[Épinay-sur-Seine] « Nous ne sommes pas opposés à la vidéosurveillance »

Toujours plus de caméras à Épinay

La ville pionnière de la vidéosurveillance dans le 93 va accroître son dispositif de plus de 130% d’ici au printemps, en privilégiant la haute définition et la fibre optique.

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Épinay-sur-Seine, jeudi. Les images des caméras sont traitées par le centre de supervision urbaine, installé dans les locaux de la police municipale.

Avec bientôt une caméra pour 386 habitants, Épinay-sur-Seine est en passe de devenir l’une des villes les plus vidéosurveillées de France. Au printemps 2013, cette commune de 54’000 habitants comptera pas moins de 140 caméras, contre 60 actuellement. Et ce n’est pas fini. La ville, qui dispose déjà d’une autorisation préfectorale pour 160 caméras, devrait obtenir dans les semaines à venir une nouvelle autorisation, valable cinq ans, pour 201 caméras.

« Nous allons en installer une quinzaine dans le centre-ville d’ici fin décembre, précise Stéphane Mabilleau, directeur général adjoint à la mairie. Nous souhaitons qu’en septembre 2013, à l’ouverture du nouveau centre commercial Auchan, le centre-ville soit entièrement sous surveillance. Nous prévoyons une quarantaine de caméras supplémentaires chaque année. »

Le coût des 76 caméras, qui doivent être installées d’ici au printemps, est considérable : 1,8 M€. Il sera financé à hauteur de 700’000 € par des subventions du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIDP) et de 1,1 M€ par la ville. « Cela a effectivement un coût, commente le maire (centre droit) Hervé Chevreau. Mais c’est un outil efficace. La vidéosurveillance permet de sécuriser des sites et d’élucider de nombreuses affaires. »

Pas d’effectif supplémentaire pour surveiller les écrans

Soucieuse d’améliorer la qualité des images filmées et donc leur exploitation, la commune entend désormais se doter d’appareils numériques haute définition à infrarouge. Elle va également utiliser de plus en plus la technologie de la fibre optique, plus performante que celle du sans-fil.

Comme précédemment, les caméras, dispersées sur tout le territoire et plus particulièrement dans le centre-ville, le quartier d’Orgement et à la cité des Presles, filmeront la ville 24 heures sur 24. Les images continueront d’être traitées au centre de supervision urbaine (CSU) installé dans les locaux de la police municipale et opérationnel de 7 heures à 23 heures. « Nous avons huit opérateurs et un chef de salle affectés à cette mission, indique Pascal Legros, le chef de la police municipale. Il n’est pas prévu d’augmenter cet effectif. Nous ciblerons donc la surveillance en fonction de l’activité délinquante. »

Toutes ces vidéos seront transférées dans les semaines à venir au commissariat. Les policiers nationaux n’auront donc plus à se déplacer aussi souvent dans les locaux de la police municipale. Des caméras dotées de la technologie Lapi, qui permet la lecture automatique des plaques d’immatriculation, seront par ailleurs positionnées à des endroits stratégiques afin de lutter contre les infractions au Code de la route en matière de stationnement. Un véhicule de la police municipale sera également équipé très prochainement de cette technologie, très utile pour repérer les véhicules volés. Enfin, chaque voiture de la police municipale dispose depuis juin d’une caméra qui filme les interventions.

Face à cette déferlante de caméras, l’opposition tire la sonnette d’alarme. « Nous ne sommes pas opposés à la vidéosurveillance, explique Yannick Trigance, conseiller régional et conseiller municipal (PS). Elle est utile sur certains sites sensibles, la gare, des parkings… Mais, aujourd’hui, le maire ne mise que sur la vidéosurveillance. Il refuse de mettre en place des correspondants ou des médiateurs de nuit. Or, la lutte contre l’insécurité passe avant tout par une présence humaine renforcée. »

Attaqué, Hervé Chevreau réplique : « Nous avons mis en place avec le conseil général deux nouveaux clubs prévention à Orgement et à la cité des Presles-la Source. Depuis mon élection, en 2001, je réclame par ailleurs des effectifs supplémentaires pour le commissariat de police et sa reconstruction, sans succès. »

Des poteaux renforcés contre le vandalisme

La vidéosurveillance gêne les trafiquants. En août et septembre 2011 puis en mars et mai 2012, quatre des pylônes qui supportent des caméras de vidéosurveillance dans le quartier Orgement ont été coupés avec une scie électrique. Ces caméras étaient installées sur un lieu de deal d’héroïne.

À la suite de l’interpellation en flagrant délit en mai d’un des auteurs de ces dégradations, deux dealeurs d’héroïne ont été arrêtés et condamnés à de la prison ferme. « C’est la preuve que la vidéosurveillance est utile, commente Stéphane Mabileau, directeur général adjoint. Mais ces dégradations ont un coût très élevé pour la ville : 78’000 €. » Afin de limiter les risques de vandalisme, la ville a décidé d’installer sur les sites les plus sensibles des poteaux en béton et acier de 80 cm de diamètre.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Nathalie Perrier, LeParisien.fr, 25 septembre 2012)

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Une réponse à [Épinay-sur-Seine] « Nous ne sommes pas opposés à la vidéosurveillance »

  1. A.D. dit :

    « Afin de limiter les risques de vandalisme,… »
    faut voir de mettre des caméras pour filmer les autres caméras, c’est ça la solution, bande d’imbéciles.
    Des caméras qui surveille d’autres caméras, puis etc…à l’infini, mais c’est toujours la même histoire qui revient : qui surveillera la caméra qui surveille la caméra qui surveille la caméra qui surveille…scuze, je m’y voyais.

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