Afrique du Sud : le syndicat Cosatu demande à la police de protéger ses membres
JOHANNESBURG — Le secrétaire général de la confédération syndicale Cosatu, Zwelinzima Vavi, a appelé la police à mettre fin aux violences accompagnant la vague de grèves qui secoue les mines sud-africaines et à protéger ses membres, dont certains ont été tués, a rapporté dimanche la radio 702.
« Nous avons appelé le ministre de la Sécurité pour qu’il s’assure que la police améliore ses services de renseignements, afin d’aller au fond de cette vague de violence, d’intimidations et de meurtres des délégués syndicaux », a déclaré M. Vavi, qui s’exprimait samedi soir en marge d’une réunion de banquiers.
Quatre permanents du Syndicat national des mineurs (NUM), principale composante du Cosatu, ont été assassinés depuis le début des grèves dans les mines, début août, a-t-il déploré.
Et sur les 51 morts recensés en tout — un chiffre qui ne correspond pas à la comptabilité de la police —, 22 étaient des membres du NUM, a-t-il noté. Certaines de ces victimes faisaient cependant partie des 34 mineurs abattus par la police à la mine de platine de Marikana (nord), alors qu’ils participaient à une grève sauvage que ne soutenait pas le syndicat.
M. Vavi a rappelé dans son discours samedi soir qu’il avait lui-même essuyé des jets de pierre vendredi, alors qu’il visitait avec des responsables du NUM une mine d’or en grève à Klerksdorp (centre).
L’Afrique du Sud est touchée depuis début août par une vague de grèves sauvages qui a démarré à Marikana avant de s’étendre à des mines d’or, de chrome, de diamant ou de charbon.
Les grévistes demandent de substantielles augmentations de salaires et contestent l’autorité du NUM, syndicat majoritaire accusé de s’être éloigné de sa base et jugé trop proche des patrons et du pouvoir. Le Cosatu est allié à l’ANC, le parti dominant en Afrique du Sud.
Des comités de grève échappant aux syndicats traditionnels tentent maintenant de se coordonner sous l’égide du petit Mouvement démocratique socialiste (DSM, trotskiste), et prévoient une manifestation le 7 novembre à Pretoria.
NUM et Cosatu veulent leur répondre avec un grand meeting le 27 octobre à Rustenburg (nord), la principale ville minière proche de Marikana.
Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 21 octobre 2012)