[Afrique du Sud] « Ils pensent qu’on s’amuse quand on est au fond de la mine »

Afrique du Sud : deux producteurs de platine paralysés par la grève

Les mines de Lonmin et Amplats, deux des plus gros producteurs mondiaux de platine, restaient paralysées jeudi par un conflit social autour des salaires, exacerbé par la fusillade qui a fait 34 morts le mois dernier parmi les mineurs de Marikana.

Le géant minier anglo-sud-africain Anglo American, maison-mère d’Amplats, producteur de 40% du platine mondial, avait suspendu mercredi l’activité de ses cinq sites dans la région de Rustenburg.

Avec 76.000 employés en Afrique du Sud, Anglo American est le premier employeur privé du pays. Elle détient 80% d’Amplats.

Jeudi matin, des milliers d’employés d’Amplats ont convergé vers un stade appartenant au site de la mine. Ils réclament de substantielles augmentations de salaire, et attendent que la direction réponde à leur demande.

De son côté, Anglo American ignorait dans un premier temps leurs revendications, affirmant que ses employés n’étaient pas en grève et que les agitateurs étaient des éléments extérieurs à la mine.

Officiellement, les cinq sites ont été fermés pour raisons de sécurité et pour protéger les mineurs de “menaces et intimidations” de ceux qui veulent les empêcher de travailler.

Venus par petits groupes, à pied ou en minibus, parfois armés de bâtons ou d’armes traditionnelles, les mineurs rassemblés dans le stade ont tenu un meeting. Des unités de police étaient stationnées à distance respectable.

“On est contents, c’est ce qu’on voulait”, a assuré à l’AFP l’un des mineurs, Victor Mogale, 46 ans, commentant la fermeture de sa mine.

“Ça nous va bien”, renchérissait son collègue Thebe Maswave, 36 ans, “la mine peut fermer. Quand ils ouvriront de nouveau, ils sauront combien il faut nous payer. Pour le moment ils ne savent pas. Ils pensent qu’on s’amuse quand on est au fond de la mine”.

À distance du stade, le site était plongé dans le silence. Les grilles des puits étaient fermées, gardées par des vigiles.

Un autre mineur, Samuel Molefe, 51 ans, expliquait : “Nous voulons une augmentation, une vie meilleure. Entre 10.000 et 12.000 rands” (920 à 1.100 euros) par mois. Il affirme gagner actuellement 7.000 rands, avantages compris.

D’autres employés d’Amplats ont confirmé être en grève, disant réclamer 14.500 rands (1.350 euros).

À quelques kilomètres de là, les installations de Marikana, exploitées par le groupe britannique Lonmin, étaient toujours au ralenti, avec un absentéisme dépassant les 90% depuis plusieurs jours.

Leur presse (Agence Faut Payer, 13 septembre 2012) via Solidarité ouvrière

Ce contenu a été publié dans Radicalisation des luttes ouvrières, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à [Afrique du Sud] « Ils pensent qu’on s’amuse quand on est au fond de la mine »

  1. Ping : [Afrique du Sud] « Ils pensent qu’on s’amuse quand on est au fond de la mine » | LE JURA LIBERTAIRE | Afrique | Scoop.it

Les commentaires sont fermés.