Cross Cutting Continues in Russia
A wooden Orthodox Christian cross has been chopped down in the Altai region of Siberia, police said.
It is not clear when exactly the crucifix in the village of Topuchaya was destroyed, however the region’s police press service said it could have happened Monday evening or the early hours of Tuesday.
No further details were available.
The incident comes some two weeks after four crosses were cut down in Russia’s regions by a group who said the act was « revenge » for a two-year jail sentence handed out to three members of the all-female anti-Putin band Pussy Riot, in a case which divided Russian society and sparked a wave of protest actions in support of the group.
Activists from the Ukrainian feminist group Femen cut down a wooden crucifix with a chainsaw in the center of the country’s capital, Kiev, in mid-August in support of the Pussy Riot trio.
The band members were jailed after a protest at Moscow’s largest cathedral over Orthodox Church support for Putin ahead of the March presidential polls that returned the former KGB officer to the Kremlin for a third term.
A senior Moscow priest, Dmitry Smirnov, said the cross attacks amounted to a declaration of war against the Orthodox Church.
Leur presse (RIA Novosti, 4 septembre 2012)
Croisade vandale : qui veut la peau des objets sacrés orthodoxes et pourquoi ?
Depuis que les Pussy Riot ont prononcé leur « prière punk » dans le temple orthodoxe du Christ Sauveur, les thèmes religieux ne quittent pas les unes des sites d’information et des antennes télé.
Pratiquement toute la frange active de la société s’est retrouvée, de gré ou de force, entraînée dans un débat sur l’Église orthodoxe russe (RPTs), l’art contemporain et la politique. Diverses forces politiques ont commencé de spéculer énergiquement sur les thèmes religieux – les uns organisant des patrouilles orthodoxes, les autres se jetant sur le Patriarche. Cependant, après que quatre croix chrétiennes ont été abattues dans les oblasts d’Arkhangelsk et de Tcheliabinsk, il devient évident que ce vif « débat » est allé trop loin et a acquis un caractère clairement provocateur.
Dans la nuit du 24 au 25 août, quatre croix ont été sciées dans les oblasts d’Arkhangelsk et de Tcheliabinsk. Cet acte de vandalisme avait été précédé d’une action des féministes ukrainiennes de Femen, qui avaient scié, à Kiev, une croix catholique en mémoire des victimes des répressions staliniennes le jour où a été prononcé le verdict contre Pussy Riot. Un signe pour exprimer leur soutien aux jeunes femmes condamnées.
Les membres de Pussy Riot condamnées n’ont, elles, pas approuvé l’action des féministes ukrainiennes ; mais ces dernières n’en ont pas semblé le moins du monde gênées et ont continué « de scier, avec un zèle redoublé, cette pourriture pseudo-religieuse pour en débarrasser le corps de la Rus’ martyre ».
Les Femen ont déclaré à Rouski Reporter online ne pas être directement reliées à l’abattage de ces croix, admettant cependant l’existence d’un lien de parenté spirituelle. Ayant auparavant annoncé le début d’une série d’actions intitulée Krestopoval (« Renversement des croix », ndt), dans le cadre de laquelle elles promettaient d’abattre des croix sur le territoire russe, elles ont confié à RR online n’avoir pas l’intention de renoncer à leur projet : l’attention redoublée des services secrets sur Krestopoval nous contraint à agir plus scrupuleusement et avec plus de considération. Vu que nous n’agissons pas de façon anonyme et que nous ne portons pas de masque, notre action de découpage des croix sera immortalisée par la presse.
La sulfureuse prière-punk « Vierge-Marie, chasse Poutine » avait provoqué une vague de controverses sur le fait de savoir si l’action des Pussy Riot était politique ou antireligieuse. Si les attaques contre les croix n’ont en comparaison, semble-t-il, pas le moindre lien avec des motifs politiques, les Femen se sont pourtant efforcées d’en expliquer le sens : Krestopoval porte trois messages distincts.
Premièrement, politique : celui qui scie une croix proteste contre la trinité très concrète et pas du tout sainte des « Poutine, Medvedev, Goundiaïev », dont précisément l’unité a conduit aux actuelles stagnation et dépression de la Russie. Deuxièmement, athée : c’est une protestation contre la fusion de l’Église et de l’État, contre la propagation religieuse dans les établissements d’enseignement moyen et supérieur. Troisièmement, anti-OPA : l’installation de ce que l’on appelle les croix de chemin, c’est une technique ecclésiastique criminelle de capture, de raid sur un territoire – selon le schéma : d’abord une croix, puis une chapelle, puis une église, un monastère ou n’importe quel autre établissement commercial. Figurez-vous que « ces conquêtes barbares sont le fléau des grandes villes post-soviétiques ».
