Orléans. Des policiers accueillis à coups de pierre à l’Argonne
Les fonctionnaires ont été pris à parti lundi soir alors qu’ils intervenaient sur une tentative de vol de moto.
Lundi soir, 20 heures. Une alarme retentit rue Hauchecorne, dans le quartier de l’Argonne, à Orléans. En arrivant sur place, les policiers découvrent un groupe d’adolescents autour d’une moto. Les fils de l’engin sont à demi arrachés : on a tenté de forcer le contact. À la vue des forces de l’ordre, les jeunes garçons prennent la fuite. Ils sont vite rattrapés. Mais alors qu’ils sont interpellés pour être emmenés au commissariat, un autre groupe s’interpose.
La mairie de quartier prise pour cible
Des pierres sont lancées en direction des policiers. L’un d’eux est touché à la jambe. Sans gravité.
Les fonctionnaires préfèrent quitter les lieux, emmenant avec eux les adolescents – le plus jeune a 13 ans – soupçonnés du vol.
Le lendemain matin, une opération de police permet d’interpeller cinq autres adolescents âgés de 17 à 19 ans, identifiés la veille comme ayant participé aux violences. Dans les heures qui suivent, des vitres de la mairie de quartier et une demi-douzaine de voitures sont endommagées.
Quatre des cinq adolescents devaient être jugés en comparution immédiate hier. Ils ont demandé un délai pour préparer leur défense. Le procès se tiendra le 28 septembre
En raison de « l’extrême gravité des faits », le tribunal a décidé de placer en détention les quatre lycéens. Les autres adolescents interpellés dans le cadre de la tentative de vol ont, eux, été relâchés.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (larep.fr, 7 septembre 2012)
Orléans. Florent Montillot veut obtenir « l’éviction du quartier » de l’Argonne des familles de délinquants
L’adjoint chargé de la sécurité à Orléans réclame une procédure de résiliation du bail du logement de familles qu’il accuse d’être à l’origine des récents incidents à l’Argonne.
La menace de l’expulsion locative est brandie par la mairie à l’encontre des quelques familles dont les enfants sont les responsables présumés des troubles causés ces dernières semaines dans le quartier de l’Argonne (lire par ailleurs).
« On a sur ce microsecteur, rues Berlioz et Couperin, trois ou quatre familles bien identifiées depuis plus d’un an par les voisins, les polices municipale et nationale, qui posent problème », énonce Florent Montillot, qui a décidé de mettre en œuvre « deux actions au civil : le remboursement des vitres brisées de la mairie et, avec l’office public de l’habitat (OPH), une procédure de résiliation de bail. »
L’élu mise sur la procédure pénale engagée contre quatre jeunes soupçonnés de violences sur les forces de l’ordre pour étoffer l’action civile contre leurs familles. La demande d’expulsion devant être remise au juge d’instance par l’OPH.
L’idée de sanctionner à la fois parents et enfants n’est pas nouvelle, le maire adjoint à la tranquillité publique, prévention, réussite et intégration la développe depuis une dizaine d’années. « On ne peut pas soutenir financièrement des familles qui rendent la vie impossible à tout un quartier », déclarait Florent Montillot en 2006 à La Source, lors de la mise en place du couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans, détaillant l’arsenal répressif que la mairie envisageait de prendre envers les parents, pouvant aller jusqu’à l’expulsion du logement. « L’Argonne, c’est un quartier de 8.000 habitants, qui va de mieux en mieux. Il ne s’agit que de trois-quatre familles », répète encore Florent Montillot avant d’assurer : « Ça peut durer trois mois, six mois, neuf mois, nous irons jusqu’au bout de la procédure. »
« Un dossier étoffé »
Une mesure à valeur d’exemple, mais qui, hier, n’avait pas encore été enclenchée. « L’OPH n’a, à ce jour, pas été saisi de demande d’expulsion par la ville d’Orléans, précise Jérémy Benoît des Résidences de l’Orléanais. « Il s’agit d’un trouble sur la voie publique, même si on en subit les conséquences. Il faut arriver devant le juge avec un dossier étoffé, prouver la répétition des nuisances leur durée et leur origine », complète le directeur du patrimoine, qui confirme pourtant que des cas semblables ont déjà abouti devant le tribunal.
Longue à mettre en œuvre, cette solution fait débat. « Le droit à la tranquillité et à la sécurité des personnes et des biens, c’est très important. Mais l’expulsion d’une famille qui sème le trouble, c’est reporter le problème ailleurs », déplore Michel Ricoud, président de la CNL et élu communiste. Un point de vue partagé par la conseillère générale socialiste de l’Argonne, Micheline Prahecq, pour qui le suivi social reste essentiel.
Dans les années 1990, le quartier de La Source était confronté à cette même problématique. Si la question de déplacer des familles avait été abordée, Marie-Madeleine Mialot (PS), alors adjointe aux affaires sociales, plaidait pour « retirer ces enfants de ces quartiers et les placer dans des établissements spécialisés ». Un débat lui aussi d’actualité.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Aurore Malval, larep.fr, 12 septembre 2012)