« Vers la guerre de basse intensité généralisée », un débat présenté par Philippe Godard
Nous le savons, les gens de pouvoir ont l’art de noyer le poisson dans l’eau et de fournir de nombreuses théories qui masquent la réalité des faits. Les faits sont souvent plus simples que la réalité, telle que décrite par les universitaires, entre autres. Il en va ainsi de l’économie politique, qui a été inventée non seulement pour améliorer le transfert des richesses des pauvres vers les riches, mais aussi pour rendre ce processus opaque et, donc, quasi inattaquable par ses adversaires.
Si nous regardions du côté de la guerre ? Les théories sur les stratégies « géopolitiques », notamment celle des États-Unis (mais on pourrait ajouter la Chine, l’Union européenne, la Russie, Israël, etc.), tombent tout à fait dans ce schéma : on nous parle de « guerre asymétrique » ou de « force d’intervention rapide » – ce qui laisse supposer qu’on ne peut pas prévoir où ça va péter la prochaine fois –, mais pourtant, tout semble désespérément se reproduire. Pas à l’identique, certes. Mais alors, n’y aurait-il pas, en fin de compte, une sorte de fil rouge de la guerre à l’ère moderne ? De même que l’économie politique vise finalement à transférer l’argent des pauvres vers les riches, la science de la guerre ne viserait-elle pas à maintenir sans cesse un certain niveau de guerre ? Tout en dissimulant cette « évidence » ?
Cette « thèse » n’est pas nouvelle. Elle a été émise en Amérique latine, sans doute la première fois durant la guerre civile au Guatemala (1954-1996). Depuis, cette idée resterait-elle valable ? Nous aiderait-elle à comprendre l’état du monde ?
C’est de cela que nous proposons de parler le 9 novembre.