Si l’action de Pussy Riot a véritablement divisé la société en profondeur, Femen et leurs « intoxications spirituelles » y sont beaucoup moins bien parvenues. À côté des austères répliques des représentants de l’Église orthodoxe russe et de l’État, de nombreuses autres personnes sont intervenues dans le même sens. Le président du Congrès des organisations et associations juives de Russie Zinovi Kogan a qualifié l’action des vandales de « répugnante » ; le mufti de Moscou et premier vice-président de la gestion spirituelle centrale des musulmans de Russie, Albir Krganov, de « sacrilège pour n’importe quelle religion ». Quant à Iouri Chevtchouk, musicien et partisan actif du mouvement de protestation, il a prié dans une lettre ouverte les « chères fanatiques » de « laisser la Russie tranquille » et de « ne pas nous sauver ». Jusqu’à l’avocat de Pussy Riot Nikolaï Pozolov qui a condamné indirectement l’action, même s’il l’a considérée comme une provocation visant les autorités. Et les médias mondiaux, qui avaient majoritairement salué la « prière punk » dans le temple du Christ Sauveur, se sont limités pour cette fois à d’avares commentaires informatifs.
Leur presse (Traduit du russe [Russkiï reporter] par lecourrierderussie.com, 3 septembre 2012)
Russie : reliques volées dans une église
Des reliques de 13 saints ont été volées dans une église dans le centre historique de Saint-Pétersbourg, a indiqué aujourd’hui la police locale, un incident qui intervient après le récent saccage de croix en bois dans deux autres régions de Russie.
« Un inconnu a pénétré dans l’église Sainte-Catherine et volé des reliques de treize saints, parmi lesquels Saint-Nicolas et Saint-Alexandre Nevski », a précisé la police de l’ancienne capitale impériale. « Il n’est pas très clair pour quelle raison ce vol a été commis. Il est peu probable que ce soit pour en tirer un profit », a déclaré un responsable la police, Vladisslav Kirillov.
En fin de semaine dernière, plusieurs grandes croix en bois dans des lieux publics ont été découpées et saccagées par des inconnus dans la région d’Arkhangelsk (Nord) et de Tcheliabinsk (Oural), suivant l’exemple donné quelques jours auparavant par des militantes du groupe féministe ukrainien Femen à Kiev, selon l’agence Interfax.
La semaine dernière, une membre des Femen aux seins nus a abattu à la tronçonneuse une grand croix en bois devant des caméras à Kiev, en signe de soutien aux trois femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot condamnées le 17 août à deux ans de camps pour une « prière » contre Vladimir Poutine. Les jeunes femmes ont été reconnues coupables de « hooliganisme » et d' »incitation à la haine religieuse » après avoir chanté en février une « prière » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de « chasser Poutine » du pouvoir.
Cette affaire a acquis un retentissement international et la condamnation a été vivement critiquée à l’étranger où elle a été qualifiée de « disproportionnée ».
Leur presse (Agence Faut Payer, 29 août 2012)
Pussy Riot, Femen : toutes des « hooligans »
Les autorités ukrainiennes ont engagé une enquête pénale contre une activiste de Femen, qui a détruit, le 17 août, un monument religieux en plein centre de Kiev en guise de soutien aux membres de Pussy Riot, quelques heures avant leur condamnation. Sur son blog, le groupe se dit victime d’une « traque à grande échelle » par les autorités ukrainiennes.
Le ministère de l’intérieur ukrainien a annoncé avoir engagé une enquête pénale pour « hooliganisme » et « destruction de biens » contre l’activiste de Femen, Inna Shevtchenko. Celle-ci, torse nu barré de l’inscription « Free Riot » en soutien aux activistes de Pussy Riot, a découpé vendredi dernier à la tronçonneuse une croix de bois sur la place de l’indépendance à Kiev.
« Le ministère de l’intérieur a ordonné une traque à grande échelle des militants de Femen, dont le bureau a été assiégé la nuit entière par les forces spéciales », a déclaré l’organisation dans un communiqué de presse, ajoutant que ses membres n’exprimaient aucun regret et qu’elles étaient prêtes à assumer les conséquences de leurs actes.
Ce week-end, Femen a appelé à une « guerre sainte » pour la liberté de la femme, et annoncé sur son site son intention de s’attaquer aux églises russes en bois.
De son côté, le porte-parole de la police de Kiev assure qu’aucune action répressive n’a été intentée par les forces de l’ordre : « Les faits relèvent de la justice pénale, une enquête a donc été initiée. Nous avons eu connaissance de l’incident par le biais des médias et nous ne pouvons accuser personne pour l’instant », a affirmé samedi Igor Mikhalko.
Dans un communiqué, l’Église orthodoxe ukrainienne a réagi au coup d’éclat de l’organisation féministe en déclarant « ces femmes se sont manifestement engagées sur le chemin du blasphème et du sacrilège ».
Érigée après la « révolution orange » en mémoire des victimes de la répression stalinienne, la croix, catholique et non orthodoxe, se trouvait sur l’ancien emplacement des locaux de la Tchéka ukrainienne.
Leur presse (Marc Bertrand, lecourrierderussie.com, 20 août 2012)