[Afrique du Sud] « La grève peut continuer pendant trois mois, on s’en fout »

Afrique du Sud : arrêt de travail à la mine de platine de Marikana

JOHANNESBURG – La mine de platine sud-africaine de Marikana (nord) récemment paralysée par six semaines d’une grève sauvage qui a fait 46 morts était affectée jeudi par un arrêt de travail, a indiqué une porte parole de l’exploitant britannique Lonmin.

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L’activité est perturbée, mais c’est trop tôt pour parler de grève. Des employés ne sont pas descendus (dans la mine) comme ils devaient le faire ce matin, a indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe, Sue Vey, incapable dans un premier temps de préciser le nombre de mineurs concernés par ces débrayages.

Selon Zolisa Bodlani, l’un des des meneurs de la grève qui a duré du 10 août au 20 septembre, les mineurs se plaignent de l’attitude de la police, qu’ils accusent de harcèlement.

Nous avons un mémorandum que nous comptons remettre à la direction ce soir, a-t-il expliqué à l’AFP, précisant que les doléances visait l’attitude des policiers.

Il y a eu des personnes arrêtées durant le week-end. Les gars sont inquiets, a-t-il dit, notant qu’un rassemblement pourrait avoir lieu dans l’après-midi sur la même colline où les grévistes se réunissaient pendant le mouvement et où la police avait abattu 34 d’entre eux le 16 août.

La police est très active dans la région, où de nombreuses autres mines se sont mises en grève dans le sillage du mouvement de Marikana.

Selon le site d’information sud-africain Daily Maverick, la police a arrêté ces derniers jours plusieurs leaders du mouvement et des témoins de la fusillade du 16 août, alors qu’une commission d’enquête mise en place par le président Jacob Zuma pour faire la lumière sur l’affaire doit reprendre ses auditions lundi.

La police locale n’était pas disponible jeudi matin pour confirmer ces informations.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 18 octobre 2012)


Afrique du Sud : le travail reprend dans des mines de Gold Fields

Le travail a repris totalement jeudi à la mine d’or sud-africaine de Beatrix et partiellement à celle de KDC West, a annoncé le groupe Gold Fields, qui a menacé de licencier les grévistes d’un autre site s’ils continuaient le mouvement après 14H00 (12H00 GMT).

L’effectif est complet à Beatrix 4, a indiqué à l’AFP le porte-parole Willie Jacobsz. Le travail avait déjà repris mardi et mercredi sur les trois autres puits de cette mine du centre du pays, qui emploie 9.000 personnes.

L’attention se porte désormais sur le gros complexe minier KDC, situé près de Carletonville, au sud-ouest de Johannesburg.

À KDC West, il y a beaucoup de gens qui reviennent travailler, a-t-il indiqué, disant n’avoir pas encore de chiffres précis.

Dans un communiqué, le Syndicat national des mineurs (NUM, majoritaire), a félicité ses membres qui ont repris le travail à une écrasante majorité.

La direction a menacé d’engager des procédures de licenciement contre les 11.000 grévistes — sur 14.300 employés — qui paralysent le site de KDC West depuis le 9 septembre, s’ils ne retournent pas au travail d’ici 14H00.

Ceux qui retournent au travail bénéficieront des primes et avantages proposés la semaine dernière par la Chambre des mines pour tenter de mettre au fin au conflit qui s’est étendu à la plupart des mines d’or d’Afrique du Sud, dans le sillage des grèves sauvages dans les mines de platine.

Quelque 8.500 mineurs sur 12.400 du site voisin de KDC East ont entamé une grève sauvage lundi, mais ils ne sont pas concernés par l’ultimatum de la direction, leur mouvement n’ayant pas encore été déclaré illégal par la justice.

J’ai entendu parler de l’ultimatum de 14H00, mais nous n’en avons rien à faire. Ce qui nous importe, c’est l’argent !, a indiqué Kipusa, l’un des grévistes, à l’AFP.

Gold Fields emploie environ 36.000 personnes en Afrique du Sud. Les grévistes demandent essentiellement de fortes augmentations.

La police a parallèlement annoncé qu’elle avait fait une descente dans des foyers de mineurs de KDC West mercredi soir. Des DVD piratés et des cigarettes de contrebande ont été saisis, ainsi que des armes, selon la police qui n’a pas précisé lesquelles.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 18 octobre 2012)


Afrique du Sud : la production de Toyota bloquée par la grève d’un sous-traitant

L’usine de Durban (est) de la filiale sud-africaine de Toyota a dû interrompre sa production mercredi à cause d’une grève chez Toyota Boshoku, un fournisseur de pièces détachées du groupe, a indiqué un porte-parole.

Comme nous ne pouvons pas recevoir de pièces de Toyota Boshoku, notre production a cessé ce (mercredi) matin, a dit le porte parole de Toyota SA, Leo Kok, à l’AFP.

Les salariés de Toyota Boshoku, filiale pièces détachées du constructeur automobile japonais qui fournit des sièges et des intérieurs de porte, se sont mis en grève mercredi matin pour obtenir une prime de 1.500 rands (130 euros).

