire les territoires contrôlés par l’armée libre, les forces armées de l’opposition syrienne. Mais ce n’est pas l’entière vérité malgré tout. La vérité, c’est que tous les militants de l’armée libre ne sont pas des djihadistes dévoués, même si la plupart d’entre eux pensent ou disent que ce qu’ils font est le Djihad. La vérité, c’est qu’il y a beaucoup de gens ordinaires, même des voleurs etc, parmi eux, comme dans tout conflit armé. Ma première et durable impression à propos de la situation actuelle en Syrie, c’est qu’il n’y a plus de révolution populaire en cours la-bas. Ce qui se met en place là-bas, c’est une révolution armée qui pourrait dégénérer simplement en guerre civile. Le peuple syrien, qui a montre un courage et une détermination sans précédent dans les premiers mois de la révolution pour défier le régime d’Assad en dépit de toutes les brutalités commises, est vraiment épuisé a l’heure qu’il est. 19 mois d’une répression féroce et dernièrement de faim, de manques de ressources de tout type et de bombardements continus par l’armée loyaliste, ont affaibli son esprit. Paradoxalement, le bénéficiaire principal de tout cela n’est pas le régime mais, d’une manière assez cynique, l’opposition, en particulier les islamistes. Grâce a ses relations internationales dont elle est largement dépendante, spécialement les riches et despotiques gouvernements du Golfe, l’opposition est désormais en mesure de nourrir et de soutenir la population affamée dans les zones qu’elle contrôle. Sans un tel support, la situation humanitaire serait désastreuse la-bas. Mais ce soutien n’est pas gratuit, ni de la part des gouvernants du Golfe, ni de celle des leaders de l’opposition. Comme toute puissance autoritaire, ils demandent en échange aux masses soumission et obéissance. En fait, cela ne pourra mener qu’a la mort définitive de la révolution syrienne en tant qu’acte courageux des masses populaires syriennes. Oui, j’ai sauvé la vie de quelques djihadistes [Je veux ici apporter quelques précisions à ce sujet. Dans les faits, ça n’a pas été simple pour moi d’être parmi les Djihadistes, mais allez savoir pourquoi ce n’était pas pareil quand il s’agissait de les soigner. Pour moi, ça a été clair dès que je suis rentré dans cet hôpital de guerre dans lequel je travaillais : que j’allais soigner toute personne qui en avait besoin, qu’elle soit civile, combattante, quelque soit son groupe, sa religion ou sa secte ; et j’ai mis une attention particulière à ce que personne ne soit maltraité dans cet hôpital, même quelqu’un de l’armée d’Assad. Je vais répéter ici que mon vrai problème, et je pense celui des opprimé-e-s en général, n’est pas Dieu en personne, mais les humains qui agissent comme s’ils étaient eux-mêmes des dieux, qui ont tellement été enivrés d’autorité qu’ils pensent et agissent comme s’ils étaient des dieux, qu’ils soient par ailleurs des dictateurs laïques comme Assad ou des imams islamiques etc. Dieu lui-même n’est jamais aussi dangereux que ceux qui parlent en son nom.] et j’en ai aidé d’autres à retourner au front ; mais mon intention derrière tout cela était d’aider les masses auxquelles j’appartiens, en premier lieu en tant que médecin et ensuite en tant qu’anarchiste.

