Le mercredi 10 octobre, tôt le matin, l’Allantvers a été expulsé. Occupé sans droit ni titre depuis le 20 juin, l’Allantvers, situé rue de la République à St-Girons, était un espace auto-organisé, fondé sur l’entraide, la coopération et l’autonomie par rapport aux institutions en place. S’y déroulaient des activités culturelles régulières (un ciné-club et une chorale hebdomadaire), des soirées thématiques (sur le mouvement des chômeurs en Argentine, les occupations de terres en Ariège, la crise financière, etc.), des activités sociales (participation au collectif CAFCA, hébergements ponctuels). C’était aussi un lieu où l’on pouvait entrer librement et s’asseoir prendre un café, lire les journaux ou des brochures, croiser des têtes connues d’autres vallées ou faire ces rencontres qui nous font sortir de l’isolement.
L’unique argument avancé par la municipalité de St-Girons, propriétaire des lieux, pour justifier la procédure d’expulsion aura été la dangerosité supposée du bâtiment. Malgré l’absence de projet municipal le concernant, malgré notre proposition formulée lors d’une rencontre avec Messieurs Tourné et Jusiak pour réaliser à nos frais des travaux c’est encore la solution répressive qui a été adoptée.
La véritable raison de l’expulsion est que la mairie, les autorités en général, ne veulent pas laisser les gens s’organiser par eux-mêmes. Il ne faudrait pas que l’on se rende compte que pratiquer l’auto-organisation, l’entraide, la solidarité est suffisant pour mener nos projets, et qu’il n’est pas nécessaire de passer par les institutions et leur contrôle, c’est-à-dire, localement, par le réseau clientéliste d’un Parti Socialiste au pouvoir en Ariège depuis des décennies.
Les derniers postes de travail du bassin d’emploi disparaissent progressivement, la chasse aux chômeurs s’intensifie et transformer le centre-ville en carte postale touristique semble bien peu.
Contrairement à ce qui a été publié dans l’édition du 11 octobre de la Dépêche du midi : l’immeuble n’a pas été « déserté », la veille au soir encore, avait lieu une projection.
Nous appelons à se solidariser en manifestant son désaccord auprès de la mairie de St-Girons : Place Jean Ibanes 09200 St-Girons / Tél : 05 61 04 03 20 / Fax : 05 61 66 38 95
Nous appelons à nous rassembler devant la mairie le vendredi 19 octobre à 14h à l’occasion des permanences mensuelles du maire afin d’exiger la restitution du lieu.
IL NOUS ONT EXPULSÉS, NOUS REVIENDRONS
L’Allantvers (Contact)
Squat!net, 12 octobre 2012
Saint-Girons. Le squat muré sous l’œil des gendarmes
Tous les accès à la rue de la République ont été interdits, hier matin, tandis qu’une entreprise murait les portes et les fenêtres de l’immeuble squatté depuis la fin du mois de juin.
Une trentaine de gendarmes ont été mobilisés hier matin pour veiller au bon déroulement de la reprise en main de cet immeuble de la rue de la République, squatté depuis le printemps. Personne n’avait le droit de s’approcher de la bâtisse, mais ce qui s’y déroulait n’était un secret pour personne : les portes et les fenêtres du bâtiment ont été systématiquement murées, tandis que deux camions de déménagement emportaient le mobilier trouvé à l’intérieur. L’opération s’est déroulée sans encombre : l’immeuble avait été déserté de ses occupants voici quelques jours.
Jugement d’expulsion
L’opération d’hier matin, c’est l’aboutissement d’une procédure engagée par la commune de Saint-Girons contre ces squatters, et dont l’épilogue est chaleureusement salué par certains riverains, et notamment les commerçants de la rue de la République (lire plus loin). Les squatters s’étaient installés fin juin dans cet immeuble, propriété de la ville, inoccupé depuis des années, annonçant leur intention de créer un local associatif : salle de réunion et de cinéma, atelier de réparation de vélos, etc. Tandis que la municipalité tentait de négocier leur départ, les squatters commençaient à effectuer, dans l’immeuble, quelques travaux de remise en état. Mais, fin juillet, le tribunal d’instance de Saint-Girons donnait raison à la municipalité, qui s’inquiétait notamment des problèmes de sécurité posés par l’immeuble, délabré, au système électrique défaillant, sans issues de secours, et prononçait l’expulsion. L’association Allantvers, créée pour gérer le local, renonçait finalement à faire appel de ce jugement d’expulsion. Hier, lorsque les gendarmes sont intervenus, les locaux étaient vides.
