[Toulouse] Expulsion du CREA

http://juralib.noblogs.org/files/2012/08/0.jpgExpulsion du crea en cours / besoin de monde/ URGENT

C’est quoi ce raffut ?

C’est le bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté qui suffoquaient déjà. C’est l’expulsion maintenant et manu militari par la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 70 allée des demoiselles. Pour 40 personnes, dont 15 gamins, c’est : « plus de maison, plus de toit, ce soir démerde-toi ! ».

Depuis avril 2011, on avait fait d’un bâtiment vide, un bâtiment vivant. Le 70 allée des demoiselles c’était un vrai lieu de vie, un centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un lieu de rencontres, de concerts, un lieu d’organisation, de solidarité et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait, bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque l’autogestion fonctionne et coûte que dalle, pour le grand capital, c’est mal ! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent l’artillerie lourde pour nous dégager.

Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la défend ! En barricadant notre bâtiment et en se rassemblant certes, mais aussi en interpellant la mairie, la préfecture, le ministère des affaires sociales, notre cher propriétaire, et le ministère du logement. Leurs réponses : l’expulsion. Ou l’expression du mépris le plus profond pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est la symphonie du moment.

Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! C’est qu’ils sont pressés d’ouvrir un hypothétique centre d’hébergement pour SDF. Coût de l’opération : 500’000 euros de fonctionnement à l’année et quelques millions d’euros de travaux. Centre d’hébergement mystère dont personne n’a entendu parlé et surtout pas les principaux intéressés… Alors, un projet top secret ? Ou une pigeonnade de plus de la part d’un État qui ferme les centres d’hébergement d’urgence à tour de bras faute de budget ? On vous laisse seul⋅e juge de cette pantalonnade, en attendant, nous on en rit… jaune.

Parce que se faire expulser de sa maison sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas une blague. La violence de l’État qui remet les gens à la rue et s’en lave les mains après, ce n’est pas une blague non plus. Le cynisme d’un projet d’un centre d’hébergement ici, où l’État se vante de panser la misère qu’il engendre ne nous fait pas rire du tout.

On défend notre maison, notre lieu de vie, nos choix de vie aussi face à des forces armées qui veulent nous écraser et nous faire taire. Ce bâtiment qu’on a libéré de la spéculation, dont on a rendu l’usage à toutes et tous, l’État, sa justice et ses keufs veulent nous en virer et ça te concerne aussi !

ILS NE NOUS FERONT PAS TAIRE, ON CONTINUE ! LA FORCE EST AVEC NOUS ! TOUT POUR TOU⋅TE⋅S, POUVOIR AU PEUPLE !

Assemblée générale ce soir à 19h à la Chapelle, 36 rue Daniel Casanova, métro Compans  ou Canal du Midi.

Le CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue


Par mail : L’expulsion du CREA, squatt toulousain, est en cours depuis quelques minutes. Les forces de l’ordre s’en prennent en ce moment même à des manifestants perchés sur le toit. La tension est vive. Les risques sont grands pour la sécurité des personnes qui refusent leur délogement. Un des squatteurs était encore encore accroché à une poutre mais il a été délogé tandis qu’un autre occupant a été « tasé »… en ligne avec Toulouse… El Gaubi

Mille Babords, 28 août 2012


(…) Seuls 4 membres du Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion (Crea) étaient présents sur les lieux au moment de l’intervention de la police. L’un d’entre eux, Thomas, a déclaré que les 3 autres, réfugiés sur le toit, avaient été « molestés alors qu’ils résistaient pacifiquement », puis « menottés » et emmenés au commissariat. Les 9 familles hébergées récemment, selon lui, avaient quitté les lieux ces derniers jours pour ne pas être là au moment de l’expulsion attendue. (…)

Leur presse (Ouest-France.fr, 28 août 2012)


Le Centre Social Autogéré (CREA) de Toulouse en cours d’expulsion

Le centre d’hébergement social autonome, situé sur l’allée des Demoiselles, vit ses dernières heures. Ce matin, les forces de l’ordre tentent de déloger les occupants sur feu vert de la préfecture. En attendant « l’ouverture » de nouveaux bâtiments, ce sont une quarantaine de personnes qui risquent de retourner dans la rue.

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« Ici, des enfants vivent heureux ». C’est l’une des banderoles observables depuis l’extérieur de l’immeuble, les anciens locaux de l’Afpa. Un « squat social » qui décidément tranche avec les stéréotypes. Des cours de boxes, des concerts, du soutien scolaire et d’autres activités ont lieu dans des salles communes. Un autre bâtiment est réservé lui aux logements. Derrière les murs, ce sont des familles, des travailleurs précaires, des étudiants ou des demandeurs d’asile. Matouf, l’un des occupants, explique les démarches conjointes du centre et du Crea, le Collectif de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion. « Sans nous, ces gens dormiraient dans la rue. L’État prétexte un manque d’argent et ne fait rien pour eux. Le mépris est absolu. C’est pourquoi nous faisons les choses par nous-mêmes sur les principes de l’entraide et de la solidarité ». Cette entraide, comme tient à le souligner Matouf, provient aussi de l’extérieur. Par exemple, celle d’employés EDF qui viennent d’eux-mêmes rétablir le courant quand celui-ci est parfois coupé. Celle aussi d’associations, de collectifs qui les appuient. « Nous réhabilitons des locaux laissés à l’abandon. Nous gérons tout nous-même et ne demandons aucune subvention. En clair, nous ne posons de problèmes à personne » défend t-il. Et pourtant. Sur décision du tribunal administratif de Toulouse, rendue en juillet dernier, le centre social autogéré fermera bel et bien ses portes. De gré ou de force.