À vrai dire, je ne pense pas que notre problème soit l’Islam en lui-même. L’Islam peut aussi être égalitaire, ou même, anarchisant. Dans l’histoire de l’Islam, il y a des académiciens qui ont défendu l’idée d’une société musulmane libertaire et sans Etat et même d’un monde débarrassé de toute forme d’autorité. Le problème dans tout ce qui se déroule maintenant en Syrie n’est pas seulement le difficile et sanglant processus de renversement d’un horrible tyrannie, mais pourrait bien être pire : en substituant cette tyrannie avec une autre dictature, qui pourrait être encore pire et plus sanglante. Très vite après le déclenchement de la révolution, un petit nombre de gens, principalement des islamistes convaincus, ont prétendu représenter les masses en révolte et se sont auto-proclamés comme les véritables révolutionnaires, les véritables représentants de la révolution. Ce n’a pas été contesté par la majorité des masses révolutionnaires ni par les intellectuels. Nous nous sommes opposés à ces déclarations autoritaires et même tout simplement fausses, et nous nous y opposons encore, mais nous n’étions pas ni ne sommes actuellement assez nombreux pour que cela fasse une quelconque différence. Ces gens ont proclamé que ce qui arrivait était une guerre religieuse et non une véritable révolution des masses opprimées contre leur oppresseur. Ils ont outrageusement utilisé le fait que l’oppresseur était membre d’une autre secte de l’Islam que celle de la majorité des gens qu’ils exploitent, une secte que les académiciens sunnites ont fréquemment jugé dans le passé comme contraire aux principes de l’Islam véritable, ce qui est considéré comme un pêché plus grave encore que la non-croyance en la religion musulmane. Nous avons été choqués que la majorité des Alaouites, la secte du dictateur encore en place, qui sont plus pauvres et marginalisés que la majorité sunnite, se mettent à supporter le régime et qu’ils participent au massacre des masses en révolte. Cela a été utilisé comme une « preuve » qu' »en réalité, une guerre religieuse » s’instaurait entre Alaouites et Sunnites. Et, en ce sens, il est clair que ces gens [les Islamistes qui se sont auto-proclamés guides de la révolution, NdT] pouvaient se proclamer Sunnites ; ils sont parmi les pontes de l’Islam et ils sont tellement sectaires que personne ne peut les défier dans ce domaine. Dans les faits, ils ont bâti leur autorité spirituelle et morale avant leur autorité matérielle. Ensuite seulement est venu l’aide matérielle des dirigeants des pays du Golfe. Maintenant, le potentiel d’une lutte à proprement parler populaire diminue à vue d’œil. La Syrie est gouvernée par les armes à l’heure actuelle ; et seuls ceux qui en possèdent ont un mot à dire au sujet de son présent et de son futur. Et ceci est vrai seulement pour le régime d’Assad et son opposition islamique. Partout dans le Moyen-Orient, les grands espoirs ont vite disparus. En Tunisie, en Égypte et ailleurs, les islamistes semblent remporter tous les bénéfices des luttes courageuses des masses. Et ils ont pu facilement commencer à établir leurs lois fanatiques, sans une forte opposition des masses. Je me sens exactement comme Emma Goldman a pu se sentir en 1922 quand elle a rompu d’avec les bolchéviques et a perdu ses illusions quant à eux. En fait, à l’heure qu’il est, personne dans tout le monde arabe et musulman ne ressemble plus aux bolchéviques que les islamistes, même les staliniens les plus convaincus n’ont pas autant en commun avec les bolchéviques que les islamistes. Pendant longtemps, ils ont été violemment réprimés par les dictateurs de la région et ont effrayé les masses et l’Occident ; et à cause de ça ils apparaissent désormais comme la force principale et décisive dans l’opposition à ces dictatures. En même temps, ils ont vraiment la même machine de propagande, en termes d’efficacité, que ce que les bolchéviques avaient. Ils sont très autoritaires et agressifs, exactement comme les bolchéviques l’ont été dans les jours décisifs de la révolution d’Octobre. Il est dont normal que les peuples arabes ont choisi d’essayer leur voie, ou ont accepté qu’ils accèdent au pouvoir. Même en espérant, comme les paysans et les ouvriers russes l’ont fait avant eux, qu’ils pourraient vraiment créer une société différente et meilleure. Pour Emma, elle s’est réveillée très tôt de cette mystification mais pour ce qui est des masses elles-mêmes, il leur a fallu beaucoup de temps pour se rendre compte de la vérité. Comme Emma l’a pensé, encore, avant moi, je défends : que les masses ne se sont pas trompées en se soulevant et en essayant de change leur réalité misérable ; la grosse « erreur », si elle peut être décrite ainsi, ce sont les forces autoritaires qui l’ont commise en cherchant à détourner la révolution. Nous continuons de soutenir la révolution, pas ses faux « leaders ».

