[Flics, porcs, assassins] Daranca Gimo « a toujours des difficultés pour se déplacer, pour faire usage de son bras gauche, pour l’adaptation scolaire, et est suivie dans une école spécialisée »

Fillette blessée aux Tarterêts : le projectile pourrait être un « gomme-cogne »

Le projectile qui avait grièvement blessé une fillette en juin 2011 dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne) pourrait provenir d’un tir de lanceur de balles de défense, utilisé par la police, a-t-on appris jeudi auprès de l’avocat de la famille.

Me Elias Stansal, avocat des parents de la fillette, à l’époque âgée de 9 ans, a indiqué à l’AFP que « parmi les hypothèses envisagées, la seule retenue comme compatible avec les blessures est celle de l’utilisation d’un lanceur de balles de défense », un « gomme-cogne », arme qui tire des balles en caoutchouc, confirmant une information de France Inter.

« L’expertise conclut à la compatibilité avec un tir de calibre 40-46, munition d’un lanceur de balles de défense, et exclut qu’il puisse s’agir d’un caillou, d’une bouteille, d’un parpaing. Il est hautement probable que l’origine de la blessure soit une balle de défense », a-t-il précisé.

Me Stansal a souligné avoir demandé à l’expert « à quelle distance, et avec quel angle de tir, un tel projectile peut causer ce type de blessure ».

Le 5 juin 2011, une fillette de 9 ans avait été grièvement blessée, touchée à la tête par un projectile dont l’origine n’avait pu être déterminée.

L’enfant « a toujours des difficultés pour se déplacer, pour faire usage de son bras gauche, pour l’adaptation scolaire, et est suivie dans une école spécialisée », a confié Me Stansal.

Le soir des faits, des policiers avaient été caillassés par une trentaine d’assaillants alors qu’ils sécurisaient l’intervention de pompiers, dans le quartier réputé sensible des Tarterêts. Pour se dégager, les policiers avaient fait usage de « gomme-cogne », armes d’auto-défense qui tirent des balles en caoutchouc.

Outre la fillette de 9 ans, les échauffourées avaient fait une autre victime, une personne majeure qui avait aussi porté plainte. Une information judiciaire contre X avait été ouverte le 20 septembre 2011 à Évry, pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours sur mineure de 15 ans, avec usage d’une arme ».

Le Défenseur des droits avait annoncé en mai une « réflexion » sur l’usage des lanceurs de balles de défense, ainsi que sur l’utilisation du pistolet à impulsion électrique de type Taser. Cette étude est toujours en cours.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (tempsreel.nouvelobs.com, 27 septembre 2012)


Tarterêts : l’expertise qui relance l’affaire Daranca

Un an après des échauffourées aux Tarterêts, une fillette de 9 ans souffre toujours de graves séquelles. Ses blessures ont pu être causées par une arme du même type que celle des policiers.

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Corbeil-Essonnes, le 6 juin 2011. Après qu’une fillette eut été atteinte par un projectile la veille, des incidents avaientt opposé une quarantaine de jeunes aux policiers.

Qui a blessé la petite Daranca ? Plus d’un an après les faits, les parents de cette fillette de Corbeil-Essonnes connaîtront peut-être bientôt la vérité. Un rapport de 202 pages, réalisé par un expert balistique et un médecin, apporte des éléments nouveaux dans ce drame des Tarterêts.

Le 5 juin 2011, peu avant 20 heures, les sapeurs-pompiers viennent éteindre des incendies de véhicules dans ce quartier sensible. La police, également présente, est caillassée par une trentaine de jeunes et réplique avec des balles de défense. Au cours des échauffourées, Daranca Gimo, 9 ans et demi, est touchée à la tempe droite mais par qui ? Dans la confusion, les gaz lacrymogènes et la fumée des feux de voitures, difficile de déterminer la nature et l’origine du tir. Dans son rapport rendu en août 2011, la police des polices n’a pas pu répondre à cette question. Le 20 septembre 2011, une information judiciaire est ouverte, un juge d’instruction saisi et une expertise demandée. Revue de détail des conclusions que nous avons pu consulter hier.

