[Révolution mondiale] Allez passer vos vacances au Togo

TOGO : Climat insurrectionnel à Lomé, 11 personnes disparues

Au troisième jour de la série de manifestations programmées par le Collectif « Sauvons le Togo », le mouvement a pris l’allure d’une insurrection.

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Lomé, 21 août 2012

Outrés par la répression systématique de ses marches, le collectif a appelé à la désobéissance civique.

Ce jeudi 23 août 2012, l’appelle à la désobéissance civique du Cst a été largement entendu. Très tôt dans la matinée, les jeunes du quartier Bè, ont érigé des barricades et brulé des pneus pour exiger la libération de leurs frères victimes d’une rafle policière la veille, bien après les affrontements entre manifestants et forces de sécurité. Mais pour la première fois, les manifestations se sont répandues dans presque tous les quartiers des banlieues de la capitale.

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Lomé, 21 août 2012

Agoényivé, Wuiti, Nukafu, Kodjoviakopé sont rentrés dans la dynamique de la contestation. « C’est ridicule, le ministre Bawara disait vouloir éviter la paralysie du carrefour Deckon, mais son obstination illégale à entraîner l’embrasement de toute la ville », relève un manifestant ce matin à Lomé. Les forces de sécurité qui jusqu’ici usent de violences, ont été très vite débordées. Elles avaient du mal à débarrasser les routes des barricades qui ont paralysé la circulation à bien d’endroits de la capitale.

À Nukafu, des témoins ont signalé l’intervention des « Bérets verts » du régiment des Forces d’Intervention Rapide (FIR), une unité d’élite de l’armée de terre. À Adidogomé dans la banlieue nord-ouest, pas moins de cinq camions ont convoyés selon des témoins, des militaires du camp militaire de la localité, vers le centre ville, théâtre des mouvements d’humeur des manifestants. À noter que ces militaires dont les interventions ne sont pas indiquées en matière d’opérations de maintien d’ordre, étaient casqués et armés d’armes à feu.

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Lomé, 21 août 2012

Des témoins ont également signalé le déploiement de miliciens par des camions de la Police dans les quartiers. Depuis le début de la semaine, des informations faisaient état de présence de miliciens transportés dans des bus de l’Université de Kara, dans la capitale. Des confrères ont filmé le retrait des miliciens qui s’installaient après leurs besognes à bord d’un camion de la police, à Nukafu.

KOACI.COM apprend que le Gouvernement a tenu un Conseil des ministres extraordinaire dans la matinée. Aucun rapport de cette réunion n’est encore disponible pour la presse. Mais de son côté, le Cst a dans une déclaration, condamné ce soir ce qu’il a qualifié de « dérive répressive inouïe et aveugle » des hommes habillés sur les populations et appelé le peuple togolais, sur toute l’étendue du territoire national, à « désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime ».

Dans un appel, le regroupement des organisations de la société civile et de formations politiques d’opposition, appelle à une marche le samedi 25 août 2012. Un autre test pour le pouvoir qui visiblement tente d’empêcher par la violence et dans l’illégalité, toute démonstration d’hostilité à sa façon de gérer les affaires de la cité.

11 personnes introuvables.

De source proche de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), le cas de 11 jeunes enlevés par les forces de sécurité lors d’une rafle la nuit du mercredi 22 août, inquiète. « Nous avons fait le tour des postes de Police, on a retrouvé six (06) jeunes arrêtés au commissariat central, mais pas de trace de 11 autres ».

En effet, selon nos informations, en tout 12 personnes avaient été arrêtées la nuit du mercredi au quartier Bè. L’un d’eux ayant brandi sa carte d’identité qui montrait qu’il est de nationalité ivoirienne, a été relâché mais les autres ont été amenés. Cependant, un tour effectué par la cellule du Cst qui s’occupe de ces cas, n’a pas permis de retrouver les 11 personnes.

Koaci.com, 23 août 2012


Togo : Lomé en état d’insurrection

En réalité, le CST a reporté ce jeudi 23 août comme jour de manifestation compte tenu de l’incompréhensible et sauvage répression de la marche de mercredi dernier. Et peut-être à cause du mot d’ordre de désobéissance civile lancé hier par le CST ou à cause des rafles opérés par la gendarmerie nationale à Bè, à en croire les informations recueillies auprès des populations ce matin, les jeunes se sont révoltés contre les forces de l’ordre à Lomé.

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Que ce soit à Bè Akodessewa, Kodjoviakopé, Nyekonakpoè, les quartiers vivent un état de quasi insurrection. Tirs de gaz lacrymogènes et tirs à balles en caoutchouc, toutes les voies de répressions sont explorées par la soldatesque pour réprimer les manifestations de jeunes qui lançaient les pavés et les cailloux. On signale plusieurs blessés.

Selon certaines associations des droits de l’homme, parmi les personnes arrêtées hier matin figure un jeune homme atteint gravement d’une balle en caoutchouc et gardé sans soins à la Direction de la Sûreté nationale.

Rebelote dans les quartiers périphériques de Lomé, Nukafu, Novissi, et Agoè-Nyivé ont pris le relais dans l’après midi. Pneus brûlés, barrages sur les voies, la capitale et sa périphérie était quasi paralysée. À Adidogomé, on signale des prises de motos par les forces de l’ordre, notamment des motos non immatriculées envoyées à une destination inconnue, selon deux personnes contactées par MO5-togo et victimes de ces prises.

Le Collectif Sauvons Le Togo organise une conférence de presse à 16 heures au siège du CACIT. Le CST, excédé par l’attitude absconse du pouvoir réduit à une  logique de répression systématique, a lancé depuis hier un mot d’ordre de désobéissance civile sur l’ensemble du territoire.

Le peuple va-t-il suivre ? Rien n’est sûr. Mais la population semble excédée par le règne du clan Gnassingbé et les jeunes visiblement veulent en découdre avec l’arbitraire et l’autoritarisme.

Du côté du pouvoir, on a imaginé l’ampleur que pourrait prendre cette confrontation avec le CST. La question qui se pose est comment trouver une issue politique.

Une réponse claire à cette question ne semble pas évidente, les deux camps étant engagés dans une fuite en avant. Des informations persistantes font état de ce que la gendarmerie veut arrêter les leaders du CST alors qu’au même moment, le Premier ministre fait une offre de dialogue.

De sources proches du CST, Zeus Ajavon aurait rencontré le Premier ministre Edem Kodjo, qui ferait ici office de médiateur entre lui et le PM Ahoomey-Zunu, ces deux ex- membres de son parti, la Convention patriotique panafricaine. De source sûre, les deux hommes ont quitté le parti sans avoir démissionné.

Sepe Dzake, mo5-togo.com, 23 août 2012

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