Construire l’alternative libertaire : organisation et propagande anarchiste

L’autre problème qui est vraiment, à mon sens, importante pour nous, anarchistes du monde arabe et masses de ces mêmes pays, c’est de déterminer comment construire l’alternative libertaire : c’est-à-dire comment démarrer une propagande libertaire ou anarchiste efficace et comment construire des organisations libertaires. Pour dire vrai, je n’ai jamais essayé jusque là de convaincre qui que ce soit d’être anarchiste. J’ai plutôt opté pour le dialogue libre entre « égaux » avec tout le monde. Je n’ai jamais prétendu que je connaissais tout ou qu’un anarchiste ou n’importe quel autre être humain devait se placer comme un « guide » ou un « leader » des autres, qu’un être humain devait avoir cette place du Pape, des Imams ou du secrétaire général d’un quelconque parti stalinien ou léniniste. J’ai toujours pensé qu’essayer de convaincre les autres est une autre manière d’avoir de l’autorité sur eux/elles. Mais maintenant je vois ça d’un autre point de vue : il s’agit de rendre l’anarchisme « disponible » et connu de tous ceux et toutes celles qui veulent se battre contre toute les formes d’autorité oppressantes dont ils ou elles souffrent, qu’ils/elles soient des travailleurs et des travailleuses, des chômeurs/chômeuses, des étudiant-e-s,des féministes, la jeunesse, ou des minorités religieuses ou ethniques etc. Il s’agit de construire l’exemple ou un échantillon de la nouvelle vie potentielle qui existe dans les formes d’organisation libertaires, non seulement comme une manifestation réelle de cette présence potentielle mais aussi comme un MOYEN pour accéder à cette société. Nous devons faire de l’anarchisme quelque chose de connu et d’accessible pour tous les esclaves et toutes les victimes des systèmes et autorités meurtrières qui ont régné jusque là. Une PROPAGANDE ANARCHISTE EFFICACE est, à mon avis, le premier objectif de telles organisations. En bref, nous sommes les témoins de la faillite des tendances autoritaires laïques (parmi lesquelles on trouve les nationalistes et les panarabistes, les staliniens et les autres variétés du léninisme) et très bientôt ce sera au tour des autoritaires religieux. La future alternative devrait logiquement être libertaire. Bien sûr, l’anarchisme ne peut être implanté de façon artificielle, il doit être la résultante « naturelle » des luttes des masses autochtones. Mais, malgré tout, nous devons prendre soin de cette tâche et mettre intelligemment en avant cette alternative. Ce doit être, selon moi, le rôle de notre propagande. Il est clair qu’il ne doit pas y avoir de « centre » dans nos organisations, ni de bureaucratie, mais malgré tout elles se doivent d’être aussi efficace que leurs homologues autoritaires, voire même plus efficaces.
Certes notre Staline ou Bonaparte n’est pas encore au pouvoir, certes les masses syriennes ont toujours la possibilité de faire en sorte de s’en sortir d’une meilleure manière que la révolution russe. C’est vrai que c’est difficile et que cela le devient de plus en plus à chaque minute qui passe, mais la révolution était déjà un miracle, et sur cette terre, les opprimés peuvent de temps en temps faire leurs propres miracles. Cette fois encore, nous, anarchistes syriens, mettons toutes nos cartes et tous nos efforts aux côtés des masses. Il ne peut en être autrement, ou nous ne mériterions pas le nom de libertaires.

