Chine : un homme meurt en commettant un attentat dans un bâtiment officiel
Un villageois en colère contre les autorités de sa région dans l’est de la Chine a fait détoner lundi des explosifs dans un bâtiment gouvernemental, trouvant la mort et blessant six personnes, a rapporté la presse d’État.
Qu Huaqiang, un « pétitionnaire mécontent », a accompli son geste dans un édifice officiel de la ville de Tengjia, dans la province du Shandong, a indiqué l’agence Chine nouvelle. Sans préciser si les victimes étaient des fonctionnaires du gouvernement.
L’acte désespéré de M. Qu a été salué par de nombreux internautes, qui ont critiqué l’inanité du système des pétitions qui, en Chine, permet théoriquement de s’adresser à un niveau administratif supérieur pour obtenir réparation d’un préjudice.
En pratique les pétitionnaires n’arrivent presque jamais à faire reconnaître la validité de leurs doléances, ce qui pousse les habitants à se rebeller, ont-ils souligné.
« Voici un bon camarade qui n’a pas eu peur de se révolter. Je lui rends hommage », a ainsi écrit un internaute nommé Nizhigala.
Les expropriations de logements et de terrains sont l’une des causes fréquentes de protestations, parfois très violentes, en Chine. Mais les attentats suicide restent rares dans le pays.
La question des pétitionnaires étant sensible, Chine nouvelle a fait disparaître de ses dépêches ultérieures le terme « pétitionnaire mécontent ».
Une femme s’était fait exploser en mai dans le sud-ouest du pays alors qu’elle négociait des compensations financières en contrepartie de la démolition de sa maison, tuant deux autres personnes et en blessant 14.
Et en mai 2011 un chômeur de 52 ans se disant victime d’une injustice avait perpétré un triple attentat à proximité de bâtiments publics de la ville de Fuzhou, dans la province du Jiangxi (est), faisant quatre morts, dont lui-même.
Les associations de défense des droits de l’Homme dénoncent régulièrement des actions déloyales de responsables provinciaux pour empêcher des pétitionnaires de manifester ou d’adresser leurs doléances au gouvernement central.
Presse (Liberation.fr, 3 septembre 2012)