Le constructeur automobile n’avait attribué une prime qu’à quelques ouvriers et les autres ont décidé de se mettre en grève afin que cette prime soit donnée à tous les salariés, selon le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (Numsa).

Les grévistes ont rejeté dans l’après-midi une offre de 300 rands de la direction, a rapporté l’agence Sapa.

Un conflit salarial avait déjà interrompu la production de l’usine Toyota de Durban début octobre. Cette usine, qui produit 120.000 véhicules par an, est le septième centre de production en dehors du Japon, selon la compagnie.

L’Afrique du Sud fait face depuis plus de deux mois à une vague de grèves qui a commencé dans la mine de platine de Marikana (nord), puis s’est étendue à l’ensemble du secteur minier, aux transports… Les revendications portent essentiellement sur des hausses de salaires.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 17 octobre 2012)


De nouveaux heurts éclatent dans des mines sud-africaines

Sous la menace de nouveaux licenciements massifs, des dizaines de milliers de mineurs sud-africains ont poursuivi ce mardi leur mouvement de grève. Sept personnes ont été blessées dans des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.

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De nouveaux heurts se sont produits mardi dans plusieurs mines d’Afrique du Sud où la police est intervenue alors que des dizaines de milliers de grévistes continuent leur mouvement illégal, s’exposant à des licenciements.

Seule bonne nouvelle du jour, le groupe sud-africain Gold Fields, numéro quatre mondial de l’or, a annoncé le retour à leurs postes d’une majorité des grévistes de sa mine de Beatrix (centre).

« C’est trop tôt pour dire si la grève est terminée », a cependant commenté le directeur général Nick Holland lors d’un point presse téléphonique.

La journée a commencé avant l’aube à la mine de fer exploitée par une filiale du géant Anglo American à Sishen (nord-ouest), où la police est venue déloger la centaine de grévistes qui empêchaient les 12.000 employés du site d’aller travailler depuis le 3 octobre et menaçaient de détruire du matériel.

Sept personnes ont été blessées, selon les médias sud-africains.

La police a arrêté 40 grévistes. La direction avait annoncé la veille le licenciement de quelque 300 personnes, rappelant qu’un accord salarial avait été conclu en juillet sur ce site.

Quelques heures plus tard aux abords d’une mine de chrome près de Marikana (nord), un policier a reçu un coup de machette qui aurait pu être mortel s’il ne s’était protégé le visage avec sa main.

Un témoin a indiqué à la radio SAfm qu’il avait vu les doigts voler en l’air.

La police était venue disperser un rassemblement non autorisé de mineurs et procédé à au moins 26 arrestations, sur ce site exploité par Samancor, et proche de la mine de platine où avait éclaté début août la sanglante crise sociale qui secoue l’Afrique du Sud.

Plus de 50 personnes ont été tuées dans des violences lors de ces mouvements qui ont affecté ou affectent encore de façon sporadique la production de platine, d’or, de chrome, de fer ou de diamants.

De son côté, le groupe Gold Fields a menacé de licencier quelque 15.000 personnes, près de la moitié de son personnel, s’ils ne mettaient pas fin à leur grève sauvage d’ici jeudi.

Il a sous-entendu qu’il pourrait en faire autant avec 8.500 autres, qui ont rejoint le mouvement lundi.

L’ultimatum concerne surtout le complexe de KDC exploité à Carletonville, au sud-ouest de Johannesburg.

Des manifestants y ont mis à sac un poste de police pendant le week-end, tandis qu’un non-gréviste a été tabassé lundi soir et le véhicule de l’entreprise qu’il conduisait a été incendié.

Des vigiles venus à son secours se sont faits tirer dessus, à balles réelles, selon la direction de Gold Fields.

Non loin de là, le groupe Gold One a suspendu ses opérations pour au moins un mois sur son site d’Ezulwini, où il s’est débarrassé de 1.400 grévistes (sur 1.900 employés).

Quelque 2.500 grévistes d’une mine d’or voisine exploitée par le groupe sud-africain Harmony ont tenu un meeting dans un stade de Carletonville, jurant de poursuivre le mouvement malgré les menaces de licenciement.

« Nous voulons de l’argent ! La grève continue ! Personne ne va nous licencier », a lancé à la foule Moses Ngwekazi, l’un des meneurs. « Si une solution n’est pas trouvée, la grève peut continuer pendant trois mois, on s’en fout », a indiqué à l’AFP Makhalemele Motaung, un gréviste.

Des primes et promotions proposées par la Chambre des mines dans le secteur de l’or ayant été rejetées par la base, l’organisation patronale a laissé les entreprises résoudre la crise à leur guise. Concrètement, les employeurs ont la possibilité de licencier si une grève sauvage est déclarée interdite par la justice.

Le numéro un mondial du platine, Anglo American Platinum (Amplats), avait montré l’exemple en licenciant 12.000 grévistes il y a dix jours.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 16 octobre 2012)

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