Récit d’un camarade syrien sur son expérience sur place, pour nos camarades, Mazen Kamalmaz (Traduction française : Guillaume – CGA, le 8 novembre 2012)


A close look at the Syrian revolution

An Anarchist among jihadists

This could to some extent tell my situation when I was inside the « liberated territories » of Syria, that is the territories controlled by the free army, the armed forces of the Syrian opposition. But still it is not the whole truth. It is true that not all the free army militants are devoted jihadists, although most of them are thinking, or telling, that what they are practicing is « Jihad ». The truth is there are a lot of ordinary people, even thieves, etc.; among them, as in any armed struggle. My first and lasting impression about the current situation in Syria that there is no more popular revolution going there, what is taking place there is an armed revolution that could degenerate simply to a civil conflict. The Syrian people, which showed unprecedented courage and determination in the first few months of the revolution to defy Assad’ regime despite all its brutality, is really exhausted now. 19 long months of fierce repression, and lately, of hunger, scarce resources of all types, and continuous bombardment of the regime’ army, weaken its spirit. Cynically, the beneficiary of all these wasn’t the regime, but the opposition, especially the Islamists. Depending on its international relationships, especially with the rich Gulf despotic governments, the opposition now can feed and support the hungry population in the areas controlled by its forces. Without such support, a grief humanitarian situation could be there. But this support is not provided for free, neither by the Gulf rulers, nor by the opposition leaders. They are, like any other authoritarian force, asking the masses for submission and obedience . This in fact could only mean the real death of the Syrian revolution as a popular courageous act of the Syrian masses. Yes , I helped some jihadists to live [I want here to tell some details about this. In fact it wasn’t easy for me to be among Jihadists, but for some reason it wasn’t the same to treat them. For me, I was so clear since the first moment I entered that front hospital I was working in: that I will treat anyone who needs my help, let them be civilians, fighters, from any group and religion or sect; and I was so particular that no one could be mistreated inside that hospital, even from Assad’ army. I will repeat here, that my real problem, and that of the oppressed in general as I think, is not with god himself, but with human beings who act as gods, who are so sick with authority that they think and act like gods, let them be a secular dictator like Assad or Islamic Imam, etc. God himself is never as deadly dangerous as those who « speak » for him.], and others to go back to fight; but my real intention was to help the masses I belong to, firstly as a physician, secondly, as an anarchist. To tell the truth, I don’t think that our problem is with Islam itself. Islam can also be egalitarian, or even, Anarchistic. In the history of Islam there were scholars who called for a stateless and free Muslim society, even a free universe without any sort of authority. The problem in what is happening now in Syria is not only the difficult and bloody process of changing a ruthless dictatorship, but might even be worse: substituting it with another dictatorship, which could be worse and bloodier. Early in the revolution, a small number of people, mainly devoted Islamists, claimed to represent the revolting masses, and self-appointed themselves to be the true revolutionaries, the true representative of the revolution. This went unchallenged by the mainstream of the revolutionary masses and intellects. We did oppose such authoritarian and even false claim, but we were, and still are, very less to make any real difference. These people claimed that what was taking place is a religious war, not a mere revolution of repressed masses against their oppressor. They used very aggressively the fact that the oppressor was from another sect of Islam different from the sect of the majority of the people he is exploiting, a sect that was judged frequently by Sunni scholars in the past to be against the teachings of true Islam and that is even worse than non-Muslims. We were shocked by the fact that the majority of Allawete, the sect of the current dictator, who are poorer and more marginalized than the Sunni majority, did support the regime; and that they participated in his brutal suppression of the revolting masses. This came as an « evidence » of the « actual religious war » taking place between Sunni and Allwete. And in this regard these people could really claim to be the real Sunni; they are Muslim scholars and they are so sectarian that no one can challenge them in this regard. In fact, they built their spiritual and moral authority, before the material one. Then came the material support from Gulf rulers. Now, the potential for any real popular struggle is decreasing rapidly; Syria is governed now by the arms; and only those who have it can have a say about its present and future. And that is true only for Assad’ regime and its Islamic opposition. Everywhere in the middle east, the great hopes are disappearing rapidly. In Tunisia, Egypt, and elsewhere. The Islamists seem to get all the benefits of the courageous struggles of the masses. And easily they could initiate the process of establishing their fanatic rule, without strong opposition from the masses. I could feel exactly as Emma Goldman felt in 1922 when she broke with the Bolsheviks and finally disillusioned about their rule. In fact, no one in the whole Arab and Muslim world looks close to the Bolshevik nowadays than the Islamists, even devoted Stalinists lack the full criteria of their ancestors compared to the Islamists. For a long time they were badly repressed by local dictators, used to frighten the masses and the west; and because of that might looked as the most decisive part of the opposition to these dictatorships. In the same time, they really have the same efficient propaganda machine as the Bolsheviks did once. They are so authoritarian and aggressive, exactly as the Bolsheviks were during the decisive days of October revolution. So it looks rational if the Arab peoples opted to try them, or to accept their rise to power. Even to hope, as did the Russian workers and peasants once, that they could really create a better and different type of society. For Emma she awoke very early from such disillusion, for the masses themselves, it took so long to realize the truth. Still as Emma thought, rightly as I claim: the masses were very righteous to rise up and try to change their miserable reality, the big « mistake », if it could be described as a mistake, was done by the authoritarian forces which sought to hijack the revolution. We still support the revolution, not its false « leaders ».