Que dit précisément ce rapport ?

Après un bref rappel des plaies de l’enfant, les experts reviennent sur les projectiles potentiellement lancés ce 5 juin 2011. « L’aspect des lésions photographiées et la description initiale des blessures en région temporale sont en faveur d’un projectile non pénétrant, et non d’un parpaing ou d’un caillou […]. Une bouteille de bière ne présente pas les caractéristiques nécessaires pour causer la lésion circulaire et la linéaire plus antérieure », écrivent-ils. Même conclusion pour la grenade lacrymogène. Restent donc les balles de défense tirées par les policiers. « L’image du scanner […] est compatible avec la propagation de l’onde de choc sur les modèles expérimentaux de projectiles balistiques », affirment les spécialistes avant de conclure : « Au total, un projectile de calibre 40 × 46 mm (lanceur de type GL-06) n’est pas caractéristique mais est compatible avec les deux blessures temporales droites. » Me Elias Stansal, l’avocat de la famille, résume : « C’est un élément scientifique qui vient corroborer ce qu’a été le sentiment de départ de la mère de Daranca qui a vécu la scène. »

Qu’est-ce que cela change ?

« Ce n’est pas une expertise qui va donner l’alpha et l’oméga de l’histoire », réagit-on au parquet d’Évry qui n’a pas encore « pris connaissance du document ». « Le juge d’instruction peut très bien demander une contre-expertise. C’est un élément du dossier qui était attendu, un parmi d’autres. » Une source policière souligne qu’« il y a une nuance entre compatible et pas caractéristique ». Selon elle, « le tir peut provenir d’un gomme-cogne, une arme que les voyous utilisent et dont la balle est à peu près de même dimension ». Me Stansal estime de son côté que ce rapport est déterminant : « Nous ne sommes pas dans la certitude absolue mais les termes apportent un degré de probabilité assez important. Si ça vient des jeunes qu’on me le prouve ! » L’avocat souhaite un complément d’expertise afin de préciser à « quelle distance ce projectile peut-il occasionner ce type de blessure » et déterminer l’angle de tir. « J’aimerais que les policiers soient réentendus, ajoute-t-il. J’espère que nous identifierons le tireur car la famille a besoin de savoir la vérité. Il y aura un procès si on sait qui est-il ou si on arrive à prouver qu’il y a eu un manquement dans le déroulé de l’opération. » En attendant, l’instruction suit son cours.

Pourquoi les conclusions arrivent si tard ?

Une question que Me Stansal ne cesse de soulever : « Si l’expertise avait été faite immédiatement, on aurait pu avoir plus de certitude. Là, elle a été réalisée à partir des photographies de la blessure et en examinant Daranca un an après. » Pendant trois mois, le parquet a piloté les investigations puis a trouvé plus souhaitable de les laisser à un juge d’instruction qui a pu diligenter les expertises. « Certaines peuvent être rapides, d’autres prennent plus de temps car il y a des vérifications à faire », suppose-t-on au parquet.

Comment se porte l’enfant ?

Victime d’« un traumatisme crânien grave » d’après le certificat médical dressé le soir même, Daranca est restée trois semaines dans le coma. Plus d’un an après, la fillette garde des séquelles. « Elle a des problèmes au bras gauche et elle boite, confie son père. Elle est dans un centre de rééducation et suit une école adaptée. » L’expertise évoque une « hémiplégie gauche aujourd’hui régressive mais persistante au niveau des membres supérieurs et inférieurs gauche ainsi que des troubles intellectuels avec régression scolaire et troubles du comportement ». Et constate la nécessité de suivre « un traitement antiépileptique quotidien ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Marie d’Ornellas, LeParisien.fr, 28 septembre 2012)

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