[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Je plaide le crime passionnel »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[5 mars 2012]
Partie : Crime passionnel

CRIME PASSIONNEL

On s’est pendus à une potence avec des paillettes roses comme si la douleur serait moins forte une fois que l’on y passerait notre cou, crime passionnel intentionnel on est morts par amour, par amour de l’argent, on s’est suicidés les armes au poing sur le champ de bataille, que nos âmes reposent en paix dans les cellules et les geôles de cette République au lieu de choisir notre vie on les a laissés choisir notre mort notre lieu de sépulture je plaide le crime passionnel j’ai mis les gants et la cagoule par amour pour le billet vert follement amoureux on était prêts à tout pour satisfaire cet amour fusionnel, on dit que l’amour donne des ailes moi mon amour m’a donné des armes des voitures volées mais j’assume je les aimais d’un amour fou tellement fou que j’ai passé la moitié de ma vie entre les barreaux « quoi ça te choque ? » bah tant pis pour toi moi quand j’aime je compte pas même si l’addition fut salée sucrée même, une peine à deux chiffres m’a fait divorcer pieds poings liés de cette passion débordante qui enivrait ma vie de banlieusard le divorce dix ans après est totalement consommé les armes enterrées sous le paillasson à portée de main au cas où une imitation thug sous ahia voudrait tester la limite de mon changement wallah j’ai pas changé j’ai toujours envie de tout niquer mais ma maturité me raisonne à chaque excès de colère et me rappelle que j’ai utilisé toutes mes vies comme dans un jeu vidéo j’suis mort dans le film.

Mes crimes passionnels n’existent plus je ne l’aime plus elle me charme plus sa robe luxueuse n’était qu’un mirage une illusion même en cadeau je n’en veux plus car derrière son sourire ravageur se cachent les larmes et les sanglots de nos mères alors que l’on sort toutes les nuits en compagnie du billet vert bouteille à 3000 euros pour charmer une micheto que tu n’as même pas, pas besoin de draguer car son amour s’achète Louboutin Ferrari tape des barres en voyant que l’on se ruine pour mettre des cale­çons à leur effigie je l’aime plus cette vie où mes valeurs passaient ces nuits entre un verre de champagne et deux strings de luxe t’as jamais donné à ta mère le quart de ce que tu offres à ces demoiselles dont tu ne connais même pas le prénom… On monte au charbon pour plaire plus [que] pour subvenir à nos besoins aïe.

Pour toutes ces raisons je plaide le crime passionnel un crime délicieux en apparence mais dont les fruits sont amers et j’en paye le prix.

Ce contenu a été publié dans Beau comme une prison qui brûle, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.