Building the libertarian alternative: Anarchist propaganda and organization

The other issue that I think is so important for us, Arab anarchists and Arab masses, is how to build the libertarian alternative: that is how to initiate an effective anarchist or libertarian propaganda and how to build libertarian organizations. To tell the truth, I never tried before to convince anyone to be anarchist. I opted only for a free dialogue between « equals » with everyone. I never claimed that I know everything or that any anarchist or any other human being deserve to be the « guide » or the « leader » of others, that anyone deserve to be in the same position of the Pope, Muslim Imams, or the general secretary of any Stalinist or Leninist party. I always thought that trying to affect others is another way to practice  authority upon them. But now I see this issue from another perspective: It is all about making anarchism « available » or known to all those who want to fight any oppressing authority they suffer from its repression; let them be workers, unemployed, students, feminists, the youth, or ethnic and religious minorities, etc. It is about trying to build an example or sample of the new free life in the body of a free or libertarian organization; not only as a living manifestation of its potential presence; but also as a MEANS to achieve that society. We have to make anarchism well-known to all the slaves and victims of all the current suppressive systems and authorities. An EFFECTIVE ANARCHIST PROPAGANDA is, as I think, the first aim of such organizations. In a word, we are witnesses of the bankruptcy of the « secular » authoritarian trends (including the nationalist and Arab-nationalist, and Stalinists and other verities of Leninism), and very soon the bankruptcy of the religious authoritarian ones. The future alternative should be, logically, a libertarian one. Of course, anarchism cannot be implanted artificially, it must be a « natural » product of the local masses’ struggles. But still it will need good care and to be properly highlighted. This will be, supposedly, the role of our propaganda. Still there will be no « center » in our organization, no bureaucracy, but still it is supposed to be as effective as its authoritarian counterparts, or even more efficient.

Still our Stalin or Bonaparte is not in power, still the Syrian masses have the opportunity to get a better outcome than that of the Russian revolution. It is very true that this is difficult and even became more every minute, but the revolution itself was a miracle, and on this earth, the oppressed could create their miracles, from time to time. This time also, we, Syrian anarchists, put all our cards, and all our efforts, with the masses. It couldn’t be another way, or we will not deserve our libertarian name.

A report about my stay in Syria, to our comrades, Mazen Kamalmaz – Reçu le 31 octobre 2012

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