Partie 46
Ce soir je devais pas mettre de partie mais l’appel de ma plume a été trop fort mon inspiration était sans fin, c’était devenu comme vital, j’avais besoin de coucher sur une feuille mes pensées, mon passé et mon futur, le goût de l’écriture avait remplacé mon goût du revolver, qui aurait cru que le petit Oumar le gremlins enragé voulait vouer sa vie à cet art, c’était indétectable comme quoi personne était à l’abri de la sagesse, même le pire d’entre nous à l’arrivée peut être meilleur c’est le trésor de la vie rien n’est joué ni perdu d’avance RIEN NE SERT DE COURIR FALLAIT JUSTE PARTIR À POINT.
1998, je sors de taule comme d’habitude pour un vol de voiture qui a fini en course-poursuite j’étais plus souvent à Bois-d’Arcy que dans ma chambre chez mes parents, tellement que je n’arrêtais pas de tomber à chacun de mes retours à Bois-d’Arcy, j’avais mes affaires qui étaient déjà prêtes, tous les mecs à qui j’avais laissé des affaires me les rendaient, c’était en quelque sorte une location de quelques mois, cette année-là, il y a eu un changement fondamental dans ma vie, j’avais embrassé l’islam, ma religion et la religion de mes parents, je ne vivais qu’à travers cette belle religion comme tout ce que je faisais je le faisais à fond, j’ai été dans l’extrême comme l’était ma vie, on allait de quartier en quartier, de ville en ville pour prêcher la bonne parole, j’étais toujours le premier à la mosquée, mes parents n’ont rien compris le sheïtan s’était mis à la prière, ça n’a duré que quelques mois, le sheïtan m’avait eu dans ses filets comme des milliers de jeunes, mais cette période m’a été plus que bénéfique, elle m’a donné des repères et des principes c’est pour ça que plus tard, je ne faisais pas partie de ceux qui fumaient et buvaient même plongé dans l’illicite je savais inconsciemment que me détruire la santé serait une grave erreur, quand je mets le rétroviseur derrière moi et scrute ma vie j’ai l’impression d’avoir 50 ans, il s’en est passé des choses dans la vie d’un jeune fou.
À la demande d’une de mes lectrices dont j’ai oublié le nom, je m’en excuse d’avance, je vous raconte le délit qui m’avait emmené à faire ma peine à Osny (95).
1999, alors qu’on se préparait à aller en vacances sur Marseille, j’y avais été deux ans plus tôt, c’était le bled mais en France LOL, rien de mieux pour des têtes de clando comme nous, nous étions à une semaine du départ, on fait deux trois vols pour gonfler la banane Lacoste de billets en francs, mon hall donnait sur le marché, on se croirait vraiment au bled, mon quartier sentait les épices d’Orient, le mafé d’Afrique et le grec d’Istanbul c’était que du bonheur, tu faisais le tour du monde juste en restant [à regarder] par la fenêtre.
Dans les marchés on croise un mec chelou c’était sûr qu’il ne venait pas d’ici, donc je vais le voir et lui sors une histoire à dormir debout, je lui dis : « Tu te rappelles pas de moi à la gare Saint-Lazare ? » Mort de rire il a rien compris, j’ai vu qu’il avait des clés d’une Peugeot dans la main, donc j’ai improvisé et lui dis : « Tu avais même une 106 verte », je lui dis : « Montre-moi ta voiture si c’est pas une 106 verte ça voudra dire que je me trompe et puis basta », arrivé à sa voiture je prends le volant direct, puis un rodéo infernal commence, pendant des heures je rôde à Mantes-la-Jolie, une course-poursuite s’engage avec la police j’avais pris la nationale en sens inverse, une fois que les keufs étaient semés je rentre dans ma cité, à peine j’ai tiré le frein à main que toutes les hyènes de mon quartier ont désossé la voiture, ils l’ont dépouillée, laisse tomber pour quelques heures de rodéo, le mec a porté plainte j’étais accusé d’une séquestration, le mec avait menti, il avait dit que j’étais armé, ce qui expliquait qu’il ne s’était pas sauvé, le juge a cru le mec sans hésitation, me voilà de retour à Bois-d’Arcy à peine deux mois après ma libération, c’était retour à la case départ.
Cette période j’avais réussi un méchant coup de bluff, à la Rocancourt LOLL une après-midi, j’étais avec un poteau au niveau de la gare de Mantes-la-Jolie, quand un renoi ultra-balèze immatriculé 95 s’arrête à ma hauteur et me dit : « Excuse-moi renoi c’est où la direction de Vernon ? » je lui dis : « Ben écoute prends-nous avec toi, ça tombe bien on va là-bas », le pauvre y avait pas de Vernon qui tienne, il a fini en plein milieu du Val-Fourré il était traumatisé je lui dis : « Écoute vends-moi ta voiture » il s’est senti obligé de le faire, il était pris en otage dans un quartier de psychopathes, je l’amène avec moi au commissariat pour récupérer un papier de vente, dans le hall du commissariat je croise une équipe de la BAC qui m’avait arrêté plus d’une fois et ils me disent ironiquement : « Alors Oumar la garde-à-vue te manque ? Tu es venu louer une cellule ? » je riais jaune, j’étais en panique que le mec me balance, je dis au mec de la BAC que j’étais venu en paix pour acheter une voiture au mec qui était avec moi ils ne le savaient pas encore mais les mecs de la BAC venaient de me servir du plus crédible des alibis, en sortant du commissariat, je barre la carte grise du mec et je le dépose à la gare, en lui faisant croire que j’allais lui envoyer l’argent dans la semaine, un mois plus tard il avait porté plainte, je me rends fièrement au commissariat avec la carte grise c’était sa parole contre la mienne, j’avais dis que je l’avais payé cash mais avec l’alibi que la BAC m’avait fourni sans le vouloir en me voyant sortir avec le mec du commissariat, le juge m’avait laissé la voiture au bénéfice du doute. Si si, j’avais gagné une voiture à l’œil, Oumar l’insolent avait encore frappé.
JE NE SUIS PAS FIER DE MES ACTES DÉLICTUEUX MAIS J’ASSUME TOUT DANS MA CHRONIQUE JE VOUS AI PROMIS DE RIEN CENSURER C’EST MA RÉALITÉ ET DANS LA RÉALITÉ IL Y AVAIT DU BON ET DU MAUVAIS.