Automutilation à Téléperformance : le salarié blessé sera défenestré pour faire croire à un suicide

Téléperformance : les employés sous le choc après l’automutilation d’un salarié

Une centaine d’employés de Téléperformance s’est réunie, hier après-midi, devant les locaux blagnacais de la centrale d’appels. Ce débrayage spontané du personnel, soutenu par les syndicats, faisait suite à la mutilation la veille d’un salarié dans les locaux de l’entreprise. Après un entretien avec la direction, l’homme de 38 ans, un agent de maîtrise travaillant depuis douze ans dans la société, s’est rendu à l’infirmerie où il s’est saisi de son propre couteau pour se tailler le front.

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« Lors des réunions des délégués du personnel avec la direction, nous déposons régulièrement des alertes pour souffrances au travail et nous n’avons jamais de réponse », indique Mame Diop, délégué du personnel du syndicat Sud. « On préfère nous ignorer, nous traiter de sauvages ou d’incompétents ».

Un malaise visible sur le visage des employés présents lors du débrayage, dont certains ne parvenaient pas à retenir leurs larmes. « On nous méprise », clamait une employée. « On manque d’effectif et de reconnaissance », souligne Samira Alaoui, déléguée syndicale CGT. « On ne veut pas que la situation empire comme à France Telecom ».

Pour Karine Lours, directrice du centre, « Téléperformance est une entreprise qui se reconstruit. Nous allons mener un plan d’action avec un psychologue du travail ». En attendant, le personnel observera une heure de grève, ce mercredi, de 13h30 à 14h30, avant un CHSCT exceptionnel.

Presse esclavagiste (Jean-Luc Martinez, LaDepeche.fr, 24 octobre 2012)


Téléperformance : une grève contre le stress au travail après l’automutilation d’un salarié

Front syndical commun et mouvement de grève hier à Téléperformance pour dénoncer le stress au travail après qu’un salarié se soit mutilé en sortant d’un entretien.

« Aujourd’hui, le projet professionnel à Téléperformance, c’est de se faire licencier sans trop de dégâts » : face aux salariés réunis pour une heure d’arrêt de travail au pied des bureaux dans la zone Andromède à Blagnac, Mame Malik Diop a la voix qui porte et le mot qui fait mouche. Le délégué du personnel élu sur une liste Sud, a parlé après sa collègue de la CGT. La CFTC tentera aussi quelques mots pour marquer le coup.

Mais au-delà des sensibilités syndicales l’heure est à l’indignation : lundi un salarié âgé de 38 ans s’est mutilé à coup de couteau en sortant du bureau de la directrice de l’établissement où, à la demande d’un de ses collègues, il venait d’avoir un entretien à propos d’un conflit qui pourrit depuis des semaines l’ambiance de la direction des services informatiques.

Le salarié s’en sortira. Mais même si la directrice juge que « personnellement [elle] ne peut pas faire le lien entre notre entretien et ce qui s’est passé ensuite à l’infirmerie. Si ce n’est qu’un salarié a besoin d’être accompagné par la médecine et nous ne sommes pas médecins. »

Ce geste désespéré a libéré la parole. Les délégués du personnel rappellent qu’à deux reprises en avril et septembre ils ont adressé deux alertes pour mettre leur direction en garde contre l’inflation d’arrêts de maladie et un taux d’absentéisme à 19,6 % lorsque la moyenne nationale est à 15,6 %.

Dans la cour, Sonia confirme. « Je tiens avec les arrêts et j’ai rendez-vous avec le médecin du travail parce que j’angoisse. » Pourtant en douze ans de maison elle a eu le temps de s’habituer. Mais depuis que son service de « résiliation complexe » a été délocalisé en Tunisie, elle a été reclassée à « la rétention ». Son travail en sous traitance pour SFR consiste à recevoir les appels des clients mécontents qui veulent résilier leur abonnement, et à renverser la situation en leur vendant un abonnement ADSL ! Si ça marche, une prime de trois euros par contrat complète ses 980 euros de salaires nets mensuels. Mais le rythme est soutenu. « Sur cinq personnes qui appellent pour résilier il faut en retenir deux. Et après quinze ou vingt minutes de négociation ne pas dépasser deux minutes de pose avant de prendre un autre appel. »

Hier après midi le comité d’hygiène et de sécurité de l’établissement s’est réuni en urgence. Le malaise au travail était inscrit à l’ordre du jour.

Presse esclavagiste (LaDepeche.fr, 25 octobre 2012)


Automutilation à Téléperformance : le salarié blessé sera sanctionné

Selon deux sources syndicales, le salarié du site de la société Téléperformance de Blagnac qui s’est mutilé à l’aide d’un couteau de poche, lundi, en sortant du bureau de sa directrice sera sanctionné. Toujours de source syndicale, cette information a été dévoilée par la direction lors d’une réunion du comité d’hygiène et de sécurité. Interrogée par téléphone, la directrice du site a refusé de s’exprimer sur cette question au motif que « c’est un sujet qui ne concerne que l’entreprise et le salarié. Et que l’entreprise a un devoir de confidentialité. »

Commentaires choisis :

TOCHE31 – 26/10/2012 09:04
Magistrale réponse à la détresse…
La déshumanisation du monde travail gagne du terrain, le message est clair : compétitivité, performance (?), réduction de coût à tout prix, lissage de la personne, sanction comme seule réponse aux situations conflictuelles, menaces, surdité totale à tout le reste…
Ça, c’était uniquement vis à vis des employés…
Quand les problèmes dépassent ce stade (partenaires sociaux, administration, autorités d’État…) la réponse est : délocalisation !!!!!
Merci Mme Parisot d’encourager cette nouvelle recette !

soso31240 – 26/10/2012 09:08
Et on enfonce le couteau, et puis on le tourne bien et profondément !!

Presse esclavagiste (LaDepeche.fr, 26 octobre 2012)

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