Communiqué : Les habitants de la ville de Thala entrent en grève à partir du lundi 8 octobre 2012.
L’absence de toute initiative de développement, la détérioration de l’ensemble des dimensions de la vie quotidienne (santé, hygiène, logements, infrastructures sanitaires…) et l’indifférence absolue des autorités centrales et locales (Gouverneur de Kasserine) à l’égard de la misère sans nom vécue par les habitants de cette ville phare de la (leur) révolution conduisent les Thalois à ce mouvement de grève… À suivre.
Thala Solidaire, 8 octobre 2012
Thala : « y en a marre » !
Thala, l’une des villes qui a connu le plus grand nombre de martyrs au moment des évènements de janvier 2011, se plaint toujours de marginalisation.
L’impression générale dans cette ville, est que ses martyrs sont morts pour rien. Aucune lueur d’amélioration de leur situation ; les chômeurs sont toujours chômeurs, on n’a pas rendu justice à leurs martyrs, pas d’investissements notables dans la région…
Las d’attendre, les habitants de la ville ont décidé de passer à l’action. Ils ont commencé aujourd’hui lundi 8 octobre une grève générale qui a paralysé la ville. Toutes les administrations de même que les institutions privées ont baissé le rideau, et le local d’Ennahdha a été fermé.
Les trois principales revendications des habitants sont :
• Faire de Thala un gouvernorat indépendant, car ils ne veulent plus dépendre du gouvernorat de Kasserine, dont ils se considèrent comme le parent pauvre.
• La libération des personnes appréhendées par la police dans le cadre du hold-up d’une agence bancaire depuis quelques mois.
• L’exclusivité du droit d’exploitation des carrières de marbre de la région au profit des enfants de la ville. Ils ne veulent plus d’exploitants étrangers à leur localité.
Il est à remarquer que cette manifestation se déroule dans le calme, sans débordements d’un côté ou de l’autre. On ne signale, pour le moment, aucun affrontement.
Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 8 octobre 2012)
Tunisie : grève générale et menace de désobéissance civile à Thala
Une grève générale a paralysé lundi la ville de Thala, dans la région de Kasserine dans le centre-ouest tunisien gagné par la colère contre le gouvernement sur fond de revendications sociales.
La grève était observée dans l’administration et les commerces pour une partie de la journée, alors que des milliers d’habitants ont défilé dans les rues criant des slogans hostiles au gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.
« Honte à toi gouvernement! », « Thala est en feu », « Thala doit être un gouvernorat », ont-ils crié, réclamant que leur ville devienne un chef-lieu autonome de Kasserine.
Les habitants ont menacé d’entamer « une action de désobéissance civile » dans les prochaines 24 heures si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
« Notre demande d’obtenir un statut de chef-lieu pour Thala a été ignorée par les régimes successifs de Bourguiba et de Ben Ali, elle n’est plus négociable », a déclaré à l’AFP, Mohamed Salah El-Joumli, dirigeant d’un groupe baptisé « Nidaa Thala » (l’Appel de Thala).
Ce responsable a écarté tout lien avec le parti d’opposition Nidaa Tounès dirigé par l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi et affirmé qu’aucun parti politique n’encadrait le mouvement de protestation. « La grève générale n’est qu’un premier avertissement », a-t-il ajouté, appelant le gouvernement à « dépêcher un haut responsable pour négocier ».
La tension est montée à Thala après l’annonce par le gouvernement de mesures jugées insatisfaisantes pour le développement de cette région pauvre et au fort taux de chômage.
Les organisateurs de la protestation jugent notamment insuffisante la décision de rouvrir une usine de marbre employant 200 personnes.
Le gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali a appelé les habitants à « entreprendre un dialogue constructif avec les autorités régionales au sujet de leurs revendications légitimes ».
La ville de Thala, 12.000 habitants selon les statistiques officielles et 40.000 selon Nidaa Thala, est une ville frondeuse plus proche de la frontière algérienne que de son chef lieu. Avec 22 morts, Thala et Kasserine ont payé un lourd tribu au soulèvement qui a renversé Ben Ali en janvier 2011.