Tentatives d’incursions policières

http://juralib.noblogs.org/files/2012/08/07.jpg« Cela fait quinze jours que l’on vit en attendant les flics tous les matins. Les autorités ne sont pas obligées de communiquer une date d’expulsion précise et elles jouent là-dessus » déplore Matouf. « Elles prétendent vouloir créer ici un foyer d’accueil avant l’hiver et c’est pourquoi elles nous expulsent. Or, lors de notre second procès il y à deux mois, le juge a démontré l’inexistence de ce projet. Récemment, la préfecture a elle-même reconnu par téléphone que cette création était techniquement impossible en terme de délais. » Selon lui, les forces de l’ordre usent de moyen illégaux pour mettre des gens à la rue. En théorie, passés deux jours d’installation, des occupants ne peuvent effectivement être délogés par la police. Dans un communiqué publié le 20 août dernier sur le site de l’association GPS, le Crea rapporte une tentative d’incursion policière dans les locaux du CSA. Matouf confirme les faits. « Une commission sécuritaire incendie est venue, accompagné d’un policier en civil. Ils ont essayé de pénétrer en force et de procéder à des contrôles d’identité. Nous nous sommes opposés. Plus tard dans l’après-midi, quelqu’un est venu réparer notre porte d’entrée. La brigade anti-criminalité l’a embarqué en prétextant des dégradations. Cet homme a fait vingt heures de garde à vue gratuitement. Le cynisme est total » En attendant le démantèlement programmé du centre, Matouf adresse le message suivant à la préfecture. « Nous sommes prêts à discuter. S’ils ont vraiment un projet ici, nous voulons bien partir au commencement des travaux. Hélas, la réalité est que ce projet n’existe pas. Nous les gênons, point barre. »

Actuellement (08h19), une intervention policière pour vider les locaux du 70 allées des Demoiselles.

Leur presse (Christophe Guerra, ToulouseInfos.fr, 28 août 2012)


Le Centre Social Autogéré (CREA) de Toulouse expulsé ce matin de l’immeuble allée des Demoiselles

(Actualisé) Depuis 6 heures ce matin les locaux occupés au 70 allée des Demoiselles à Toulouse par les militants du Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion (CREA) et les familles hébergées sont en cours d’expulsion sur ordre du préfet de Haute-Garonne.

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Les gendarmes mobiles ont procédé à l’évacuation et maintiennent à distance les personnes venues soutenir les militants et les familles à proximité du pont des Demoiselles.

Les familles hébergées avaient déjà quitté les lieux

Une compagnie de gendarmes mobiles a procédé à l’évacuation de l’immeuble qui abritait les anciens locaux de l’AFPA. L’allée des Demoiselles a été coupée à la circulation et les bus détournés. Les militants du CREA avaient anticipé l’expulsion et les familles hébergées avaient déjà quitté les lieux. Seuls quatre militants du CREA se trouvaient dans les lieux au moment de l’arrivée des forces de l’ordre. Quelques militants du CREA ont grimpé sur le toit et l’un d’entre eux s’est installé à califourchon sur une poutre à plusieurs mètres de haut.

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Un militant du CREA sur une poutre fixée au toit du bâtiment occupé par le collectif en cours d’évacuation.

Préfet : « Ils ont refusé les propositions de contact avec les services de l’État »

Les militants du CREA qui avaient mis en place un Centre Social Autogéré dans les locaux vides depuis avril 2010 s’opposaient à leur évacuation mettant en avant les offres d’hébergements proposées pour des familles sans abris. Face à eux l’État arguait de sa volonté de créer un centre d’hébergement hivernal. Le 29 juin dernier le tribunal administratif avait donné raison à l’État et un mois aux militants du CREA et aux familles hébergées pour évacuer les lieux. Une décision du tribunal administratif que rappelle ce matin le préfet de Haute-Garonne dans un communiqué pour justifier cette décision d’évacuation. Le préfet affirme par ailleurs que « les occupants ont toujours refusé les propositions de contact formulées par les services de l’État ; ce qui aurait pourtant permis de proposer l’accompagnement social le plus adapté ».

Dans le bâtiment, fenêtres et portes commençaient ce matin à être condamnées. À l’extérieur, une trentaine de personnes venue soutenir les militants et les familles se trouvait à proximité du bâtiment évacué. Elles ont tenté de bloquer le pont des Demoiselles avant que les forces de l’ordre n’interviennent.

Actualisation 9h30 : le militant perché sur une poutre sur le toit est redescendu et l’évacuation terminée. Trois militants du CREA ont été interpellés

Plus d’informations dans la journée.

Leur presse (Bertrand Enjalbal, Carré d’Info, 28 août 2012)

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