Satisfaction des riverains
Dans le quartier, l’arrivée de ces squatters avait soulevé de nombreux mécontentements, relayés notamment par le restaurateur Laurent Galey, 70 ans (1).
Dans un communiqué remis à notre rédaction, celui-ci remercie les autorités et écrit notamment : « Je tiens à remercier le préfet, le sous-préfet, ainsi que le maire de Saint-Girons d’avoir, après bien des péripéties, réussi à exécuter la décision du tribunal de Saint-Girons au sujet de l’occupation illégale du bâtiment de la rue de la République. Ce bâtiment étant voué à la destruction ainsi que deux autres afin de créer un parking pour les usagers de cette rue bien étroite et en perte de vitesse pour ses commerces. Au même titre que la pétition que les commerçants m’avaient demandé de rédiger, il me semble normal de remercier les autorités qui ont exécuté leur travail, même si trois mois nous ont semblé longs, surtout en période estivale. »
Par ailleurs, Laurent Galey portait les couleurs du Modem aux dernières élections législatives, comme suppléant de Linda Manceau, sur la première circonscription.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LaDepeche.fr, 11 octobre 2012)
Le squat de la rue de la République à Saint-Girons évacué et muré
Aujourd’hui, dès potron-minet, branle-bas de combat ou presque rue de la République à Saint-Girons. L’artère et tous ses accès sont condamnés par un impressionnant dispositif de gendarmerie et à 6 heures précises, « l’heure légale » selon l’expression de rigueur, les forces de l’ordre ont investi ce qui est devenu, depuis son occupation illicite lors de la Fête de la musique, le 21 juin, « le squat de la rue de la République ». Une maison, propriété de la commune de Saint-Girons, appelée à terme à la destruction pour faire place à un futur parking public, mais qui, depuis quelque trois mois et demi, était occupée par le collectif « Allantvers » qui y avait fait un « lieu culturel alternatif ». Le 26 juillet, le tribunal d’instance de Saint-Girons rendait en délibéré – et en établissant « le bien fondé » de la demande de la mairie de Saint-Girons – un jugement intimant aux occupants de libérer les lieux dans un délai de 8 jours, suite à commandement. Depuis, la situation semblait connaître le statu quo, jusqu’à mercredi aux premières heures du jour et l’intervention des gendarmes, au nombre de plusieurs dizaines, « ils étaient une centaine », assure un riverain témoin de la scène. Des gendarmes qui sont entrés sans difficulté aucune dans l’habitation et, même, sans opposition … les occupants (ont-ils eu vent de l’opération ?) étant apparemment tous absents. Divers matériels (dont plusieurs vélos faisant partie « d’un atelier de réparation » créé par les occupants dès leur installation dans les lieux) ont été évacués sous contrôle d’huissier. Toute la matinée, ainsi qu’à la mi-journée et jusqu’au début d’après-midi, l’accès à la rue de la République se fera sous le contrôle des motards de la gendarmerie nationale, seuls les riverains et les commerçants du quartier pouvant y pénétrer, alors qu’une douzaine d’employés du service technique de la mairie de Saint-Girons procédait, sous le regard de Philippe Jusiak, le directeur général des services, au murage des portes et huisseries diverses de ce qu’il faut nommer, désormais, « l’ex-squat ». L’opération, espérée depuis plusieurs semaines par les habitants du quartier qui avaient tous adhéré à une pétition, a donc été saluée avec soulagement par les riverains. Parmi eux, Laurent Galey, qui avait activement participé à ladite pétition et qui tient, publiquement, à remercier « monsieur le préfet de l’Ariège, monsieur le sous-préfet de Saint-Girons, monsieur le maire, qui, après de multiples péripéties ont réussi, avec le concours de la Justice et de la maréchaussée, à régler un problème qui dégradait l’ambiance et la qualité de la vie et des commerces de la rue de la République. Il me semble normal, après avoir critiqué les autorités, de les remercier aujourd’hui pour l’exécution de leur mission, parfois difficile, pour protéger la population ».
