[Toulouse] Communiqué de presse des habitant-e-s du 22 rue Demouilles

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Une fois de plus, l’État à travers son bras justicier et armé veut nous remettre à la rue !

Demain, le 22 rue Demouilles (ancien siège de l’URSSAF Haute-Garonne) occupé depuis 10 jours, passe en procès au TGI à 9h30. De ce bâtiment de 5400 m², vide depuis 6 ans et toujours invendu ; nous en avons fait un lieu de vie pour une centaine de personnes et collectifs qui Se sont déjà fait expulser des espaces qu’ils avaient libérés toute l’année.

Pour toutes ces personnes, femmes, familles et enfants, à nouveau c’est la menace de l’expulsion, l’épée de Damoclès du « retourne à la rue et démerde-toi ! »

Le CREA (Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion), Sloli, Émergence, le GPS (Groupement pour la défense du travail social), d’une rencontre entre divers collectifs et énergies individuelles, a émergé cette grande réquisition 22 rue Demouilles ; témoignage de notre force à nous entraider, à être solidaire, à se projeter ensemble dans l’alternative et l’initiative populaire.

Les preuves ne sont plus à faire ! La présence de ces collectifs dans  les différents quartiers de Toulouse pendant quelques mois ou quelques années ont enrichi des espaces gentrifiés d’une envie de partager, de se rencontrer et de vivre ensemble.

Leur seule réponse face à cette entraide populaire ? Deux mots : répression et violence. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est  toujours la même rengaine ! Face à ce petit refrain, on continue et on se renforce ! Les enjeux sont la défense du bâtiment, de choix de vie,  d’alternatives à la société de consommation capitaliste et aux villes polissées et policées.

La réappropriation de son quartier, de sa ville, de ses relations sociales, ça vous concerne aussi !

Venez nous voir, discuter, et échanger.

Rejoignez-nous le jeudi 13 septembre à 9h devant le Palais de Justice, 2 allée Jules Guesdes.

Les habitant-e-s du 22 rue Demouilles


Expulsé de force, le Centre Social Autogéré se trouve un nouveau bastion

Le 28 août dernier, sous injonction préfectorale, les forces de l’ordre avaient délogé les résidents du centre social, alors implantés dans les anciens bâtiments de l’Afpa. Depuis le 3 septembre, ils occupent les bureaux abandonnés de l’Urssaf rue Demouilles. Pour le collectif Crea et les associations qui soutiennent la cause, le combat continue. Coûte que coûte.

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Depuis le 3 septembre, le Créa occupe les bureaux abandonnés de l’Urssaf rue Demouilles.

Un de perdu, un de retrouvé. « Il y a plus de dix mille logements vides à Toulouse. Nous avons un grand choix » ironise Said Mohamed, l’un des résidents. Accolée au portail automatique, une affichette « Zéro personne à la rue ! » plante l’atmosphère. Une nouvelle structure d’accueil qui n’est située qu’à quelques encablures de celle de l’Afpa, désormais murée. Hazel et son amie, que nous appellerons Sarah, racontent les conditions d’une expulsion en grande pompe. « Vers six heures du matin, le quartier était bouclé et presque tous les corps de police imaginables ont débarqué. Ils ont cassé les fenêtres du premier étage pour pénétrer dans le bâtiment et ont saccagé les lieux. Grâce aux nacelles des pompiers, des CRS de montagne sont montés sur le toit pour appréhender quatre de nos résidents. Un de nos camarades s’est même fait tazé à cinq reprises ». D’autres personnes, qui tentaient de bloquer l’accès au pont des Demoiselles lors de l’intervention, auraient subi des coups. Pas de quoi impressionner précaires et travailleurs sociaux, habitués à ce genre de traitement. « Suite à l’expulsion, encore plus de gens sont venus ici pour trouver un hébergement. C’est une mauvaise stratégie de la part de la préfecture » juge la jeune fille. Ces locaux, raccordés d’origine à l’eau et l’électricité, s’étendent sur près de six mille mètres carrés. Une vaste surface que la ville de Toulouse laisse étonnamment vacante depuis six ans. C’est dire si l’aubaine était toute trouvée.

« Une action citoyenne »

Une semaine a suffit au collectif Crea pour reloger ses hôtes. Durant cette période, les expulsés se sont dispatchés, hébergés les uns les autres dans un esprit d’entraide et de débrouille. L’une des résidentes, surnommée « Jeanne de Toulouse », insiste sur ce point. « Notre principal objectif est de loger toutes ces personnes qui vivent dans des conditions pénibles et insalubres. C’est aussi une façon de vivre alternative, basée sur la solidarité et la gratuité. En clair, de récréer des rapports humains dans une société où seule l’économie prime ». Pour Said Mohamed, rendre habitables les deux grands bâtiments de la rue Demouilles n’est qu’un début. « Beaucoup d’autres familles ont besoin de logements. Nous allons investir toute la place dont nous avons besoin. Aucun local vide ne sera épargné, en particulier ceux des banques et des assurances. Ces riches directeurs, tous propriétaires de résidences secondaires, veulent revendre ces bâtiments et spéculer dessus. Nous ne sommes pas d’accord ». L’homme développe également des revendications précises. « C’est une action citoyenne avant tout. Les prix des loyers sont hors d’atteinte, ils doivent être revus à la baisse. Nous voulons exercer nos droits et pouvoir occuper l’espace. Il est impératif que l’occupation soit aujourd’hui considérée comme une réquisition, de manière à faire exister ces lieux. C’est une question de justice ».

Leur presse (Christophe Guerra, ToulouseInfos.fr, 11 septembre 2012)

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