Publié par des ennemis de la révolution (L’Orient le Jour, 8 octobre 2012) via Solidarité ouvrière
Thala, la laissée-pour-compte de la révolution
Après Sidi Bouzid, Menzel Bouzaiane, c’est une autre ville du centre, Thala, située près de la frontière algérienne qui se soulève. La ville a observé lundi une grève générale largement suivie pour se rappeler au bon souvenir du gouvernement.
La décision de rouvrir une usine de marbre ayant été jugée largement insuffisante, les habitants menacent d’entamer une action de désobéissance civile si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Ils réclament notamment que leur ville devienne un chef-lieu de gouvernorat et des mesures pour le développement de la région.
Des aspirations légitimes pour une ville qui a payé un lourd tribut à la révolution avec 22 morts et des dizaines de blessés.
Le gouvernement appelle aujourd’hui les habitants « à entreprendre un dialogue constructif avec les autorités régionales au sujet de leurs revendications légitimes ». Que ne l’a-t-on pas fait plus tôt pour prévenir les débordements. Et puis, il faut une bonne dose de naïveté pour penser que la création de … 200 emplois va calmer les esprits dans une région où le taux de chômage est l’un des plus forts du pays. C’est à la fois trop peu et trop tard. Et puis où sont passées les autorités régionales dont le rôle est précisément de trouver les solutions appropriées aux populations qui attendent depuis deux ans de toucher les fruits de la révolution ?
Publié par des ennemis de la révolution (Leaders.com.tn, 8 octobre 2012)
Le gouvernement Jebali réinvente … le marbre de Thala !
Le chef du gouvernement réunit un conseil ministériel, dimanche après-midi, au palais du gouvernement à la Kasbah consacré à un plan d’urgence en faveur de la ville de Thala. Effet d’annonce ou souci d’efficacité ?
« Le conseil ministériel a décidé de faire de la ville de Thala (gouvernorat de Kasserine, nord-ouest) un pôle d’industrie de transformation du marbre », annonce l’agence officielle Tap, comme si Thala n’a pas toujours été, tout au long de son histoire, depuis l’antiquité romaine, « un pôle d’industrie de transformation du marbre » !
Rouvrir les usines fermées
Présidé par le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, le conseil a, également, décidé la réouverture de l’usine de marbre à Thala dans les plus brefs délais et d’y porter le nombre des ouvriers de 150 à 200.
Ouf, il était temps de rouvrir ce qui était fermé : en guise de solutions au développement d’une région abandonnée, n’aurait-on pas pu trouver mieux ?
Dans le même contexte, le conseil a décidé de mettre en place une commission pour trouver des solutions pragmatiques et rapides aux carrières de marbre dont l’activité a été suspendue dans cette région. Composée de représentants du ministère des Domaines de l’État et des Affaires foncières, du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Justice, cette commission doit se rendre aujourd’hui à Thala pour faire un état des lieux des carrières, au cas par cas, indique encore la Tap. On peut aussi compter sur cette commission pour nous réinventer … le marbre de Thala !
Thala en manque de « dialogue positif et constructif »
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, le conseil ministériel d’hier a permis d’examiner les moyens d’activer la loi de finances complémentaire destinée à cette région. Et tout en exprimant sa compréhension face à la marginalisation dont avaient souffert les habitants de Thala ainsi que de plusieurs autres régions sous les anciens régimes, la présidence du gouvernement appelle les habitants de ces régions à engager un « dialogue positif et constructif » avec les autorités locales et régionales concernant « leurs revendications et leurs attentes légitimes ».
Traduire : les habitants de Thala sont priés de cesser de manifester leur colère et de chasser les responsables dépêchés sur place, tous souvent issus du parti islamiste Ennahdha !
La réaction n’a pas attendu : des manifestations ont eu lieu aujourd’hui dans cette ville déshéritée où les habitants, qui ont payé du sang de leurs enfants la chute de la dictature, sont las d’attendre des investissements et des emplois qui ne viennent pas.
Autant dire que le conseil ministériel d’hier à la Kasbah et ses décisions sans lendemain n’ont pas réussi à calmer la colère des gens de Thala, au contraire…
Publié par des ennemis de la révolution (Kapitalis, 8 octobre 2012)
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