Saint-Girons. Un fragile dialogue s’établit au squat
L’affaire du squat de la rue de la République a connu un nouveau développement, hier après-midi, avec une manifestation devant l’hôtel de ville de Saint-Girons à l’appel du collectif Allantvers.
Ils ont dressé une grande banderole devant la façade de l’hôtel de ville sur laquelle on pouvait lire notamment : « Combien de parpaings pour cacher votre crise ? »
« Nous exigeons la restitution du lieu ou la mise à disposition d’un local aux caractéristiques similaires » expliquent les manifestants dans un communiqué où ils dénoncent l’expulsion du squat : « Malgré la crise, malgré l’emprunt toxique contracté auprès de la banque Dexia par la municipalité les fonds de tiroir ont dû être raclés soigneusement pour financer l’expulsion de l’Allantvers. »
Reçus par le maire
Des gendarmes avaient été déployés dans le hall de la mairie de Saint-Girons pour contenir la manifestation.
Des échanges tendus ont opposé les manifestants et le maire François Murillo. Finalement, l’édile a reçu une délégation de quatre personnes.
L’occasion d’établir un dialogue qui reste très fragile.
« Si l’immeuble était dangereux, pourquoi ont-ils attendu deux mois pour nous faire évacuer » a affirmé un membre du collectif.
De son côté, le maire de Saint-Girons, François Murillo a regretté que « cela parte dans tous les sens. Il n’y a, par exemple, pas de pénurie de logements sociaux sur Saint-Girons. La mairie dispose, en outre, de deux logements d’urgence qui ne sont pas occupés en permanence et qu’on peut mettre à disposition. Par ailleurs, depuis qu’on est là, on met en place une politique socioculturelle. Avec l’agence culturelle de pays, on essaye d’aider les initiatives. Je n’ai jamais vu les gens du collectif y participer » a constaté François Murillo avant de se rendre sur les lieux de la manifestation. Les deux partis ont engagé un dialogue qui promet d’être difficile. Les uns reprochent aux autres de ne pas déposer de projet malgré les demandes. Les seconds reprochent aux premiers de ne pas répondre au projet qu’ils disent avoir déposé.
« La municipalité ne veut pas que les gens s’organisent par eux-mêmes » regrette un membre du collectif Allantvers qui réclame l’attribution d’un local autogéré. De son côté, la municipalité argumente : « Le collectif veut un local municipal. Mais la responsabilité du maire est engagée en matière de sécurité. À un moment, il faut bien poser les choses mais c’est difficile. »
La réunion qui s’est achevée a permis de créer un début de dialogue. Les élus et des représentants du collectif devraient se revoir vendredi prochain pour poursuivre les échanges.
Leur presse (Arnaud Paul, LaDepeche.fr, 20 octobre 2012)