Partie 19
Anesthésié ne distinguant plus le bien du mal j’avais les pieds joints dans l’illicite quand je rentrais chez mes parents j’avais du mal à regarder ma mère dans les yeux parce que je savais que j’allais tomber tôt ou tard que le compte à rebours était d’jà en route quand je l’embrassais sur le front j’étais qu’un fils indigne même si ma rage était justifiée la manière ne l’était pas « JE L’AIME LA FRANCE JE PLAIDE LE CRIME PASSIONNEL » on dit qui aime bien châtie bien en voyant comment la France nous avait abandonnés j’pense qu’elle nous aimait à la folie LOL je suis né au bled depuis l’berceau j’étais là j’ai grandi là j’ai été élevé ici mais même avec ma carte j’étais qu’un clando LOL… En 2000 alors que j’avais purgé ma peine dans une des prisons françaises le jour de ma libération la République m’avait fait un joli cadeau ils m’avaient envoyé des gars de la préfecture qui venaient me faire signer un arrêté ministériel d’expulsion « J’AVAIS MANGÉ LA DOUBLE PEINE » la double peine consistait à faire sa peine de prison et quand t’as fini tu rentres dans ton bled. Vu que j’étais pas né ici même si j’étais v’nu bébé y avait pas de différence, enchaîné aux pieds et aux mains c’est dans un centre de rétention que je finis avec cent clandos purs et durs qui étaient v’nus illégalement dans des soutes à bagages ou dans des embarquements de fortune c’est là que j’ai réalisé que je n’étais pas Français et que à la moindre salade je prends la porte de l’Hexagone mon vol pour Nouakchott (capitale de la Mauritanie) était prévu dans trois jours… Heureusement que ma famille m’avait pris l’un des meilleurs avocats du 78 il pose un recours d’vant le tribunal administratif qui me libère sur-le-champ wallah pour un jeune âgé seulement de 18 ans c’était déstabilisant cette épreuve m’a permis d’avoir un pied dans la réalité je savais que personne te ferait de cadeau et que quand tu fais un truc fais-le bien, dans l’illicite ou pas la Cour européenne a condamné la France pour mon séjour en centre de rétention car ils avaient pas l’droit de m’y mettre comme ça faisait dix-sept ans que j’étais en France non-stop… Je les remercie parce que ça m’a renforcé ma détermination était plus radicale tous les moyens étaient bons pour parvenir à mes fins j’étais en colère mais ma colère était saine SI ILS FOUILLENT BIEN ILS VERRONT QUE MA RAGE N’EST QU’UNE RÉPONSE RADICALE À LEURS HUMILIATIONS…
Faut pas s’étonner de faire de nous des marginals qui vivent en dehors d’une société qui nous avait abandonnés sur la route y avait que dans l’illicite qu’ils te d’mandaient pas ton CV LOL on jouait nos vies chaque jour à la roulette russe ça peut s’apparenter à un suicide mais vivre comme des morts-vivants entassés dans des tours HLM c’est être mort donc vu qu’on était morts on n’avait rien à perdre je fonce tête baissée dans l’illégal et assume tout parce que « MA RAGE ÉTAIT JUSTIFIÉE C’EST LA MANIÈRE QUI NE L’ÉTAIT PAS »… On venait d’échapper à un barrage de keufs c’était chaud mais au lieu d’me calmer ça a été pire dans la s’maine on part pour le 60 (Compiègne) pour une série de banques et cette fois pour changer on s’est tous postichés (fausse perruque barbe rasta etc.) on rentre mais ça s’passe mal la directrice ne voulait pas coopérer on décide de partir bredouilles mais pour couvrir notre fuite on prend la directrice en otage et un banquier qui jouait les héros on les libère sur le périph’ puis on rentre à Mantes dégoûtés de l’échec qu’on venait d’avoir on y r’tourne le lendemain des fous malades on retourne dans la même banque en plus la banque était proche de la gendarmerie mais dopés par l’adrénaline rien ne pouvait nous arrêter on prend c’que l’on peut et à nouveau on part avec un otage… Notre violence faisait que grandir « IL ME RESTAIT UN MOIS EN LIBERTÉ AVANT D’MANGER LA GAMELLE DANS 9 MÈTRES CARRÉS MAIS ÇA SEUL DIEU LE SAVAIT » je décolle une fois d’plus pour Toulouse où lors de mes nombreuses visites je rencontre la femme de mes rêves une bourgeoise d’une famille de chercheurs au CNRS une blonde d’une beauté envoûtante d’une élégance sans égal… Je vous raconterai dans une autre chronique comment j’ai rencontré Delphine… J’arrive à Toulouse Delphine vient me chercher à l’aéroport puis on part pour un week-end en Espagne, Delphine était le genre de fille que t’oses pas draguer parce que la recale était inévitable elle avait une culture sans fin mais parlait d’une simplicité j’avais l’impression que l’on se connaissait d’jà d’puis dix ans tellement le courant passait à merveille tellement quand elle m’a d’mandé c’que j’faisais dans la vie je lui ai dit « BRAQUEUR » elle m’a fait un sourire elle m’avait pas cru une seconde, ça m’arrangeait et elle pouvait compter sur moi pour ne pas insister LOL.
Ça faisait trois semaines que j’étais à Toulouse avec Delphine un jour je sais pas c’qui m’a pris je lui dis « Promets-moi si un jour je tombe que tu me quittes et refasses ta vie » elle me dit non et à force d’insister pour me faire plaisir elle me dit OK OK mais je savais pas mais elle était déterminée en amour… C’est sur ces mots que je rentre à Mantes et prépare un gros braquage celui d’une grosse agence de Normandie… JE SAVAIS PAS ENCORE MAIS CE SERAIT MON ULTIME ET DERNIER.