Publié par des larbins de la maison Poulaga (gazette-ariegeoise.fr, 10 octobre 2012)
Saint-Girons : dénouement dans le calme pour le squat rue de la République
Épilogue d’une affaire qui aura été le feuilleton de l’été pour une bonne partie de la population saint-gironnaise.
Ce mercredi au petit matin les forces de gendarmerie ont en effet quadrillé le quartier et pris possession de cet immeuble sis au 16, rue de la république en plein cœur de la ville de Saint-Girons.
Une centaine de gendarmes, selon les commerçants interrogés, de petites dizaines selon la directrice du cabinet contactée en fin de matinée, ont en effet investi les lieux et mis un terme à cette rocambolesque affaire.
Petit rappel des faits avec Brigitte Carivaren, directrice de cabinet de Salvador Pérez, préfet de l’Ariège.
Un collectif, qui s’est dénommé « Allant Vers », s’est emparé de cet « immeuble et l’occupait illégalement depuis le 20 juin dernier ».
Immeuble inoccupé, « il était classé par la municipalité propriétaire des lieux comme insalubre ».
Cette dernière a alors saisi la justice « craignant d’éventuels troubles de l’ordre public » mais également des risques en termes de sécurité au regard de la vétusté de l’immeuble.
Une décision « en date du 16 juillet dernier du Tribunal d’Instance de Saint-Girons a alors ordonné l’évacuation des lieux ».
La date du 11 août, ensuite repoussée au 13 août avait été fixée aux squatteurs pour quitter les lieux.
Passé cette date c’est un huissier de Saint-Girons « exerçant cette compétence au bénéfice de la ville de Saint-Girons » qui a constaté que le Collectif occupait toujours l’immeuble.
Il revenait alors au préfet de l’Ariège de faire appel aux forces de l’ordre, ou pas, pour faire exécuter cette décision de justice.
À 6h ce matin, heure légale à partir de laquelle on peut procéder à des expulsions, cela a été chose faite.
Toutes les entrées et accès sur la rue de la République ont été bouclés par les forces de gendarmerie une bonne partie de la matinée.
Avec « l’autorisation du Préfet accordant l’appui des forces de gendarmerie pour faire évacuer le local », confirme la directrice de cabinet, « les services municipaux de la ville sont entrés dans les lieux, les ont débarrassés » puis ont procédé à l’emmurement de toutes les ouvertures portes et fenêtres.
« Cette décision relève de la mairie » ; on ne saura pas si les services municipaux de la ville et les forces de gendarmerie étaient informés au préalable.
Toujours est-il que c’est un immeuble vide et inoccupé qu’ont investi les forces en présence venues procéder à l’expulsion de ses occupants avant que ne soit décrétée la prochaine trêve hivernale.
Il n’y avait aucun membre du Collectif, qui, confirme un commerçant de la rue, « n’était pas toujours là et passait rarement la nuit ici ».
« Globalement, conclut Brigitte Cariven, l’opération s’est déroulée dans de bonnes conditions. Aucun souci avec les occupants n’est — donc — déploré et aucune entrave n’a troublé l’ordre public pendant le déroulement des opérations. »
En fin de matinée, la rue a retrouvé son calme sans dérangement important pour les riverains.
Désormais selon Mme Cariven « il appartient à la ville de Saint-Girons de déterminer quelles suites elle souhaite donner à cette affaire », notamment vis-à-vis des membres du collectif.
Pour l’heure c’est un bâtiment totalement clos avec ses briques grisâtres murant les portes qui jouxte les commerces illuminés avoisinants.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (AriegeNews.com, 10 octobre 2012)
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