[Vive la grève sauvage !] « Nous surveillons la situation, et franchement, ce que nous observons c’est de la pure délinquance »

Grève des routiers sud-africains : au moins six blessés et 45 arrestations

Six personnes ont été blessées en 48 heures et 45 personnes ont été arrêtées jeudi pour des violences, au cours du mouvement de grève des camionneurs sud-africains, qui a démarré lundi sur fond d’échec des négociations salariales, a-t-on appris de source policière.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/008.jpg

La police sud-africaine examine les dégats après l’incendie d’un camion par des routiers en grève le 27 septembre 2012 à Johannesbourg.

La police a enregistré des incidents dans plusieurs grandes villes, notamment des camions caillassés ou incendiés.

Tôt jeudi matin, près de l’aéroport international de Johannesburg, trois personnes ont été blessées, selon la police, citée par l’agence de presse sud-africaine Sapa.

On a reçu des appels venant de la (route) R21 conduisant à Pretoria, une véhicule de livraison a été incendié et deux camions caillassés, a indiqué l’inspecteur Kobeli Mokheseng.

Nous surveillons la situation, et franchement, ce que nous observons c’est de la pure délinquance, a ensuite commenté dans un communiqué le ministre de la Police Nathi Mthethwa, en prévenant que la police passerait à l’action pour réprimer toute violence supplémentaire ou acte d’intimidation.

La puissante confédération syndicale du Cosatu a de son côté appelé les grévistes à s’abstenir de toute violence.

Quarante-cinq personnes ont été interpellées, pour avoir jeté des pierres contre des camions, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la police, Katlego Mogale.

La veille, Durban dans l’est du pays, avait connu des incidents similaires, alors que les négociations salariales entre le syndicat des routiers qui réclame 12% de hausse et le patronat étaient interrompues. Ce dernier propose quelque 8%. Environ 20.000 routiers sont en grève, selon leur syndicat Satawu.

Trois personnes — un chauffeur et deux assistants qui tentaient d’échapper à des grévistes à bord d’une voiture qui s’est ensuite encastrée dans un arbre — ont été hospitalisées, dont l’une pour de sérieuses blessures à la tête, selon le surintendant de la police municipale à Durban, Eugene Msomi.

Dans la périphérie du Cap (sud), des grévistes ont mis le feu à un camion municipal et un camion de livraison de médicaments mercredi, selon la police.

Mardi, la police avait appelé les entreprises à éviter le vieux centre d’affaires de Johannesburg après le caillassage de plusieurs camions par des grévistes.

La violence qui accompagne les grèves en Afrique du Sud est considérée comme un mal nécessaire pour réussir la grève par de nombreux syndicalistes, selon une récente enquête d’opinion conduite par l’institut de recherches Naledi, proche du Cosatu et citée par le quotidien Business Day.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 27 septembre 2012) via Solidarité ouvrière


Charbon : Une nouvelle grève minière en Afrique du Sud

Coal of Africa, une société minière basée à Perth, en Australie mais qui opère en Afrique du Sud, est désormais concernée par les révoltes des mineurs dans le pays. La production a été interrompue ce mardi 25 septembre lorsque des travailleurs se sont mis en grève.

Les travailleurs de Mooiplaats, dans le nord-est du pays, réclament les mêmes augmentations de salaires qu’ont obtenus leurs homologues de Marikana, soit +11 à +22%. Le site emploie 400 personnes et ses réserves sont évaluées à 53 millions de tonnes de charbon.

Cette grève fait suite à celle de Lonmin, puis Gold Fields, Anglo American et Anglo Gold. D’autres compagnies, comme Xstrata, Aquarius et Impala, ont également cessé temporairement leurs activités en Afrique du Sud pour raisons de sécurité.

Presse esclavagiste (Commodesk, 27 septembre 2012)


L’agence de notation Moody’s dégrade la note de l’Afrique du Sud, et de cela on s’en tape. Ce qui nous interesse dans le communiqué ci-dessous, c’est cette réflexion du responsable de l’agence :

« Quant aux raisons qui poussent les mineurs à débrayer sans préavis, sans présenter de revendications dans les formes, et à rejeter le puissant syndicat des mines, le NUM, elle a affirmé que c’était du jamais vu : “Nous étudions le phénomène, et pour l’instant, c’est difficile de dire pourquoi nous avons ça (…)” »

Note d’un correspondant du JL, 28 septembre 2012


Afrique du Sud : Moody’s dégrade la note à Baa1 suite à la crise sociopolitique

L’agence de notation Moody’s a dégradé jeudi d’un cran la note de l’Afrique du Sud, pointant du doigt la faiblesse du gouvernement « à gérer les risques pour la croissance et la compétitivité », alors qu’une crise sociale secoue le secteur-clé des mines depuis plus d’un mois.

La note est abaissée de A3 à Baa1, ce qui risque d’augmenter le coût de financement de la première économie africaine, et d’effrayer un peu plus les investisseurs, déjà échaudés par la multiplication des grèves dans les mines.

Moody’s cite parmi les principales raisons de sa décision « le déclin de la puissance institutionnelle gouvernementale sur fond de stress socio-économique croissant, avec comme conséquence la capacité réduite à gérer les risques pour la croissance et la compétitivité ».

L’agence note également que la marge de manœuvre du gouvernement pour contrebalancer les effets d’une conjoncture mondiale néfaste s’est réduite, « compte tenu de la détérioration des paramètres de la dette du gouvernement depuis 2008, des perspectives incertaines de recettes et du niveau déjà faible des taux d’intérêt ».

Les taux d’intérêt sont fixés à 5,5%, le plus bas niveau depuis plus de 30 ans.

Le climat des investissements est désormais négatif en Afrique du Sud, estime Moody’s, en raison « du manque d’infrastructures, des coûts salariaux relativement élevés en dépit d’un chômage important, et d’inquiétudes sur la stabilité politique future de l’Afrique du Sud ».

Dans un premier commentaire adressé aux médias, Peter Attard Montalto, spécialiste des marchés émergents à la banque japonaise Nomura, n’était guère optimiste : « Alors que les grèves en Afrique du Sud s’étendent à la fois dans le secteur minier et dans d’autres secteurs de l’économie, nous pensons que le risque de nouvelles dégradations par d’autres agences demeure très élevé ».

Fin 2011 et début 2012, les trois principales agence de notation, Moody’s la première en novembre, Fitch en janvier et Standard & Poor’s en mars, avaient tour à tour abaissé la perspective attachée à la note du pays.

Presse esclavagiste (awp/afp, 27 septembre 2012)

Ce contenu a été publié dans Radicalisation des luttes ouvrières, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à [Vive la grève sauvage !] « Nous surveillons la situation, et franchement, ce que nous observons c’est de la pure délinquance »

  1. Ping : [Afrique du Sud] Multiplication des grèves sauvages dans les mines, après le combat victorieux des mineurs de Marikana | Le Chat Noir Emeutier

Les commentaires sont fermés.